Par Jean-Pierre Mbelu
Fumer du chanvre peut avoir conduit certains membres de ‘’la majorité mécanique’’ kabiliste à perdre le sens des réalités congolaises et à persévérer sur la voie de la cupidité, de la violence, du mépris des gens et du mensonge au nom de ‘’leur survie politique’’. Les derniers ‘’secrets de polichinelle’’ récoltés à l’issue de la rencontre du 22 mars 2015 à Kingakati entre les ‘’frondeurs’’ et les ‘’durs’’ de la ‘’kabilie’’ devraient susciter davantage de vigilance chez les plus naïfs d’entre les Congolais(es). Le chanvre serait-il à la base de l’inversion sémantique dont sont victimes plusieurs membres de cette ‘’majorité mécanique’’ ? Ils voient du ‘’pouvoir’’ là où il y a marionnettisme, du soutien politique, là où il y a servilisme, de la révolution de la modernité, là où il y a avilissement, abrutissement et abâtardissement de tout un peuple. Il pourrait y avoir pire que les effets nocifs de l’addiction au chanvre.
L’essoufflement dont souffre ‘’la majorité mécanique’’ de ‘’la kabilie’’ n’est pas lié, à notre humble avis[1], à quelque rupture que ce soit d’un quelconque contrat de confiance entre elle et le peuple congolais. Ce contrat est inexistant. Les élections organisées en 2006 et en 2011 ont été des ‘’pièges à cons’’ engendrant ‘’un néolibéralo-parlementarisme’’ au service des ‘’nègres de service domestiques’’, des proxys des anglo-saxons ayant mené la guerre de basse intensité de 1996 et du 1% des oligarques d’argent dominant le monde actuellement. Ce réseau transnational de la prédation et de la mort a transformé le Congo-Kinshasa en un ‘’Etat’’ à la fois ‘’raté’’ et ‘’manqué’’.
« L’Etat » congolais contre le peuple congolais
Pour réussir dans cette entreprise mortifère, cette ‘’majorité mécanique’’ a commis plusieurs crimes économiques en plus des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité perpétrés dans la région des Grands Lacs Africains par ses ‘’créateurs’’. Bien que payée mieux que le commun de Congolais(es), elle a usé et abusé de ses positions dans les entreprises et les institutions du pays comme en témoignent les rapports des Commissions Lutundula et Bakandeja ou une étude d’une ONG néerlandaise (NIZA) intitulé ‘’L’Etat contre le peuple. La gouvernance, l’exploitation minière et le régime transitoire en République Démocratique du Congo[2]’’. A l’assemblée où elle siège au nom du ‘’néolibéralo-parlementarisme’’, elle a, souvent, voté des lois iniques et liberticides après avoir été corrompue.
Servante du système néolibéral corrupteur et corrompu, elle a accumulé des biens et des honneurs en faisant du peuple congolais son marchepied. Les dates du 19, 20 et 21 janvier 2015 lui ont révélé que son capital symbolique s’était effrité au fur et à mesure que son capital matérialiste avait augmenté. Il y avait une telle disproportion entre les deux que le peuple congolais a fini par crier son ras-le-bol dans la rue. Mains nues et coupé du monde, il a su affronter, avec sa jeunesse comme fer de lance, les escadrons de la mort de la même ‘’kabilie’’. Au bout de trois jours, ce peuple qualifié d’amorphe, s’est défendu, seul, contre ses bourreaux, au point d’inciter ‘’les faiseurs des rois’’ à appeler leurs ‘’nègres de service domestiques’’ au secours.
La résistance du peuple congolais au cours des dates du 19, 20 et 21 janvier a prouvé qu’une résistance populaire portée et nourrie par un débat d’idées au service de la vie peut avoir des effets insurrectionnels inimaginables. C’est mieux qu’une bombe atomique.
Pendant trois jours, le peuple congolais a suscité la peur dans ‘’la majorité mécanique de la kabilie’’. Il a forcé ‘’la communauté occidentale’’ et ‘’le Sénat’’ (composé majoritairement de vieux dinosaures mobutistes) à la rejoindre dans sa lutte pour la liberté et l’égalité. Ouvrons une parenthèse. La résistance du peuple congolais au cours des dates du 19, 20 et 21 janvier a forcé certains ‘’vieux dinosaures’’ à recourir à leur ‘’science’’, longtemps mise au service de la mort, pour détruire l’argumentaire des ‘’néolibéralo-parlementaristes’’ corrompus au sujet de l’article 3 de la loi électorale scélérate. Ce faisant, il a prouvé qu’une résistance populaire portée et nourrie par un débat d’idées au service de la vie peut avoir des effets insurrectionnels inimaginables. C’est mieux qu’une bombe atomique. Fermons la parenthèse.
Cette parenthèse décrit, à grands traits, le contexte ayant conduit à l’essoufflement d’une bonne partie de ‘la majorité mécanique de la kabilie’’ au point de l’inciter à compter désormais avec le peuple ; ne fut-ce que pour des motifs de ‘’survie politique’’.
Hélas ! Cette ‘’majorité mécanique’’ a quelques ‘’fumeurs de chanvre’’ en son sein. A force de ‘’fumer’’, ils ont perdu le sens des réalités. Ils traitent de ‘’traîtres’’ ceux qui, parmi eux, souhaitent éviter, pour ‘’leur survie politique’’, un mensonge de trop pour baliser la voie de la tricherie et des fraudes aux ‘’élections pièges à cons’’ de 2016.
Une nouvelle élite sociopolitique doit pouvoir se lever
Ce mensonge est dénommé ‘’glissement’’. Ces ‘’fumeurs de chanvre’, dans leur servilité, veulent soutenir ‘’leur chef’’ dans ses manœuvres pour ‘’un glissement’’ pouvant lui permettre de rester calife à la place du calife. Ils pourront ainsi avoir encore des sous pour s’acheter davantage de chanvre, accumuler des biens matériels et jouir des honneurs dans les milieux des ‘’shegués-chance-eloko-pamba’’.
Cette ‘’majorité mécanique’’ a quelques ‘’fumeurs de chanvre’’ en son sein. A force de ‘’fumer’’, ils ont perdu le sens des réalités. Ils traitent de ‘’traitres’’ ceux qui, parmi eux, souhaitent éviter, pour ‘’leur survie politique’’, un mensonge de trop pour baliser la voie de la tricherie et des fraudes aux ‘’élections pièges à cons’’ de 2016.
Les secrets de Kingakati mis sur la place publique[3] ne semblent pas les avoir convaincus qu’ils doivent changer leur fusil d’épaule. Comment le pourraient-ils ? Ils sont en ‘’service commandé’’ et le chanvre doit avoir détruit leurs cœurs et leurs esprits au point d’en faire les jouets de leur servilisme. Ils peuvent, après le fiasco de Kingakati continuer à proclamer sur les toits que leur gouvernement est ‘’le meilleur du monde’’, que le Congo-Kinshasa est un ‘’Etat-raté-manqué-de droit’’, que la croissance économique congolaise est inclusive socialement, que ‘’la révolution de la modernité’’ a créé des autoroutes de communication et de télécommunication dans tous les coins et recoins du pays, que le barrage d’Inga permet aux Congolais(es) d’avoir du courant électrique 24h sur 24, que la ferme de Bukanga Lonzo nourrit plus de septante millions de compatriotes, etc. Et que forte de ces succès, cette ‘’majorité mécanique essoufflée’’ pourra à tout prix remporter les élections de 2016 et cela à tous les niveaux .
La suite des événements au Congo-Kinshasa risque d’être un développement de ces mensonges mettant entre parenthèse le fiasco de Kingakati et les noms d’oiseaux qui y ont été entendus. Une partie des populations congolaises désinformée, mal informée ou pas du tout informée risque de tomber dans le panneau de ces mensonges et d’y croire.
Non. Une autre élite, une nouvelle élite sociopolitique doit pouvoir se lever, organiser des ‘’universités populaires’’ en langues congolaises avec les masses paysannes du grand Congo-Kinshasa pour mettre fin à cette opprobre et recréer un pays où ses filles et fils jouissent d’un grand estime d’eux-mêmes, d’une grande autonomie de pensée et d’actions et d’une grande fierté d’être les frères et les sœurs de Kimpa Vita, de Kimbangu, de Lumumba, de Malula, de Kasa Vubu, etc. (à suivre)