Par Jean-Pierre Mbelu
Comprendre certaines questions liées à la destinée du Kongo-Kinshasa n’est pas du tout facile. Cela peut prendre énormément de temps. Oui, énormément de temps. Pourquoi ? Parce que cela est simple. Il me semble aujourd’hui que comprendre les choses simples demande un trop grand investissement en sagesse, en intelligence, en lucidité et en esprit de discernement.
Cela fait que les femmes et les hommes qui sont en avance dans la compréhension de ces choses simples souffrent le martyre. Plusieurs sont traînés dans la boue, vilipendés, assassinés et effacés de l’histoire. Le miracle est que même morts, ils rebondissent. C’est fou !
Les relais sont indispensables dans cette approche simple et non complexe des choses simples. Mais aussi de la compassion, de l’ empathie et beaucoup de pardon à l’endroit de ceux qui ont du mal à voir et à comprendre ces choses simples un peu plus tôt qu’on le souhaite.
Qu’est-ce qui est, par exemple, complexe dans le fait qu’un ambassadeur d’un pays ayant participé à l’assassinat du premier ministre du Kongo-Kinshasa vienne dire au dictateur que ce pays a mis en place que son temps était fini et qu’il devait partir s’il ne voulait pas que son cadavre soit traîné dans la rue par les chiens?
Qu’est-ce qui est, par exemple, complexe dans le fait qu’un premier ministre élu au suffrage universel d’un pays signataire de la charte de l’ONU formule le vœu que son pays soit indépendant politiquement et économiquement ; un principe consacré par ladite charte ? Qu’est-ce qui est, par exemple, complexe dans le fait qu’un ambassadeur d’un pays ayant participé à l’assassinat du premier ministre du Kongo-Kinshasa vienne dire au dictateur que ce pays a mis en place que son temps était fini et qu’il devait partir s’il ne voulait pas que son cadavre soit traîné dans la rue par les chiens ? Qu’est-ce qui est, par exemple, complexe que ce pays et son Etat profond se choisissent un calife à la place du calife déchu pour faire main basse sur les terres du Kongo-Kinshasa ?
Personnellement, je ne vois pas. D’où je ne crois pas en la fameuse théorie de « la complexité » ! Par ailleurs, je suis convaincu que comprendre les choses simples prend beaucoup de temps et me demande si cette théorie n’a pas été produite pour complexifier les choses simples afin d’en embrouiller la compréhension. Je me demande…
Babanya Kabudi
Génération Lumumba 1961