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Les notes de Jean-Pierre Mbelu: La souveraineté économique ou le débat qui n’a pas lieu et risque de ne pas avoir lieu au Congo-Kinshasa

Les notes de Jean-Pierre Mbelu: La souveraineté économique ou le débat qui n’a pas lieu et risque de ne pas avoir lieu au Congo-Kinshasa

Les notes de Jean-Pierre Mbelu: La souveraineté économique ou le débat qui n’a pas lieu et risque de ne pas avoir lieu au Congo-Kinshasa 700 394 Ingeta

Par Jean-Pierre Mbelu

Ailleurs, ils sont convaincus que « l’économie du marché » (non régulé) est un fiasco. Au Congo-Kinshasa, ce débat n’a pas encore eu lieu.

Il risque même de ne pas avoir lieu. Là, on ne jure que par « cette économie » ayant marqué ses limites. Tous, à gauche, à droite, au centre, etc. ne jurent que par « l’amélioration du climat des affaires », c’est-à-dire par l’application des principes du « Consensus de Washington » de la libéralisation, de la privatisation et de la déréglementation au marché congolais. (Un Congo sans industries et entreprises compétitives ou capable de « compétir ». Kokamwa!)

Au Congo-Kinshasa, « la pensée magique », promotrice du culte de la personnalité, inscrit plusieurs compatriotes en marge des avancées réelles de la critique du « fondamentalisme du marché ». Le culte de la personnalité freine tout débat sur des questions essentielles face auxquelles la société est placée. Les épiphénomènes liés à l’imposition de ce « fondamentalisme du marché » dans un « Etat raté » au cœur de l’Afrique et au « triomphe de la cupidité et des inégalités » que cela induit prennent beaucoup trop de place dans le peu d’espace de débat public existant. Le système en lui-même n’est pas soumis à ce débat public. C’est comme si l’avenir de la pensée au Congo-Kinshasa était dans le passé dépassé des autres.

Les épiphénomènes liés à l’imposition du « fondamentalisme du marché » dans un « Etat raté » au cœur de l’Afrique et au « triomphe de la cupidité et des inégalités » que cela induit prennent beaucoup trop de place dans le peu d’espace de débat public existant au Congo. Le système en lui-même n’est pas soumis à ce débat public. C’est comme si l’avenir de la pensée au Congo-Kinshasa était dans le passé dépassé des autres.

L’un des pays concepteurs du « Consensus de Washington », les USA, pratique, au vu et au su de tout le monde, un protectionnisme économique agressif. Il tient à protéger le marché interne de son pays en taxant durement les produits des autres pays. L’exemple de la Chine est la plus criante. Il protège les multinationales américaines à l’extérieur des USA. Il y va de leur politique étrangère de « la sécurité nationale ». La France voulant taxer les GAFA a vu Trump menacer de taxer durement son vin.

Et c’est en connaissance de cause que Macron avoue, en s’adressant aux ambassadeurs, que « l’économie du marché vit actuellement une crise inédite » et en appelle au renforcement de  »la souveraineté économique et militaire » de l’Europe. Le mot est lâché : « Souveraineté ». Ce débat n’a pas encore lieu au Congo-Kinshasa. L’indépendance (ou la souveraineté) économique est devenue, depuis les années 1960, un sujet tabou. Ce débat risque de ne pas avoir lieu.

Et « la pensée magique » veut nous convaincre que sans « souveraineté économique », mais avec un excès de culte de la personnalité, « leurs excellences et leurs honorables » de pacotille, sous-fifres néocoloniaux, finiront par transformer le Congo-Kinshasa en un petit paradis. Allons seulement…

Babanya Kabudi
Génération Lumumba 1961

INGETA.

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