A Son Excellence Monsieur Ban Ki-Moon
Secrétaire Général des Nations Unies/New York
Objet : Lettre de la Société Civile Congolaise au S.G des Nations Unies sur la Crise Post-Electorale en RDC
Monsieur le Secrétaire Général,
Au moment où votre Représentant Spécial en RDC du Congo s’apprête à vous présenter son rapport périodique, il nous a paru utile de vous faire part de l’évaluation par la Société Civile congolaise de la situation post-électorale comme elle prévaut actuellement. La situation générale du pays est caractérisée par une profonde crise sur les plans politique et institutionnel, socio-économique ainsi que sur le plan des droits de l’homme et des libertés fondamentales.
Néanmoins, nous voulons mettre l’accent sur le plan politique, plus particulièrement en ce qui concerne la crise post-électorale. Il sied en effet d’informer à votre déférente connaissance que les congolais vivent une situation bicéphale à la tête du pays : « D’une part, un président légal mais non légitime et un autre président légitime mais non légal. »
Notre conclusion est que si une attention particulière n’est pas portée sur cette situation, la paix et la sécurité peuvent être sérieusement affectées pour de longues années à venir, non seulement en RDC, mais aussi dans la sous-région. Il ne serait pas exagéré de parler d’une future IIe Guerre africaine où plusieurs armées africaines se confronteront. Dès leurs origines, les Nations Unies sont une institution sur laquelle reposent la paix et la sécurité des populations et des nations. C’est dans ce cadre que se situe la mission actuelle de la MONUSCO que le peuple congolais apprécie à sa juste mesure. Au moment où les crises financières poussent à l’austérité et bousculent les économies mondiales, il suffirait aujourd’hui de consacrer un peu plus de ressources financières et en hommes en vue d’un effort supplémentaire pour éviter de faire face demain à une situation qui deviendra incontrôlable et plus coûteuse
Point n’est besoin de revenir aux graves constats du chaos et à l’ampleur incommensurable de la fraude qui ont caractérisé la préparation, l’organisation, le dépouillement et la proclamation/publication des résultats de élections présidentielles et législatives du 28 novembre 2011 en RDC. Le manque de crédibilité de ces élections a été reconnue par tous les observateurs : l’Union européenne, le Centre Carter, les observateurs nationaux, les observateurs de l’Eglise Catholique, pour ne citer que ceux-là.
Le fait est qu’aujourd’hui la grande majorité du peuple congolais ne se reconnait pas dans les résultats publiés comme étant ceux des votes auxquelles ils ont pris part. Les témoins ne reconnaissent pas la grande partie des procès-verbaux officiels d’aujourd’hui comme étant ceux sur lesquels ils avaient apposé leur signature.
Les résultats de ces élections -présidentielles et législatives- sont aujourd’hui contestés par les principaux partis de l’opposition et par plusieurs candidats, y compris certains membres des partis de la coalition gouvernementale. La Commission Electorale Nationale Indépendante, CENI, a fait tilt à sa mission d’organiser les élections libres, transparentes et crédibles et ne mérite plus, de ce fait, la confiance des acteurs politiques et de la population congolaise.
La Conférence Nationale des Évêques Catholiques du Congo (CENCO) par sa Déclaration de l’assemblée plénière extraordinaire de janvier 2012 et la Société Civile ont lancé un appel en vue d’un dialogue national. Jusqu’à ce jour, malgré la gravité et l’ampleur de la situation, la MONUSCO s’est bornée à des vœux, appelant à ne pas recourir à la violence et à poursuivre les revendications par les canaux institutionnels, c.à.d. les cours et tribunaux connus pour leur manque de neutralité et de transparence.
On ne peut pas enfermer les uns en résidence surveillée, leur demandant de suivre une procédure caduque, pendant que d’aucuns envisagent déjà de mettre en place le processus de la mise en place des institutions résultant des élections frauduleuses. Profitant de la présentation du rapport du Représentant du Secrétaire général, nous vous proposons de saisir cette occasion pour lancer une initiative efficace en vue de sortir de la crise post-électorale la RDC. A cette fin, nous soumettons à votre attention les propositions ci-après de la Société Civile congolaise :
Le Conseil de Sécurité/le Secrétaire général doivent :
- Accorder à la MONUSCO le mandat d’observation électorale et de certification des résultats;
- Obtenir au préalable la mise sur pied d’un nouveau Bureau crédible et intègre à la CENI en remplacement de la vieille équipe en fonction actuellement et y inclure la société civile ;
- Appliquer toute solution aux élections présidentielles et législatives sans les séparer ;
- Exiger la divulgation par la CENI de l’ensemble des PV tels qu’affichés le soir du scrutin ;
- Demander clairement et fortement au gouvernement de garantir la libre expression démocratique du peuple congolais, notamment la liberté de manifester ;
- Obtenir pour l’ONU le mandat d’observation électorale et de certification des résultats ;
- Décider entre les 2 options ci-après :
- recompter les votes;
- organiser un deuxième tour de vote pour les présidentielle et législatives qui sera combiné avec les élections locales et provinciales. Celles-ci pourraient avoir lieu dans un délai de 6 mois ; plutôt qu’en mars 2012 pour ne pas bâcler encore les opérations ;
- Protéger les principaux responsables de l’opposition au moyen d’un cordon de sécurité fait de gardiens armés sélectionnés de commun accord avec les personnes à protéger. Plus spécifiquement, la sécurité de M. Etienne Tshisekedi doit être assurée par un contingent de l’ONU;
- Assurer la liberté de mouvement et d’expression de tous les responsables politiques
Fait à Kinshasa, le 07 Février 2012
Agir pour des Elections Transparentes et Apaisées
Siège et Secrétariat Permanent : 25, Av. Lubefu – Kinshasa/Gombe.
E-mail: info@aeta-network.org
Tél.: 0999923152 – 0991008236 – 0991008239 – 0813330181
Les membres signataires
LINELIT: Ligue Nationale pour les Elections Libres et Transparentes
LIFCE: Ligue des Femmes Congolaises pour les Elections
LIFDED: Ligue des Femmes pour le Développement et l’Education à la Démocratie
CDCE / RHODECIC : Cadre de Concertation de la Société Civile pour l’Observation des Elections
CAFCO: Cadre Permanent de Concertation de la Femme Congolaise
CSA: Chaîne de Solidarité Agissante
CJR1325: Centre d’Etudes sur la Justice et Résolution 1325
CJPC/UNIKIN: Commission Justice et Paix Catholique / UNIKIN
CC: Cause Commune
CONAFED: Comité National Femme et Développement
NSCC: Nouvelle Société Civile du Congo
RECIC: Réseau d’Education Civique du Congo/Kinshasa
REGED: Réseau Gouvernance Economique et Démocratie
RENOSEC: Réseau National pour l’Observation et la Surveillance des Elections au Congo
PIECE: Programme Islamique d’Education Civique et Electorale
UNAF: Union Nationale des Femmes
OSCE: Observatoire de la Société Civile pour les Elections
JPE: Journalistes pour les Elections
FFBGD: Forum des Femmes pour la Bonne Gouvernance
ROC: Réseau d’Observation des Confessions Religieuses
FENAPHACO: Fédération Nationale des Associations des Personnes Vivant avec Handicap du Congo
CSSSC: Comité Suivi Symposium de la Société Civile
ROCFAD: Réseau des Organisations Francophones d’Appui au Développement Local
CNONGD: Conseil National des Ong de Développement
CENADEP: Centre National d’Appui au Développement et à la Participation Populaire
PRODDES: Promotion de la Démocratie et des Droits Economiques et Sociaux
LE: Ligue des électeurs
SYECO: Syndicat des enseignants du Congo
CJC: Coalition de la Jeunesse Congolaise
AC: Les anges du Ciel
ASADHO: Association africaine de Défense des droits de l’Homme
VSV: Voix de sans voix
PAROUSIA: actions mobilisatrices et porteuses pour les personnes avec handicap et les filles-mères
SOFEPADI/FFC: Solidarité Féminine pour la Paix et le Développement Intégral
JRCI:Justice et Restauration Chrétiennes pour l’Intégrité
OCEAN: Organisation pour la Conservation de l’Ecologie et des Amis de la Nature
FGTK: Fédération Générale des Travailleurs du Kongo
CROUND/KIN
CFPD
RFAD
AFARD-RDC
Tshisekedi est le president du DRCongo. C’est lui que nous avons vote.
ingeta!vive le congo libre