Par Mufoncol Tshiyoyo
« La Fin de l’histoire et le dernier homme » signifiât exactement la fin de l’Occident, la fin de son règne. Bien qu’aucune voie de la sagesse et de l’intelligence ne l’admît ou n’a su la lire dans ce sens.
L’avènement de l’homme à la muselière fut quasiment annoncé. Aujourd’hui, la surprise feinte n’étourdirait que quelques fanatiques et d’autres chantres du même acabit. Pourtant, Fukuyama, à l’époque déjà, en avait jeté les bases à travers sa « théorie », longuement célébrée en Occident et enseignée dans des universités à travers le monde sous l’enseigne lumineuse de « la Fin de l’histoire et le dernier Homme ».
Tout brûler, jusqu’à l’effacement des mémoires
Avec le temps, on se demande qui s’en souvient encore devant la réalité imposée par des faits. Nous sommes en 1992. Et le triomphalisme battait son plein. L’arrogance de l’invincibilité d’un Occident annoncé toujours « vainqueur » surchauffait des esprits. Cependant, des « utopistes » de notre nature, dont la particularité reste quand même la perception de l’invisible, voyaient venir l’irrésistible tyrannique. Quand des « réalistes », aveuglés par des sentiments de leur insolence, n’appréhendent à peine la réalité échappant à l’intelligence humaine corrompue. Souvent, le réveil est tardif alors que le monde est passé de conséquences à des phénomènes nouveaux et d’un autre genre.
Le spécimen occidental de l’homme, qui après avoir longtemps dominé le monde, n’était plus capable de rien ni de rêves ni d’imaginations. Ainsi, Il collaborait à sa propre désintégration. Il ne lui restait qu’un simple détail : tout brûler, jusqu’à l’effacement des mémoires afin de ne pas permettre à l’ordre multipolarité naissant de tirer avantage de ce qui a été construit et démarrer ainsi sur les chapeaux de roues.
« La Fin de l’histoire et le dernier homme » signifiât exactement la fin de l’Occident, la fin de son règne. Bien qu’aucune voie de la sagesse et de l’intelligence ne l’admît ou n’a su la lire dans ce sens. Si l’homme annoncé de Fukuyama fut le dernier, et par dernier on entend le dernier de tout, voire de la classe, le pire spécimen qui reste de ce qu’il y avait de l’humanité, de l’humain, on pourrait se demander ce qui survivra après, après lui.
Après le dernier, le vide prend le dessus. Le spécimen occidental de l’homme, qui après avoir longtemps dominé le monde, n’était plus capable de rien ni de rêves ni d’imaginations. Ainsi, Il collaborait à sa propre désintégration. Il ne lui restait qu’un simple détail : tout brûler, jusqu’à l’effacement des mémoires afin de ne pas permettre à l’ordre multipolarité naissant de tirer avantage de ce qui a été construit et démarrer ainsi sur les chapeaux de roues.
Un signe visible de la matérialité de « la fin de l’histoire »
Dans l’entretemps que nous enseigne le port de la muselière par le dernier homme ? La muselière a toujours couvert la totalité du museau du chien. La chienne ou le chien en muselière que l’on rencontre souvent dans des promenades qui sont accompagnées de leurs maîtres n’aboient. Ils obéissent au doigt et à l’œil du maître. Privés de toute liberté, les chiens à la muselière ne déterminent ni la direction ni la durée non plus de la promenade où les maîtres les conduisent au gré de vague jusqu’à ce que l’énergie de la bête ne l’épuise totalement. On n’est pas loin de la réalité imposée à l’homme à la muselière. Le front de son visage dégage de l’angoisse en permanence.
La muselière portée par une âme marquée à jamais par l’angoisse rend encore sa communication inaudible. En d’autres termes, elle lui intime l’ordre de se taire : « tais-toi, alors définitivement ». Au Congo, avec ou sans muselière, même de luxe, la bouche demeure toujours cousue.
Le comble, c’est qu’on le rencontre partout même dans des temples où est censée régner la raison : dans les couloirs des universités, dans des lycées (professeurs comme étudiants, femmes de nettoyage). Tout passe. Toutes les professions confondues sont touchées : médecins, journalistes, « présidents » de la république. ; Également de toutes les générations : vieux, jeunes, enfants, masculin comme féminin : hommes et femmes, transgènes… Bouche désormais fermée et dorénavant en mode muselière. N’est-ce pas là un signe visible de la matérialité de « la fin de l’histoire » ?
L’« homme à la muselière » n’ouvrira plus jamais sa bouche marquée définitivement par le port de la muselière : l’inconnu. Le comble, c’est que l’on trouve même du plaisir à en fabriquer de luxe. Le genre de ce que portent la plupart des chefs d’État africains. Non seulement la peur, mais la muselière portée par une âme marquée à jamais par l’angoisse rend encore sa communication inaudible. En d’autres termes, elle lui intime l’ordre de se taire : « tais-toi, alors définitivement ». Au Congo, avec ou sans muselière, même de luxe, la bouche demeure toujours cousue.
Likambo oyo ekosuka mabe…
Mufoncol Tshiyoyo, MT
Un Homme libre