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L’opération ‘’Likofi’’, HRW et la criminalisation des jeunes congolais

L’opération ‘’Likofi’’, HRW et la criminalisation des jeunes congolais

L’opération ‘’Likofi’’, HRW et la criminalisation des jeunes congolais 1024 578 Ingeta

Par Jean-Pierre Mbelu

Pourquoi, malgré la quantité des rapports des ONG de droits de l’homme produite au Congo-Kinshasa, il n’y a presque pas de changement systémique visible et palpable ? Nous estimons de plus en plus que les rapports des ONG de droits de l’homme sont une diversion entretenue par leurs responsables (payés par ‘’la communauté occidentale’’) et ‘’les mercenaires’’ opérant à partir des institutions formelles congolaises. A quoi sert cette diversion ? A décerveler les Congolais(es) en semant dans leurs cœurs et leurs esprits de faux espoirs. A cultiver chez eux une foi aveugle dans ces ‘’mercenaires’’ et dans la nébuleuse dénommée ‘’communauté internationale’’, ‘’protectrice des droits de l’homme’’. Acquérir un bon niveau de sens critique par l’étude et le débat d’idées est nécessaire à l’avancement de la cause congolaise.

Plusieurs journaux kinois commentent ces derniers jours le rapport de HRW sur ‘’l’opération anti-criminalité’’ menée par ‘’la police congolaise’’ conduite par un certain Kanyama surnommé ‘’Esprit de mort’’ contre ‘’les jeunes délinquants’’ communément appelés ‘’kulunas’’ Cette opération lancée depuis le 15 novembre 2013 aurait conduit, selon HRW, à plusieurs exécutions extrajudiciaires et disparitions forcées. L’étonnement des médias congolais face à ce rapport est surprenant ! Ils doivent avoir oublié que le Congo-Kinshasa est en guerre depuis les années 90 jusqu’à ce jour. Cette guerre prend plusieurs formes. Certaines ONG dites de droits de l’homme y participent, à tort ou à raison. Comment procèdent-elles ? Elles dressent des rapports et présentent leurs recommandations aux ‘’mercenaires’’ de la communauté occidentale ayant ‘’occupé’’ et ‘’agencifié’’ les institutions formelles congolaises tout en sachant qu’elles ne seront suivi d’aucun effet.

Des rapports sans effets…

Ce faisant, elles conduisent, petit à petit, les Congolais(es) à accepter ces ‘’mercenaires’’ comment étant leurs ‘’véritables gouvernants’’. Il y a là une opération insidieuse de décervelage et de lavage de cerveau bien orchestrée. Cette opération réussit dans les cœurs et les esprits congolais où l’amnésie a causé des graves dégâts. Expliquons-nous.

En marge de toute la grande documentation sur la guerre de prédation et de basse intensité menée contre le Congo-Kinshasa par ‘’les proxies’’ ougando-rwando-congolais interposés, un documentaire de la BBC (Rwand’s untold story) et un texte de Christopher Black[1], avocat de la défense au TPIR, sont venus appuyer la thèse selon laquelle son objectif final était le pays de Lumumba. Disons donc que les Anglo-saxons, acteurs pléniers de cette guerre et leurs réseaux transnationaux avaient comme objectif final de faire main basse sur les ressources stratégiques du Congo-Kinshasa.

‘’l’opération likofi’’ est un arbre qui cache la forêt. Elle participe de l’extermination du peuple congolais et surtout de ses jeunes. L’âge de ses victimes varie entre 14 et 30 ans. Or, la jeunesse est l’avenir de tous les peuples. Donc, les acteurs pléniers de cette guerre et leurs réseaux transnationaux veulent mettre une croix sur l’avenir du peuple congolais.

Néanmoins, ce documentaire et ce texte de Christopher Black ne sont pas explicites sur la durée de ‘’cette occupation’’. Ils n’y font même pas allusion. Or, les institutions formelles congolaises sont encore ‘’occupées’’ par ‘’les mercenaires’’ dont les Anglo-saxons se sont servis pour mener cette guerre de ‘’l’impérialisme intelligent’’. Pour preuve, ils poursuivent cette guerre sous plusieurs formes ; ils commettent des crimes économiques odieux, des crimes contre l’humanité (‘’opération likofi’’) et des crimes de guerre (avec leurs alliés du M23), etc.

Tous les rapports des experts de l’ONU et des autres organisations comme HRW en témoignent et ne sont suivis d’aucun effet dans le sens d’un grand changement systémique. De temps en temps, les acteurs pléniers font sauter l’un ou l’autre verrou pour amuser la galerie tout en laissant le système de prédation et de la mort intact.

‘’l’opération likofi’’ est un arbre qui cache la forêt

Dans ce contexte, ‘’l’opération likofi’’ est un arbre qui cache la forêt. Elle participe de l’extermination du peuple congolais et surtout de ses jeunes. L’âge de ses victimes varie entre 14 et 30 ans. Or, la jeunesse est l’avenir de tous les peuples. Donc, les acteurs pléniers de cette guerre et leurs réseaux transnationaux veulent mettre une croix sur l’avenir du peuple congolais.

Réfléchissons un peu. Au début de cette guerre, ‘’le viol était son arme’’ de prédilection. Ce viol précédait la destruction de leurs appareils génitaux ; de leurs appareils reproducteurs de la vie. Présentement, à travers ‘’l’opération likofi’’, ce sont leurs enfants qui sont tués par des ‘’criminels de guerre’’ dont la responsabilité a été établie par plusieurs rapports des experts de l’ONU !

Revenons à l’âge des victimes de cette opération. Il oscille entre 14 et 30 ans. Quand ‘’la guerre de l’AFDL’’ (dite de ‘’libération’’) éclate au Congo-Kinshasa en 1996-1997, le plus jeune n’est pas né et le plus âgé a 13 ans. Ces jeunes sont doublement victimes. Primo, ils sont nés ou ont grandi sous ‘’une fausse guerre de libération’’ qui ne leur a pas offert de meilleures perspectives d’avenir. Ils ont vu ‘’les kulunas en cravate’’ s’enrichir rapidement et sans cause.

Secundo, ils sont tués par ceux-là qui leur ont menti en soutenant qu’ils venaient les libérer et qui refusent que leur exemple soit suivi. (Comment s’enrichissent-ils, ces ‘’kulunas en costume-cravate ? En tuant, en pillant, en vidant les caisses de l’Etat raté en ‘’bonnes élites africaines compradores’’). Que font les véritables ‘’kulunas’’ ? La même chose.) La criminalisation de plusieurs jeunes congolais à cause de quelques ‘’kulunas’’, en grande partie fruits de la ‘’fausse guerre de libération’’, est dans ce contexte, un prétexte bien trouvé pour poursuivre la guerre de basse intensité et de prédation de l’intérieur des institutions formelles congolaises.

Les forces qui dominent cette ‘’communauté internationale’’ sont celles qui font la guerre au Congo-Kinshasa et entretiennent des ‘’mercenaires’’ dans une grande partie de l’Afrique. Jusqu’à ce jour, elles agissent suivant le principe de la pure force. Elles détricotent la souveraineté des peuples et veulent faire du monde un grand marché autorégulé.

C’est un signe à scruter en profondeur. Il dit entre autres ceci : « Tant que ‘’les kulunas en costume-cravate’’ occuperont les institutions formelles congolaises en bons ‘’mercenaires’’ de la communauté occidentale, ils inventeront tous les subterfuges possibles et imaginables pour tuer, créer la peur, entretenir la psychose, exterminer les Congolais(es) afin que les acteurs pléniers poursuivent leur œuvre : faire main basse sur les richesses stratégiques du Congo-Kinshasa.

Les inégalités et l’effet boomerang

Les rapports des ONG de droits de l’homme seront une diversion entretenue par leurs responsables (payés par ‘’la communauté occidentale’’) et ‘’les mercenaires’’ opérant à partir des institutions formelles congolaises. A quoi sert cette diversion ? A décerveler les Congolais(es) en semant dans leurs cœurs et leurs esprits des faux espoirs. A cultiver chez eux une foi aveugle dans ces ‘’mercenaires’’ et dans la nébuleuse dénommée ‘’communauté internationale’’, ‘’protectrice des droits de l’homme’’. Non. Du bluff et du théâtre, tout ça ! Les forces qui dominent cette ‘’communauté internationale’’ sont celles qui font la guerre au Congo-Kinshasa et entretiennent des ‘’mercenaires’’ dans une grande partie de l’Afrique. Jusqu’à ce jour, elles agissent suivant le principe de la pure force. Elles détricotent la souveraineté des peuples et veulent faire du monde un grand marché autorégulé.

Dieu merci ! Le monde devient de plus en plus pluripolaire et les minorités congolaises organisées et agissantes ne sont plus dupes. Elles ne cessent de cultiver leur sens critique par l’étude et la bataille des idées. Elles contribuent grandement à l’avancement de la cause congolaise. Elles comprennent davantage ‘’le jeu’’.

En effet, quand la cupidité, l’avidité et le mépris s’emparent des cœurs et des esprits, ils perdent la boussole éthique. Alors, ils sèment la violence, la mort et la désolation. Mais celles-ci, par les inégalités qu’elles engendrent peuvent avoir un effet de boomerang. Les Etats-Unis et plusieurs pays de l’Europe risquent d’en faire une expérience amère. L’Afrique et le Congo-Kinshasa n’y échapperont pas. Plusieurs citoyens du monde ont compris que l’heure des alliances humanisantes a sonné.

 

Mbelu Babanya Kabudi


[1] Le  texte  de Black vient confirmer les thèses soutenues par Florence Hartman dans  son livre intitulé Paix et châtiment. Les guerres secrètes de la politique et de la  justice internationale, Paris, Flammarion, 2007.  Des compatriotes Congolais soucieux de ne pas tomber dans l’amnésie devraient en faire l’un de leurs textes de chevet.

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