Par Jean-Pierre Mbelu
« Faire mémoire… un peuple commence à exister lorsque qu’il grandit en conscience mnésique. » – Mukadi Ilunga
Les mots tout comme les sigles sont polysémiques. Telle est la leçon que plusieurs compatriotes kongolais ont refusé d’apprendre du disque « Nini tosali te ? ».
L’abréviation « MPR » apparaissant sur la vidéo a provoqué une répulsion chez ces compatriotes. Ils ont vite pensé au « Mouvement Populaire de la Révolution » de piteuse mémoire ! Ils ont voulu ignorer la signification donnée par les artistes eux-mêmes : « Musique Populaire de la Révolution ».
Relire son histoire
Quelques compatriotes ont interprété ce disque comme étant une lamentation de trop ne pouvant être partagée que par les pleurnichards. C’est possible ! Néanmoins, ce point de vue ne semble pas tenir compte du fait que ce disque est fondamentalement un questionnement : « Nini tosali te ? » En plus, il est une relecture politique et citoyenne de l’histoire depuis l’assassinat de Lumumba jusqu’à ce jour.
Ce disque participe de l’entretien de la mémoire collective. Il peut guérir les cœurs et les esprits « wengetisés » et « ndombolisés ». Il peut participer de la thérapie collective des fondamentalistes de tous bords…
Relire son histoire en quelques minutes est un exploit. Relire cette histoire à travers les images de l’appauvrissement anthropologique des citoyens et des citoyennes à partir de la base est un chef d’oeuvre. Ce disque participe de l’entretien de la mémoire collective. Il peut guérir les cœurs et les esprits « wengetisés » et « ndombolisés ».
Il peut participer de la thérapie collective des fondamentalistes de tous bords ; ceux du marché comme ceux de la religion et de la politique assimilée au »Tshididi » (l’art de mentir, de rouler les masses populaires dans la farine pour assouvir les appétits gloutons des politicards et des autres compradores…)
L’interpellation du « nous collectif »
La question « Nini tosali te » interpelle « le nous collectif ». Elle invite à un sérieux examen de conscience, à la cohésion sociale et sa reprise régulière au niveau des collectifs citoyens décidés à se prendre en charge à travers un projet de société collectif porté par une leadership collectif ayant de la voyance.
La question « Nini tosali te » interpelle « le nous collectif ». Elle invite à un sérieux examen de conscience, à la cohésion sociale…
Dans un passé très récent, en 1998, un disque a mis les Kongolais(es) debout comme un seul homme et mobiliser leur bravoure. Il s’agit de « tokufa po na Kongo » ! Les ennemis internes et externes du pays n’ont pas oublié !
Babanya Kabudi
Génération Lumumba 1961