Par Jean-Pierre Mbelu
Pointer du doigt « les ennemis internes » du mal kongolais, c’est bien. Mais analyser les rouages du capitalisme global, c’est mieux.
Le lien transnational entre ces « compradores kongolais » et les firmes multinationales doit pouvoir être tout le temps souligné. Casser ce lien passe par l’organisation et/ou la refondation d’un Etat souverain juste, pratiquant « le patriotisme économique », sécurisant et stabilisant son économie. A ce sujet, il y a des textes à lire et à relire.
Pointer du doigt « les députés » et perdre de vue les autres « petites mains du capital » obéissant aux « décideurs » et vidant les institutions kongolaises de tout leur contenu, c’est chercher à attiser « un conflit superficiel » au cœur d’un même réseau transnational de prédation.
Et je relis ce texte de Slavoj Zizek : « Derrière la façade de la guerre ethnique nous sont ainsi donnés à voir les rouages du capitalisme global (…). Chaque chef de guerre entretient des liens commerciaux avec une compagnie ou une firme étrangère qui exploite la plupart des richesses minières de la région. Cet arrangement convient aux deux parties : la firme les droits miniers sans taxes ou autres tracasseries, le chef de guerre s’enrichit. » (S. ZIZEK, Vivre la fin des temps, Paris, Flammarion, 2011, p. 232)
Et Zizek ajoute : « Oubliez le comportement sauvage de la population locale, ôtez simplement l’équation les entreprises étrangères de haute technologie, et voilà par terre toute l’édifice de la guerre ethnique qu’attisent les vieilles passions. » (Ibidem)
Pointer du doigt « les députés » et perdre de vue les autres « petites mains du capital » obéissant aux « décideurs » et vidant les institutions kongolaises de tout leur contenu, c’est chercher à attiser « un conflit superficiel » au cœur d’un même réseau transnational de prédation. Tel est le piège dans lequel plusieurs compatriotes sont tombés après la fameuse déclaration faite par Mboso.
Babanya Kabudi
Génération Lumumba 1961