Par Jean-Pierre Mbelu
Je ne le dirai jamais assez : dans un pays en guerre perpétuelle, comme le Kongo-Kinshasa, « les élections » servent souvent, si pas toujours, de pièges-à-cons.
Les jeux des coulisses n’ont souvent rien à voir avec la liesse populaire des masses tenues dans l’ignorance des enjeux réels de la guerre raciste de prédation et de basse intensité. « Le bonheur » ou « le bien-être » des populations dont parlent souvent « les joueurs des coulisses » et leurs « sous-fifres » au cours de « la campagne électorale » font partie d’une sémantique pervertie ou plutôt d’une rhétorique propagandiste.
« Les promus » à l’issue de ces « élections » ne quittent jamais leur costume de « sous-fifres ». Ils sont tenus à l’oeil par « les joueurs des coulisses ». Leurs faits et gestes, leurs paroles publiques et leurs orientations affairo-politiques sont contrôlées au quotidien.
« Les promus » à l’issue de ces « élections » ne quittent jamais leur costume de « sous-fifres ». Ils sont tenus à l’oeil par « les joueurs des coulisses ». Leurs faits et gestes, leurs paroles publiques et leurs orientations affairo-politiques sont contrôlées au quotidien. Les costumes et les cravates qu’ils portent, les tapis rouges sur lesquels ils marchent de temps en temps, les applaudissements populaires dont ils bénéficient font partie du théâtre bien orchestré à partir des coulisses. Leurs marges de manœuvre sont très limités ou presque nulles. »Les joueurs des coulisses » peuvent les casser à tout moment. Pour un oui ou pour un non.
Entre « les sous-fifres », la méfiance doit être permanente. Car, s’ils coalisent, ils pourraient devenir forts ensemble et renverser le joug de leur servitude volontaire. Coopter l’un ou l’autre parmi eux signifie souvent que les autres savent « qui ils sont » ou doivent apprendre à patienter comme « réservistes ». Dans ce contexte, se fier aux « élections » contrôlées à partir des coulisses est une bêtise et un risque permanent pour la cohésion et la souveraineté nationale.
Faut-il, dans ce contexte, renoncer aux « élections » ? La réponse à cette question est difficile.
Sans sagesse, lucidité et discernement au niveau des « politiciens » et des « consciences patriotiques éveillées », sans un travail d’éducation civique assidu pouvant aboutir à une maîtrise partagée des enjeux de la guerre perpétuelle avec les masses populaires à convertir en masses critiques, « démiurges de leur propre destinée », « les élections » sont et risque de n’être rien d’autre que des « pièges-à-cons ».
La lecture de cet article ( Washington Let Congo’s Stolen 2018 Election Stand. To Defend Democracy, Biden Needs to Fix Diplomacy ) semble confirmer mes appréhensions. Qui l’a écrit ? Pourquoi ? Pourquoi maintenant ? Pour quels objectifs à court, moyen et long terme ? Mon dernier article (Lumumba, Frantz Fanon, Macron et l’ONU) donne quelques bribes de réponses à cette dernière question.
Babanya Kabudi
Génération Lumumba 1961