Par Jean-Pierre Mbelu
Oui. C’est un rapport de plus. C’est vrai. Le lire est important. Le lire de bout en bout (126 pages) me semble indispensable. Cela aide à se rendre compte du niveau d’ensauvagement atteint par »les milices de la kabilie ».
Si le Congo-Kinshasa était un »Etat normal », il organiserait un Tribunal Spécial pour juger les auteurs des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité commis au Kasaï entre 2016 et 2017. Au cours de la commission de certains crimes, des similitudes peuvent être établis entre ceux-ci et ceux commis jadis au Rwanda et à l’Est du pays au cours au cours du génocide et au cours de »la fausse guerre de libération » de 1997. Le mode opératoire présente une certaine constance. Les crimes commis au Bas-Congo contre les adeptes de Bundu dia Kongo obéissaient à ce même mode opératoire.
Dans un »Etat normal », les membres du gouvernement qui était en place entre 2016 et 2017, surtout le ministre de l’intérieur et celui de la défense, auraient pu rendre compte de ce »génocide des balubas » devant des instances appropriées. Malheureusement, le Congo-Kinshasa n’est pas un »Etat normal ». C’est un »non-pays » et un »non-Etat » ; c’est un mouroir et »une prison à ciel ouvert ».
Lire tous ces rapports et savoir que plusieurs auteurs bénéficiaires de ce droit de tuer font partie du « Front Commun pour le Congo » et qu’ils sont « sûrs » de gagner « les élections-pièges-à-cons » afin de poursuive la mise en œuvre de ce droit, cela révolte. Ce qui révolte davantage, c’est aussi la capacité de nos populations d’oublier et d’applaudir ces assassins. Le niveau d’ensauvagement collectif, de soumission et d’esclavage volontaire me semble inquiétant.
Lire au même moment le rapport Gersony (1994), le rapport Kassem (2002), le rapport Mapping (2010) et ce dernier rapport des »Experts Internationaux » sur les crimes commis au Kasaï, cela peut convaincre que l’impunité de leurs auteurs est un signe. Elle est un signe du droit de tuer qui leur est reconnu par »la politique et la justice internationales ». Il est un signe de la forme »smart » que la guerre raciste de prédation a prise au Congo-Kinshasa depuis plusieurs années (https://www.ingeta.com/congo-kinshasa-58-ans-de-neocolonisation-ou-independance-suite-et-fin/)
Lire tous ces rapports et savoir que plusieurs auteurs bénéficiaires de ce droit de tuer font partie du »Front Commun pour le Congo » et qu’ils sont »sûrs » de gagner »les élections-pièges-à-cons » afin de poursuive la mise en œuvre de ce droit, cela révolte. Ce qui révolte davantage, c’est aussi la capacité de nos populations d’oublier et d’applaudir ces assassins. Le niveau d’ensauvagement collectif, de soumission et d’esclavage volontaire me semble inquiétant.
Dieu merci ! Les minorités organisées et les solidarités résistantes ont la responsabilité d’archiver tous ces rapports, de les utiliser, avec un grand esprit déconstructeur, pour l’éveil des consciences et la prépation les masses populaires à l’identification leurs ennemis extérieurs et intérieurs.
Ces minorités sont averties du danger qu’il y a à vouloir bâtir un Congo-Kinshasa plus beau qu’avant sans un minimum de justice réparatrice pouvant mettre hors d’état d’agir des criminels récidivistes. Elles savent que la lutte contre l’impunité et la justice transitionnelle sont les grands piliers d’une éthique reconstructrice d’un Etat souverain. Elles savent, comme l’a si bien dit le pasteur Ekofo, que »le Congo ne sera pas toujours faible ».
Babanya Kabudi
Génération Lumumba 1961
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