L’analyste politique, Jean-Jacques Wondo, expose les derniers évènements du front de l’Est, démontre le rôle plus qu’ambigu du gouvernement de Kinshasa dans cette guerre, et apporte des précisions pour que l’opinion ne soit pas induite en erreur par une confusion entretenue par ceux qui laissent les FARDC impuissantes face à l’agression rwandaise.
1°) Nous sommes tous d’accord sur le fait que tout celui qui se considère patriote souhaite la victoire de nos vaillantes FARDC sur tous les fronts. Cela doit être clair pour tous. J’étais de ceux à qui elles ont transmis le message d’informer au public et à l’opinion qu’elles étaient déterminées à défendre la Nation Congolaise face à l’agression rwandaise, non pour plaire à leur hiérarchie qui les laisse au front sans moyens mais bien pour les générations futures. Et c’est dans cette optique qu’il faut comprendre le sens de notre démarche : faire pression publique aux décideurs afin de doter les FARDC des moyens efficaces pour mener à bien les actions contre les forces ennemies. Même si je constate, avec stupéfaction, la manière dont certains fanfaronneurs du pouvoir se réjouissent des quelques prouesses des actions MONUSCO-FARDC alors que visiblement rien n’est fait de la part de leur hiérarchie pour permettre aux FARDC de mieux se réorganiser et de s’équiper en vue d’accroitre leur efficacité sur le terrain. Nous venons d’en avoir la confirmation à la suite de nos contacts de ce week-end et de ce matin, où les sources FARDC et MONUSCO nous confirment que toutes les initiatives offensives menées ces deux dernières semaines sont l’œuvre exclusive de la seule volonté de la MONUSCO qui joue sa survie en RDC.
De plus, avec l’éventualité de la mise sur pied d’une force africaine, qu’à terme pourrait prendre la relève de la MONUSCO, la MONUSCO pourrait voir son action se limiter au strict minimum et voir son effectif drastiquement diminuer. Ce qui ne semble pas contenter tous les touristes d’affaires, en commençant par Roger Meece, qui remplissent les rangs de la MONUSCO et tirent divers profits financiers et miniers dans le no man’s land oriental congolais. D’où cette subite motivation de la MONUSCO de mener des actions conjointes avec les FARDC sans l’aval de Kinshasa.
D’ailleurs, vous constaterez le silence du régime de Kinshasa à chaque sortie de la MONUSCO alors que cela aurait pu donner l’occasion à Mende ou Kin Kiey, via des canaux d’information officiels, de se vanter de la reprise de Rutshuru. Seule la MONUSCO, via la Radio Okapi, devient désormais la source officielle des activités des FARDC, là où la RTNC et la Télé 50, à l’image de leur hiérarchie, adoptent désormais un profil bas.
Ainsi, lorsque nous dénonçons les conditions pénibles dans lesquelles les FARDC défendent le pays, c’est justement dans ce souci de faire pression aux dirigeants irresponsables, qui s’amusent à jouer un double jeu, à mettre les moyens qu’il faut là où il faut et non en envoyant des nouveaux billets de banques, non encore disponibles dans la majeure partie de la RDC, via des réseaux parallèles établis au Rwanda. C’est en ces termes qu’il faudrait entre autres comprendre la substance du dernier message de Kagame qui, aux abois et ne voulant pas couler seul, commence peu à peu à ouvrir la boîte de pandore en dévoilant ses liens publiquement les liens qu’il entretient jusqu’à ce jour avec le sommet de l’Etat Congolais. Un sommet de l’Etat que Kagamé a fait Roi au Congo après l’assassinat de Mzee LD Kabila. N’en déplaisent aux partisans du régime actuel. D’ailleurs, dans un précédent posting, j’ai apporté des éléments qui montraient le modus operandi (entre 1998 et 2000) des liens entre le duo Charles Alamba et J. Kabila, via un extrait de document de la VSV, sur le détournement d’armes et munitions et matériels militaires au profit de l’Ex M23 rwandais, le RCD Goma.
C’est pourquoi pour nous, en appuyant ouvertement et fermement nos vaillants militaires congolais déployés sans moyens au front Nord Kivu, par nos postings dont ils nous chargent de diffuser, c’est justement pour contribuer à cette Grande victoire finale. Une victoire qui sera celle du Congo et non d’un individu et des autorités particuliers qui jusque là brillent par leur absence là où le pays les attendent.
C’est le cas du chef d’EMG Didier Etumba et du Chef EM de la Force Terrestre Gabriel Amisi (Tango Four), qui malgré leur présence prolongée à Goma, passent le plus de leur temps à se tourner les pouces, incapables de tenir des briefings avec les troupes et leurs commandants afin de réorganiser comme il faut les unités. Un séjour prolongé justifié par la manne financière occasionnée par les frais de mission dans une armée où les primes journalières dues aux frais de mission dépassent parfois le salaire annuel d’un général. Cela, nos compatriotes FARDC au Nord-Kivu veulent qu’on le fasse savoir au public. D’autant que ces compatriotes nous disent que seul le général BAHUMBA, le nouveau chef de la Région Militaire qui essaie en vain de travailler, sans l’aide de l’EMG, à la réorganisation des unités dispersées et éparpillées à la suite de la débandade d’il y a quelques jours.
2°) Précision sur le flash qui a été diffusé la semaine passée par un internaute (et non une source officielle nationale ou FARDC) :
Le flash dont question ici est trompeur car parle de Rutshuru et Walikale qui sont deux territoires distincts de la province du Nord-Kivu séparés d’environ 200Km à vol d’oiseau, mais reliés par une route par une route serpentée de plus de 400 Km. Rutshuru se situant vers la frontière du Rwanda et occupé par le s rwandais et le M23 tandis que Walikale-Centre se trouvant plus à l’intérieur de la province du Nord-Kivu et a été un moment contrôlé par les miliciens bandits congolais Maï-Maï Raia Mutomboki avant d’être récupérée par les FARDC. Ce qui n’est pas le cas pour Rutshuru qui reste encore sous contrôle des agresseurs étrangers et nos sources locales viennent de nous le confirmer. Donc, pas de confusion possible: Rutshuru et Walikale ne forment pas une même localité. De plus, elles ne sont pas occupées par un et même ennemi: les uns sont RWANDAIS et essaient d’y renforcer leurs positions et leurs autres sont congolais (bandits et brigands) et sont vite déguerpis.
Ceci pose le problème du paradoxe des FARDC:
A chaque fois qu’elles font face à des bandits, insurgés ou groupes et milices armés nationaux congolais, elles ont généralement trouvé les moyens de les mâter. Souvenez-vous des Enyeles ou des contestataires de Bundu dia Kongo (voir le lien ci-après:
Mais lorsque il s’agit d’une agression étrangère via milices rwandophones, c’est souvent la débâcle car les FARDC sont envoyées sciemment au front sans moyens de défense. Et ce n’est pas Mr Reynders qui peut me contredire. Cfr son communiqué à l’égard de l’attitude du régime de Kinshasa dans sa conduite de guerre contre le M23 (Il a stigmatisé le manque d’efficacité et de coordination)
Alors comprenne qui pourra! Deux poids deux mesures.
Le régime dispose de tous les moyens et sources d’infos officielles via les renseignements militaires pour donner la bonne information claire et sans équivoque aux congolais. Il ne le fait pas mais trouve des moyens financiers, qui peuvent pourtant aider et motiver FARDC, pour payer des apprentis messagers à semer la confusion alors que les patriotes s’organisent eux-mêmes en se prenant en charge pour vous diffuser de bonnes informations qui nous parviennent à la source.
Restons vigilants et soutenons nos patriotes FARDC laissées au front sans moyens, sans coordination et sans efficacité! C’est à ce niveau que le régime doit travailler et non à payer des gens pour distraire la population alors que le régime détient tous les canaux d’information officiels pour informer au grand public la situation réelle de cette guerre via les bonnes informations reçues des services de renseignements militaires. Car si nous, nous trouvant à plus de 8000 km des zones de combats, parvenons à disposer, via un dispositif complexe et laborieux, ces infos. Alors ne me dites pas que le régime n’en dispose pas. D’autant que nous ne vous livrons qu’une partie des informations mises à notre disposition.
3°) Précisons sur la reprise de Rutshuru-Centre.
D’après nos sources croisées MONUSCO, FARDC, ONG locales et patriotes congolais du Nord Kivu, Rutshuru–Centre a effectivement été repris par les FARDC le jeudi 19 juillet à 5h du matin par quelques éléments d’un des bataillons commando (les seuls encore efficaces sur le terrain car la G.R. y étale son inefficacité, sauf s’il faut réprimer les paisibles citoyens à Kinshasa ou au Katanga) venus de Kindu.
Certains proches du régime me diront pourquoi dire que les autorités des FARDC ne font rien dès lors que ce sont tout de même des FARDC conjointement avec la MONUSCO qui mènent ces opérations. Nous avons également posé cette question à nos contacts, voici leur réponse. La MONUSCO a fait savoir clairement à la hiérarchie congolaise qu’elle était obligée de mettre des troupes à sa disposition pour ces opérations. Au cas contraire, elle dénoncerait ce refus des autorités congolaises publiquement ou via les rapports au Conseil de Sécurité des Nations Unies. Ce qui fait que la MONUSCO a mis les autorités FARDC devant un fait accompli de dévoiler leur duplicité dans la gestion de cette sale guerre imposée au Congo. Ainsi, nous précisent nos contacts, vous constaterez que ni l’état major général des FARDC (Etumba, Amisi et leur suite) ni le commandant de Région Bahumba occupé à recoller les morceaux, ne sont directement associés (si ce n’est d’en être informés) à ces opérations. C’est ça la réalité et la seule vérité que nous avons reçues de Goma et de Rutshuru pour vous annoncer afin qu’on associe pas ces offensives à une quelconque volonté de la hiérarchie politique et militaire congolaise, mise au pied du mur contre leur gré.
Cette reprise a été faite à la suite d’une nouvelle offensive conjointe MONUSCO-FARDC, décidée unilatéralement par la MONUSCO, qui a de nouveau aligné hélicoptères de combat FARDC et 4 hélicoptères d’assaut équipés d’appareils performants de vision nocturne contre les positions quasi abandonnées par l’armée Rwandaise, y laissant une faible présence militaire constituée des quelques rwandais du M23 y stationnés sans gros moyens logistiques (rwandais). Ce, de peur qu’en les capturant, la MONUSCO récolte d’autres éléments de preuve qui accableraient davantage Kagame.
Ces bombardements, qui ont causé d’énormes pertes humaines du côté des forces ennemies, ont été suivis par les manœuvres d’encerclement de la ville et des insurgés effectués par des éléments de la force d’intervention rapide venue de Kindu les éléments terrestres. Nos contacts insistent que nous informions le public que ces bombardements ont causé d’énormes pertes humaines du côté rwandais. Ce qui pourrait, selon eux, avoir un impact négatif sur la motivation et le comportement des troupes rwandaises vis-à-vis de Kagame. Des troupes rwandaises qui percevraient ainsi leur envoi vers la RDC comme étant une expédition punitive à leur encontre et pourraient au finish désobéir ouvertement à Kagame. Ce qui serait une première dans les rangs des RDF.
Après la reprise de Rutshuru, les éléments des services de renseignements militaires de la MONUSCO et des FARDC sont entrés à pied d’œuvre pour identifier les victimes et les prisonniers de guerre. Radio Okapi parle de 2 prisonniers, la presse officielle ne dit rien et nos sources indiquent une bonne douzaine de soldats rwandais et M23 capturés.
4°) Repli stratégique de Kagame.
Nos contacts expliquent cette reprise de Rutshuru Centre par les FARDC sans rencontrer d’énormes résistances fait partie de la stratégie de diversion « Talk and fight » de Kagame. Ce dernier étant actuellement sur la sellette et dans le viseur de la Communauté Internationale, ne veut plus d’un côté, prendre le risque de continuer à maintenir actuellement ses hommes de la RDF en RDC alors que de l’autre, il nie toute implication rwandaise dans la crise qu’il qualifie de congolo-congolaise. Alors qu’il se contredit li même en reconnaissant que les autorités actuelles ont toujours été et continuent à avoir des connexions avec le Rwanda.
5°) Suspension d’aide américaine au Rwanda – Est-ce une victoire de la diplomatie congolaise.
Pour couper court à toute euphorie jubilatoire de la part de ceux qui s’empresseraient à applaudir une quelconque victoire de la diplomatie molle et inefficace de la RDC, nos divers contacts viennent de nous confirmer que cette décision américaine procède d’une campagne très active menée depuis plus d’un mois par un groupe d’ONG locales soutenues par la HRW aux Etats-Unis. Les experts de HRW ont été récemment auditionnées par les autorités américaines du « State Departement » càd les Affaires Etrangères américaines et du « Pentagone » où ils ont mené des actions de lobbying appuyées des preuves irréfutables. C’est cela qui a été déterminant pour amener les américains à prendre cette décision D’ailleurs, vous constaterez, nous disent-ils, que la diplomatie congolaise ne s’est limitée qu’à plaider auprès du CS et non des Etats-Unis.
De plus, plus de 48h après cette décision qui peut réjouir un tant soit peu tous les congolais, c’est le silence ahurissant du régime qui devrait le premier étaler publiquement par la voie de presse officielle sa grande joie. De même plus de 72h après la reprise de RUTSHURU-Centre, c’est encore le silence radio des autorités de fait de Kinshasa. Si ce n’est des messages confusionnistes entretenus par le régime payant certains internautes à faire croire que les bandits Maï Maï congolais de Walikale et les M23 rwandais de Rutshuru constituent un et un seul ennemi de la localité Walikale-rutshuru.
Ces autorités que nous mettons également pieds au mur se rattraperont certainement à la suite de notre bulletin d’information pour saluer la décision américaine. Fallait-il attendre si longtemps pour le faire.
Désormais, c’est nous qui montrons la voie à suivre et suivez le messager des FARDC qui déjoue et met en lumières tous les mobiles cachés de cette guerre.
Parlant de cette suspension symbolique de l’aide américaine de 200 000$ US à l’armée rwandaise, espérons que les nouveaux billets de Francs Congolais, qui se retrouvent en masse en RDC et je viens d’en avoir une autre confirmation via une autre source locale proche des milieux financiers à Kin, qui ne vont pas suppléer à ce manque à gagner pour Kagame et son armée.
6°) La réorganisation des unités au front
Concernant la réorganisation des unités au front, nos frères insistent sur le contenu du mémo transmis à la hiérarchie et veulent qu’on transmettre à nouveau ces éléments précis à la hiérarchie (qui ne veut pas tenir langue avec eux), au cas où elle ferait semblant de les ignorer Il y va de l’intérêt national de tous. J’espère que nos amis Ramazani, Kiloka, Yumbu, Tshibambe, Kado, Omer Nsongo Die Lema Emilio … leur feront le plaisir d’accomplir ce devoir patriotique de les transmettre à qui de droit.
Selon les hommes au Front, la réorganisation telle que entreprise actuellement par le gnéral BAHUMBA, ne servira à Rien. Ils nous disent que ces troupes défaires et mises en déroute vers l’Ougande, sont dans un état de choc psychologique et de démotivation tel que même recollés, ils ne pourront plus être opérationnels. Placés dans les mêmes circonstances, les mêmes causes vont certainement produire les mêmes effets. Ils disent qu’on ne remet pas en état de combat un militaire fugitif. cela devient de la torture morale. Si le général MAYALA Vainqueur a été muté à la 2ème Région militaire au Bas-Congo, il faudrait envisager la même chose pour ces troupes qui ont besoin d’un peu de répit. Les contraindre à se battre comme on le fait maintenant risque de se retourner même contre la hiérarchie. (Qui dit que je déteste le régime alors que je le préviens des risques qu’il peut encourir…?)
Nos FARDC à Goma et Rutshuru m’informent de signaler à leur hiérarchie qu’ils ont fait une demande clair en termes de renforts dont elles ont besoin. Changer les commandants d’unités et relever des éléments issus du CNDP et des FRF (Forces Fédéralistes Républicaines: une ex-milice tutsie) et les remplacer par des éléments qui viendraient des autres régions militaires pour apporter du sang frais au combat. Ils citent:
– Quelques unités de la 2ème région Militaire (stationnée dans le Bas-Congo);
– Les troupes de la 5ème région Militaire au Kasaï-Oriental (anciennement sous commandement de Bahuma) étant donné qu’ils se connaissent bien avec leur commandant. Ce qui faciliterait l’unité de commandement.;
– Les soldats de la 6ème Région militaire dans le Katanga dont la plupart sont encore relativement en bon état de se battre ;
– La division ou les bataillons (d’élite) basées à Kibomango sous le commandement direct du Commnadant de la 11ème Région Militaire, le général Prosper Nabyolwa.
Personnellement, je ne connais pas l’état des troupes précisés par nos contacts mais je transmets le message tel que je l’ai reçu.
7°) La suspension du déploiement en Ituri
Par ailleurs, les compatriotes FARDC s’étonnent que le déploiement prévu du bataillon formé par les américains en Ituri soit brusquement suspendu. Au départ, on a évoqué la menace d’une nouvelle rébellion en gestation dans la région de Goma à la suite d’une fausse information faisant état de recrutements de jeunes dans la région de Bunia. Après vérification auprès des sources onusiennes, il semble, selon les compatriotes FARDC au Nord Kivu, que c’était une fausse information manipulée par le régime qui ne souhaite vraiment pas qu’il y ait de vrais renforts militaires contre les M23.
Restons vigilants et soutenons nos patriotes FARDC laissées au front sans moyens, sans coordination et sans efficacité! L’étau se resserre peu à peu contre les « infiltrés » (terme utilisé par Kagame) au Congo.
A suivre et j’attends qu’on démente la véracité de ces informations !
Le messager des combattants FARDC au Front Nord-Kivu contre les rwandais et le M23.
JJW