Par Jean-Pierre Mbelu
« Je remonte d’âge en âge jusqu’à la plus lointaine antiquité ; mais je ne trouve aucun parallèle à ce qui se passe sous mes yeux : comme le passé a cessé de jeter sa lumière sur l’avenir, l’esprit de l’homme erre dans l’obscurité. » – Alexis de Tocqueville
Il semble que ça serait bien pour le Kongo-Kinshasa que toutes ses filles et tous ses fils adoptent un narratif positif pour éviter que leur pays soit la risée du monde.
Ce narratif exclurait toute remise en question du système néocolonial et néolibéral (ou ultralibéral) ayant pris le pays en otage ; il nierait les faits liés à la guerre perpétuelle raciste de prédation et de basse intensité imposée à ce pays pendant plus de vingt ans et se contenterait de montrer ses beaux paysages…Je ne comprends pas pourquoi ce narratif ne devrait être que positif et non critique.
Est-ce tomber dans le narratif négatif que de rappeler que l’Ouganda et le Rwanda font partie des pays voisins-proxys de « l’impérialisme intelligent »?
Est-ce tomber dans le narratif négatif que de rappeler que l’Ouganda et le Rwanda font partie des pays voisins-proxys de « l’impérialisme intelligent » et que leurs clients kongolais crachent sur la mémoire collective tant qu’ils acceptent qu’ils reviennent sur le sol kongolais avant qu’ils ne répondent de leurs crimes commis au pays de Lumumba ?
Est-ce un narratif négatif que de rappeler que l’Ouganda a été condamné par la Cour Internationale de Justice à payer 10.000.000.000 de dollars US après sa guerre contre le Rwanda sur le sol kongolais ?
Que signifie réellement un narratif positif ? Une renonciation au réel avec ses hauts et ses bas ? Un refus de la revisitation de la mémoire collective afin de la rendre vivante ? Qu’est-ce que cela signifie ? Le refus et le rejet de la différence d’approches sur le pays?
J’aimerais comprendre.
Babanya