Par Jean-Pierre Mbelu
« Multiplions les réflexions pour sortir notre peuple de la distraction » – J.B.
Cela fera bientôt 25 ans que le revirement de Mzee Laurent-Désir Kabila dans ses alliances conclues avec les mercenaires des pays voisins (et leurs parrains) a plongé davantage le Kongo-Kinshasa dans « un génocide silencieux ».
Ce « génocide » est documenté. Le Rapport Mapping, en 2010, a épinglé plus de 600 cas des crimes commis sur le sol kongolais. Leurs auteurs et leurs commanditaires sont connus par l’ONU. Jusqu’à ce jour, ils sont impunis. Cette impunité engendre un phénomène inédit d’ensauvagement au coeur de l’Afrique. La mort banalisée au profit des passions tristes et hédonistes telles que la haine, la méchanceté et la violence gratuites devient le lot quotidien des paisibles populations kongolaises.
« Les grands changements sont moléculaires, imperceptibles ». Tenir collectivement, persévérer dans la production, la vivification et la transmission des idées, des croyances et des convictions pouvant les provoquer est un devoir citoyen pour les minorités organisées et éveillées.
Un mémorial officiel tarde à être érigé au pays de Lumumba pour permettre à ses filles et fils de ne pas sombrer dans l’amnésie, le larbinisme, la servilité, le syndrome de Stockholm, le pantinisme, etc.
Les Kongolaises et les Kongolais, conscients du fait que « les luttes perdues sont celles qui ne sont pas menées », ont choisi, depuis quelques années déjà, de penser pieusement à leurs frères et soeurs, victimes de cet « holocauste ». Dieu merci. Le dernier livre de Charles Onana, « Holocauste au Congo. L’Omerta de la communauté internationale. La France complice ? » (2023) vient éveiller les consciences kongolaises frappées par le somnambulisme et les inciter à comprendre que c’est en multipliant les réflexions que leurs populations banniront les distractions afin de lutter ensemble contre les passions tristes et hédonistes exacerbées en vue de la perpétuation de ce « génocide silencieux ». Il y va de notre survie en tant que populations originaires.
Il est souhaitable de magnifier le courage et la détermination de ces dignes filles et fils du Kongo ayant décidé de rompre avec l’amnésie voulue et entretenue par les théoriciens et les idéologues des « Kongolais(es) BMW » afin de rendre la mémoire des martyrs de notre souveraineté vivante par la méditation, le recueillement, la réflexion et la volonté de connaître en profondeur le système ; les causes, les enjeux, les acteurs majeurs et les acteurs apparents de cette « tragédie ».
C’est vrai, « les grands changements sont moléculaires, imperceptibles ». Tenir collectivement, persévérer dans la production, la vivification et la transmission des idées, des croyances et des convictions pouvant les provoquer est un devoir citoyen pour les minorités organisées et éveillées.
Babanya