Par Jean-Pierre Mbelu
« Nul ne peut servir deux maîtres…ou il haïra l’un et aimera l’autre… » (Matthieu 6, 24)
Le culte que certains mammonites congolais rendent au dieu mammon les rend incapables de vivre sans sucer le sang des masses qu’ils saignent depuis plus de deux décennies. Copains, coquins, clients, alliés, « agents de l’étranger », « compradores » et surtout « sociopathes » et « pathocrates », ils instrumentalisent la tribu, l’ethnie et « la rue » comme lieux où ils appâtent leurs proies. Incapables d’aimer en toute gratuité et sans calcul, ils ont vivement besoin d’être applaudis et encensés.
Dépourvus de toute empathie, ils manipulent quelques thuriféraires et fanatiques de leurs tribus, de leurs ethnies et de « la rue » afin de les utiliser au moment opportun pour verser le sang des paisibles citoyens dont « ils se nourrissent ».
L’art de la manipulation
Idolâtres de l’argent et ennemis de l’être, du « BOMOTO », ils excellent dans l’art de la manipulation. Ils ont mis en place un sous-système de prédation récompensant l’accès à l’enrichissement illicite aux sociopathes, c’est-à-dire à ces compatriotes incapables de vivre leur rapport social à autrui en marge de l’usage de la force brute.
Engagés dans cette œuvre « décivilisatrice » et mortifère, ils ont besoin, par moment, de manipuler les perceptions des compatriotes afin ceux-ci en viennent à croire qu’ils roulent pour leurs tribus, leurs ethnies et pour « les enfants congolais abandonnés » dans la rue.
La preuve : ils ont appris à nos enfants, que leur cupidité mégalomaniaque a déversé dans la rue, à recourir à la machette pour avoir accès à l’argent, aux bijoux, à la nourriture, au respect, etc. Engagés dans cette œuvre « décivilisatrice » et mortifère, ils ont besoin, par moment, de manipuler les perceptions des compatriotes afin ceux-ci en viennent à croire qu’ils roulent pour leurs tribus, leurs ethnies et pour « les enfants congolais abandonnés » dans la rue.
Or, ces mammonites vivent et travaillent en réseau. Leur richesse illicite ne ruisselle pas sur leurs tribus, leurs ethnies et sur « la rue ». La preuve : l’état des rues de tout le pays et le nombre d’enfants qui s’y retrouvent abandonnés à leur triste sort et/ou abusés ; la multiplication des bidonvilles ; les ravages causés par la faim et la maladie dans toutes les tribus et toutes les ethnies ; le manque d’eau, de courant électrique, d’hôpitaux viables et de plusieurs services publics sur toute l’étendue du pays.
Donc, se laisser manipuler par leur instrumentalisation de « leurs identités originaires » peut conduire à avoir une perception erronée de la réalité congolaise.
L’entretien des identités meurtrières
Membres d’un réseau transnational de prédation, les mammonites congolais, leurs clients et leurs alliés alimentent et entretiennent des « identités meurtrières ». Pourquoi ? Le recours à la violence leur permet de déstabiliser le pays et de rester les seuls mettre à bord. Contrôler les compatriotes et avoir la mainmise sur leur richesse illicitement acquise, cela leur exige d’opposer les Congolais les uns aux autres. Alliés des maîtres de la politique du « diviser pour régner », ils ont appris à en faire un usage qui leur soit avantageux. La preuve : ils ne se tuent pas entre eux.
Contrôler les compatriotes et avoir la mainmise sur leur richesse illicitement acquise, cela leur exige d’opposer les Congolais les uns aux autres. Alliés des maîtres de la politique du « diviser pour régner », ils ont appris à en faire un usage qui leur soit avantageux.
A quelques exceptions près, après les épisodes de « la guerre par morceau » qu’ils alimentent en bons vampires, ils finissent par dialoguer, coaliser, s’emparer des terres et des ressources du pays ensemble. Il suffit de bien ouvrir les têtes et les yeux pour se rendre à l’évidence que depuis plus de deux décennies, ce sont toujours eux, ces mammonites qui passent du statut de seigneurs de guerre et d’opposants à celui de « gouvernants », de « leurs honorables », de « leurs excellences » et de « leurs autorités morales » impunément.
Non. Ils ne se tuent pas entre eux. Mais dans les tribus, dans les ethnies et dans « les rues » congolaises, le sang coule régulièrement. Ces vampires s’en nourrissent. Ils ont perdu toute empathie, toute compassion et tout esprit de solidarité à l’endroit de leurs congénères. Ils sont perpétuellement en guerre contre eux. Ils aiment l’argent et le sang.
Une « pathocratie » faussement dénommée « jeune démocratie »
Quand le partage du « pouvoir-os », à certaines périodes de notre histoire collective, renvoie certains d’entre eux dans l’ombre ou quand leurs forfaits sont mis sur la place publique, ils sombrent dans le terrorisme. Ils montent leurs garçons de course, leurs femmes et hommes-liges sur le devant de la scène afin qu’ils créent la peur en évoquant une probable guerre contre les tribus, les ethnies et « la rue ». Cette tactique révèle deux réalités : rejetés dans l’ombre, ces autres vampires souffrent de ne pas être vus. Leur goût effréné du lucre les a convertis au « m’as-tu-vusme » et à la recherche du bling bling.
Quand le partage du « pouvoir-os », à certaines périodes de notre histoire collective, renvoie certains d’entre eux dans l’ombre ou quand leurs forfaits sont mis sur la place publique, ils sombrent dans le terrorisme…
Intensifier la violence au cœur de l’Afrique leur permet de revenir sur le devant de la scène afin d’être vus et applaudis. Ils vivent aussi de cela. Ils sont mal loin de la vue de « leurs proies ». Ils ont besoin de se rassurer que sur le lieu de leurs crimes, ils ne sont pas reconnus en fonction de ce qu’ils font : s’enrichir illicitement en recourant au racket, à la violence, au gangstérisme. C’est d’un. De deux, en bons vampires, ils ont, paradoxalement, peur de la lumière du soleil. Dès que leurs forfaits sont mis sur la place publique, ils crient à voix basse : « Malgré tout, nous sommes vus ! » Cela les énerve et ils prêts à tous les coups pour se refaire une certaine virginité.
Ayant trafiqué leurs « identités originaires » contre leurs « nouvelles identités meurtrières », ces vampires n’ont souvent d’autre recours que de livrer leurs fanatiques, leurs thuriféraires et leurs tambourinaires, toutes les tribus, toutes les ethnies et toutes les rues congolaises confondues sur l’autel du sacrifice sanglant. Idolâtres de l’argent, ils en ont besoin égoïstement aux dépens du pays et de l’intérêt général. Telle est l’essence même de leur « pathocratie » faussement dénommée depuis plus de deux décennies « notre jeune démocratie ».
Babanya Kabudi
Génération Lumumba 1961