Par Jean-Pierre Mbelu
Faire du 19 décembre une date fatidique relève d’un malentendu et d’une lecture biaisée de notre histoire collective. Cela atteste que plusieurs compatriotes croient encore dans la communauté dite internationale et dans les élections-pièges-à-cons.
Il est curieux que le 19 décembre soit pris pour une date fatidique. Et que plusieurs compatriotes estiment que cette prise de position ne soit pas soumise à des analyses critiques. Petit à petit l’intolérance, le fanatisme et l’ignorance gagnent de plus en plus les franges importantes de nos populations au point de les pousser à refuser tout débat et toute remise en question du fétichisme.
Qui a fixé la date du 19 décembre comme étant une date fatidique ?
Nous, les hérétiques, nous violerons toujours les lois du fanatisme et du fétichisme au nom de notre foi dans le débat d’idées.
Qui a fixé la date du 19 décembre comme étant une date fatidique ? Ceux qui ont fabriqué la Constitution de 2005 dans laquelle »le Cheval de Troie du Rwanda » ne croit pas. Ce »Cheval de Troie » est introduit comme mercenaire du Tutsi Power dans les institutions congolaises depuis la guerre de l’AFDL de 1996. Le Tutsi Power, avec la complicité de certains dinosaures mobutistes, l’a hissé au-dessus des toutes les institutions congolaises afin qu’ensemble, ils servent le réseau d’élite transnational de prédation.
Faire du 19 décembre une date fatidique relève d’un malentendu et d’une lecture biaisée de notre histoire collective. Cela atteste que plusieurs compatriotes croient encore dans la communauté dite internationale et dans les élections-pièges-à-cons. Explicitons.
Une campagne d’éducation civique et patriotique fondée sur les tenants et les aboutissants de »la guerre par morceau » menée contre le Congo-Kinshasa depuis les années 1990 n’a jamais eu lieu.
Pendant que certains membres de cette fameuse communauté internationale font semblant de soutenir »le transition démocratique » au Congo-Kinshasa, d’autres bouffent l’argent de »JOKA » et de »Moïse » au cours d’un lobbying destiné à neutraliser tous les efforts conjugués pour que le pays de Lumumba rompe avec la crise de légitimité datant de l’assassinat de son premier ministre le 17 janvier 1961. Qui va renverser les rapports de force ? Seront-ce les Congolais(es) croyant naïvement dans les délais constitutionnels ou ceux qui, après avoir volé l’argent du pays et créé une clientèle de dinosaures mobutistes et un conglomérat de »caïmans », a compris que l’argent règle tout au pays de l’Oncle Sam ?
La réponse a donné à cette question est difficile. Cela d’autant plus qu’une campagne d’éducation civique et patriotique fondée sur les tenants et les aboutissants de »la guerre par morceau » menée contre le Congo-Kinshasa depuis les années 1990 n’a jamais eu lieu. Si elle avait eu lieu, elle aurait pu mobiliser les masses populaires en leur indiquant »le réseau transnational de prédation » contre lequel le pays lutte et les stratégies, les méthodes et les tactiques à mettre en œuvre pour le neutraliser.
La MP et l’opposition sont manipulées par « les maîtres du monde »
Tenant compte du fait que cette campagne d’éducation civique et patriotique n’a pas eu lieu, nous estimons que le 19 décembre ne sera pas une date fatidique. Ce jour sera peut être celui de l’intensification de la lutte contre »un Cheval de Troie » ; mais il ne sera pas celui au cours duquel, comprenant le système de leur abrutissement, de leur abâtardissement et de leur assujettissement, les Congolais(es) se lèveront comme un seul homme pour le renverser. Nous en doutons.
Le 19 décembre ne sera pas une date fatidique. Ce jour nous questionnera sur notre façon de lutter et sur la nécessité de le mise sur pied d’un grand mouvement idéologique du Congo de l’insoumission aux ordres des « maîtres du monde » et à ceux de leurs vassaux africains ou congolais.
Pourquoi ? Les forces mobilisatrices sont faibles et entretiennent le statu quo. Ils mobilisent beaucoup plus les émotions que la raison. Mobiliser la raison conduirait à leur fragilisation. Pourquoi ? Au Congo-Kinshasa, la MP et l’opposition sont manipulées par « les maîtres du monde ». La société civile n’échappe pas à cette manipulation. Tous sont aux ordres du « réseau transnational de prédation » dont ils sous-traitent le vol, le viol, la prédation et la corruption. A quelques exceptions près. Et la voix de »ces exceptions » est étouffée ou rendue inaudible par le fanatisme et une approche a-historique de notre devenir collectif.
Oui. Le 19 décembre ne sera pas une date fatidique. Ce jour nous questionnera sur notre façon de lutter et sur la nécessité de la mise sur pied d’un grand mouvement idéologique du Congo de l’insoumission aux ordres des « maîtres du monde » et à ceux de leurs vassaux africains ou congolais.
Mbelu Babanya Kabudi