L’analyste politique Jean-Pierre Mbelu décrypte la stratégie caméléonesque des USA à travers les sanctions qu’ils ont imposé à Kanyama, insiste la nécessité pour les congolais de réécrire et maîtriser son histoire, expose le faux discours souverainiste de la kabilie et explique pourquoi nous devons travailler à la constitution d’un Etat social au Congo.
Sur les sanctions américaines contre Kanyama
Est-ce que Kanyama a des biens meubles, immeubles ou de l’argent aux USA ? Est-ce qu’il n’est pas tant que demain en refondant l’Etat congolais, l’argent des congolais, même s’ils peuvent en faire ce qu’ils veulent, puisse être majoritairement gardée au pays.
Qui est le responsable numéro 1 de la police congolaise ? Faut-il remonter jusqu’à celui qu’on appelle chef de l’Etat ? Ou seulement se limiter à un Kanyama qui est un sous-fifre, un nègre de service des nègres de service ? Pourquoi ces sanctions procèdent-ils par palier au lieu qu’elles concernent directement ceux qui sont impliqués dans la violation des droits et libertés fondamentales ?
La guerre au Congo qui l’a mené ? ce sont les anglo-saxons. C’est de la guerre que nous ont menés les américains et leurs alliés britanniques qu’est issu ce conglomérat d’aventuriers qui tue aujourd’hui les congolais. Au lieu de sanctionner Kanyama ou un autre nègre de service, ils devraient se sanctionner eux-mêmes. D’autant plus que jusqu’à ce jour, aucun tribunal pénal international n’a été érigé sur le Congo pour juger les crimes qu’ils ont orchestré par les rwandais et ougandais interposés.
Sur le modus operandi des USA en matière de sanctions
Les sous-fifres des américains ont leurs responsabilités. Mais pourquoi est-ce que le choix de ces gens qui destabilisent le monde tombe souvent sur des incapables ? Nous ne devons pas nous limiter au fait qu’on tue. Mais pourquoi les américains et leurs alliés travaillent-ils tout le temps avec des tueurs ?
Sur la nécessité de réécrire notre histoire
Nous avons compris que si nous ne réécrivons pas nous-même notre histoire nous allons nous limiter à cette rhétorique qui ne nous mènera pas loin.
Sur le discours souverainiste de la kabilie
Vous n’avez pas votre monnaie à vous, vous n’avez pas vos propres institutions financières, vous n’avez pas de banque, parce que si c’était le cas Kanyama n’irait pas mettre son argent aux USA., vous ne savez pas garantir la justice sociale à vos populations, et vous parlez de souveraineté ?
Nous sommes face à un enjeu majeur Si les anglo-saxons renversent encore une fois le rapport de force maintenant chez nous, ils vont imposer aux congolais qui ils veulent. Mais si par bonheur, les masses populaires sensibilisées, arrivent à renverser les rapports de force, là l’histoire au Congo va commencer à être écrite petitement par les congolais.
Sur la résolution des Nations Unies et la protection des civils
Il est important de connaître le mode opératoire des américains. Comme ce sont des lobbies qui travaillent pour certains compatriotes qu’ils voudraient imposer, les officiels américains comme Tom Perriello, sont des porte-paroles des lobbies qui ne sont plus patients. Ils vous parlent officiellement mais derrière eux, il y a des milliers de lobbies qui travaillent. S’il y a entêtement du côté du Congo, il risque d’y avoir des dégâts. Mais malheureusement ce sont nos populations qui seront victimes de ces dégâts là.
Quand vous commencez à les connaître, quand vous commencez à parler de leurs crimes à eux, des crimes contre l‘humanité qu’ils commettent depuis 1492, vous devenez dangereux.
Sur le tribalisme
Aujourd’hui nous nous replions trop sur les notres parce que ce sont les notres qui constituent des caisses de solidarité et qui nous permettent d’avoir accès à l’argent et à l’emploi. Le tribalisme a encore la peau dure parce que les notres comptent encore dans la constitution de notre identité et dans notre socialisation.
Le tribalisme, le clanisme, l’ethnicisme sont des indicateurs du dysfonctionnement de toute une société. Le communautarisme est aussi lié au fait que certaines attentes des membres de cette communauté là ne sont pas satisfaites là où ils vivent.