Lettre à l’occasion de la fête de l’indépendance de la RDC (Le 30 juin 1960).
Une autre bougie vient de s’ajouter sur le gâteau de l’indépendance de notre cher pays. C’est en méditation que je célèbre le 30 juin 2016, loin de ma famille, loin de mes amis et connaissances. Je ne ressens aucun regret car la prison est un lieu de retraite pour tout homme ou femme qui se lance dans une lutte qui vise l’intérêt général de son peuple.
Le 30 juin 1960 témoigne le sacrifice. De même pour le 30 juin 2016. Si hier c’était Lumumba, aujourd’hui c’est Kalonji. Et demain, ce sera un autre car l’indépendance est le combat de tous les jours. C’est avec beaucoup d’estime que je conçois la lutte de tous ceux qui veillent sur notre indépendance à l’intérieur et à l’extérieur du pays.
Le plus grand combat dans le monde est le combat pour la souveraineté et l’indépendance. Même les pays qui se considèrent comme des grandes puissances se battent tous les jours pour leur souveraineté et indépendance. Très souvent, ils déstabilisent les autres afin de maintenir leur suprématie. Pour nous, notre indépendance et souveraineté ne dépendront pas de la déstabilisation des autres pays, mais de l’unité et la prospérité du continent africain.
Honneur aux auteurs du mouvement panafricain parce que, c’est grâce à eux que l’Afrique a accédé aux indépendances.
Le 30 juin 1960 était un jeudi. Aujourd’hui 30 juin 2016 est aussi un jeudi. Ne dit-on pas que l’histoire se répète?
Où est Lumumba aujourd’hui, où est Mpolo, où est Okito? Mais où sont Kasa-Vubu et les autres? Ne les cherchons pas car c’est toi et moi, aujourd’hui, qui devons conserver notre indépendance. C’est nous qui devons conserver nos valeurs et traditions.
Jeune congolais, réveille toi. Ceux qui nous ont légué l’indépendance avaient notre âge. Et nous? Qu’est-ce que nous laisserons comme héritage aux générations futures? Celle-ci doit être notre question de tous les jours.
Le plus grand combat dans le monde est le combat pour la souveraineté et l’indépendance. Même les pays qui se considèrent comme des grandes puissances se battent tous les jours pour leur souveraineté et indépendance. Très souvent, ils déstabilisent les autres afin de maintenir leur suprématie. Pour nous, notre indépendance et souveraineté ne dépendront pas de la déstabilisation des autres pays, mais de l’unité et la prospérité du continent africain.
En ce moment si crucial, la jeunesse congolaise doit dire un mot et agir pour protéger son avenir et celui de générations futures.
« Les politiques face à leurs intérêts, la jeunesse face à son avenir ». C’est au nom d’un meilleur avenir que ceux dont nous appelons martyrs de l’indépendance avaient donné leurs vies. Ne minimisons pas le coût de la liberté.
On ne parle d’un État libre que si la volonté du peuple est respectée. Aujourd’hui, la volonté du peuple est reprise dans la constitution de notre République. Elle doit être respectée strictement ; celui ou celle qui ne la respecte pas est contre le peuple congolais, raison pour laquelle la jeunesse doit être vigilante et soucieuse de son avenir et de l’avenir de générations futures.
Jeunes congolais, brisons le mauvais système et transformons notre pays à un État digne d’être appelé démocratique!
Aux noms de tous les jeunes qui luttent pour la liberté et le changement, je vous souhaite bonne fête de l’indépendance!
Vive l’indépendance de la terre de nos ancêtres!
Jean Marie Kalonji Ngbongolo Emmanuel Le Roi
De la prison de Makala, Kinshasa, RDC. 30 Juin, 2016