Par Jean-Pierre Mbelu
« Oublier les leçons de l’histoire revient toujours à payer cher. » Vladimir Poutine
Oublier, à cause du « pain et des jeux » que le Congo-Kinshasa est en guerre et que cette guerre est perpétuelle, et applaudir « ses acteurs apparents », cela peut conduire à une lecture biaisée de l’histoire immédiate de notre pays. La menace de balkanisation et d’implosion de ce pays n’est pas encore écartée. Malgré les faux-semblants ! Il en a été ainsi dans l’histoire de l’URSS jusqu’à sa disparition en 1991.
Etudier, connaître en conscience l’histoire de son pays et celle des autres, cela peut être d’un très grand secours dans la compréhension de la marche du monde. Surtout là où les guerres, depuis la nuit des temps, ont comme principal objectif la conquête des terres d’autrui et le génocide des populations autochtones.
L’Allemagne et la partition du Congo
En relisant attentivement l’histoire de la deuxième guerre mondiale à travers « une lettre publiée pour le 75e anniversaire de la Victoire » à travers laquelle « le Président russe est revenu encore une fois, documents d’archives à l’appui, sur les causes de la Seconde Guerre mondiale », il s’avère que la conquête des terres tchécoslavaques, polonaises, russes, etc. était à l’ordre du jour de la machine de guerre nazie. Cette puissante machine de guerre voulait aussi démembrer l’URSS, un Etat multinational, et opposer ses populations les unes aux autres.
Tôt ou tard, nous serons tous des esclaves de ceux qui planifient cette partition du pays car nous sommes instrumentalisés.
Curieusement, c’est en Allemagne que l’évêque de Bunia, Dieu donné Uringi, découvre la carte de la partition du Congo-Kinshasa comme il l’a avoué dans son homélie faite à la fête de la pentecôte le 31 mai 2020. Et voici ce qu’il disait : « C’est une politique internationale et nationale. J’étais en Allemagne, on m’a montré une carte, j’ai découvert que la RDC est déjà divisée en 4.Je dois vous dire la vérité,les gens qui ont pris les armes en Djugu et Mahagi ne savent pas pourquoi ils sont entrain de tuer, on leur donne un peu d’argent pour massacrer leurs frères et sœurs, mais ne maîtrisent pas les dessous de cette politique. Tôt ou tard, nous serons tous des esclaves de ceux qui planifient cette partition du pays car nous sommes instrumentalisés. » Quelle coïncidence !
En effet, au cours de la guerre contre l’URSS, « les « stratèges » nazis étaient convaincus que l’immense État multinational serait facile à écraser. Ils estimaient qu’une guerre soudaine, son caractère impitoyable et ses épreuves insupportables aggraverait inévitablement les relations interethniques et le pays pourrait être démembré. Hitler déclarait sans ambages : « Notre politique à l’égard des peuples habitant les vastes étendues de la Russie doit consister à encourager toute forme de désaccord et de scission ». »
Tenir ensemble
Comment les populations soviétiques ont-elles fait pour tenir ensemble ? Poutine réponde : « Or, il est devenu évident dès les premiers jours que ce plan nazi avait échoué. La forteresse de Brest a été défendue jusqu’à la dernière goutte de sang par des soldats de plus de 30 ethnies. Tout au long de la guerre, aussi bien dans les grandes batailles décisives que dans la défense de chaque tête de pont et chaque mètre de terre natale, nous voyons des exemples d’une telle unité. » Et il ajoute : « Pour les millions de personnes évacuées, la région de la Volga et l’Oural, la Sibérie et l’Extrême-Orient, les républiques d’Asie centrale et du Caucase sont devenues leur maison. Leurs habitants partageaient et donnaient tout ce qu’ils pouvaient. L’amitié des peuples, leur entraide sont devenues pour l’ennemi une véritable forteresse indestructible. »
Un réseau transnational patriote et non-partisan devrait se consolider entre les compatriotes en vue de rester vigilant face à cette menace pesant sur notre pays.
Le Président russe mentionne aussi les valeurs sur lesquelles ces populations ont pu prendre appui quand il écrit ceci : « (…) je suis certain que c’est un trait de caractère des peuples de Russie : remplir son devoir sans se ménager si les circonstances l’exigent. L’abnégation, le patriotisme, l’amour du foyer, de la famille et de la Patrie, ces valeurs restent aujourd’hui encore fondamentales et décisives pour la société russe. En gros, ce sont elles qui assurent dans une grande mesure la souveraineté de notre pays. »
Au cours de cette guerre, il y a eu, au niveau interne, des trahisons et des désertions. La diaspora soviétique a pu jouer un rôle majeur. « Il est évident, écrit Poutine, que lors de cette guerre terrible et sanglante, certains ont été envahis par la peur, la confusion, le désespoir. Il y a eu des trahisons et des désertions. Les failles générées par la révolution et la guerre civile, le nihilisme, une attitude moqueuse envers l’histoire nationale, les traditions et la foi que les bolcheviks ont tenté d’implanter, se sont fait sentir, surtout dans les premières années après leur arrivée au pouvoir. Mais l’état d’esprit général des Soviétiques et de nos compatriotes qui se sont retrouvés à l’étranger était différent : préserver, sauver notre Patrie. C’était une impulsion impétueuse. Les gens cherchaient un soutien dans les vraies valeurs patriotiques. »
Un réseau transnational patriote et non-partisan devrait se consolider entre les compatriotes en vue de rester vigilant face à cette menace pesant sur notre pays. Il pourrait beaucoup apprendre de cette lettre de Vladmir Poutine.
Babanya Kabudi
Génération Lumumba 1961