Par Mufoncol Tshiyoyo
La jeunesse congolaise, qui veut se battre comme savent le faire des hommes, attend et exige de nous des armes. Parce que c’est à armes égales que nous nous battrons pour le CONGO-Kinshasa.
On me dit que des Congolais sont tués à Kananga. Je réponds, sans toutefois banaliser la mort, que les mêmes forces ont tué à Bukavu hier, à Goma, à Beni, au Katanga et à Kimpese. Cela se passe au Congo-Kinshasa. Et je note que c’est depuis 1885, en commençant par Léopold II, le Belge, que les Congolais meurent chaque jour.
Au nom de la jeunesse congolaise
10 000 000 de morts sous Léopold II, un génocide, qui est presque passé inaperçu et même que certains contestent. Combien sont tombés le 16 février 1992 pour ne citer juste que cette date, au nom du « festin des « droits de l’Homme » » ? Et depuis 1997, sous la direction de forces de la même nature, combien de Congolais meurent au Congo-Kinshasa ? Plus de 10 000 000 de morts.
Mais nous, et ce au nom de la jeunesse congolaise, nous trouvons que nous passons assez de temps à pleurnicher, à réclamer justice, Et alors à qui ? Le moment n’est plus à assister au spectacle des uns et des autres, à regarder les autres faire. Mais faire quoi ? Que font-ils de ce qui n’a jamais été fait par le passé ?
Le Congo-Kinshasa est un pays où chacun tue son « Nègre » comme il entend, quand il le veut et pour des raisons qui lui sont propres. Ce n’est pas parce qu’ils tuent aujourd’hui à Kananga que je dois exclusivement en parler. Il n’y a pas de mort plus important au Congo-Kinshasa. Nous mourrons chaque jour contre un adversaire que personne ne combat et que personne n’a le courage de désigner.
Mais nous, et ce au nom de la jeunesse congolaise, nous trouvons que nous passons assez de temps à pleurnicher, à réclamer justice, Et alors à qui ? Le moment n’est plus à assister au spectacle des uns et des autres, à regarder les autres faire. Mais faire quoi ? Que font-ils de ce qui n’a jamais été fait par le passé ? Pour nous, nous n’avons de compte à rendre à personne, ni d’explications à fournir à qui que ce soit quand il s’agit de la défense de notre terre. Et la terre Congo appartient à tous les Congolais. C’est pourquoi nous pactiserons avec le diable pour la défense de notre patrie. Tous ceux qui voudront nous aider sont les bienvenus.
Nous battre pour notre terre
Et les mots ci-après de Fidel Castro, prononcés aux funérailles solennelles des victimes du sabotage du cargo La Coubre, au cimetière de Colon, à la Havane, le 5 mars 1960, nous transforment en guerriers de notre patrie :
« Nous n’attaquerons jamais personne, nous, personne ne doit jamais rien craindre de nous, mais quiconque veut nous attaquer doit savoir sans aucun doute qu’avec les [Congolais] d’aujourd’hui, car nous ne sommes plus en [1885] , car nous ne sommes plus au début du siècle, car nous ne sommes plus dans les années 10 ou 20 ou 30, qu’avec les [Congolais] de cette décennie-ci, qu’avec les [Congolais] de cette génération-ci, qu’avec les [Congolais] de cette époque-ci – pas parce que nous sommes meilleurs, mais parce que nous avons eu la chance de voir plus clair, parce que nous avons eu la chance de recevoir l’exemple et la leçon de l’histoire, une leçon qui a coûté tant de sacrifices à nos ancêtres, une leçon qui a coûté tant d’humiliation [avec le Rwanda] et tant de douleur [génocide congolais] aux générations passées – quiconque nous attaque, donc, doit savoir que notre génération se battra jusqu’à la dernière goutte de son sang, avec les fusils que nous aurons, avec les fusils que nous achèterons à celui qui nous les vendra, tout simplement, avec les balles et les armes que nous achèterons là où il nous plaira et avec les armes que nous saurons arracher aux ennemis au cours de la bataille. »
Nous allons nous battre pour notre terre au lieu d’assister à la liquidation de la jeunesse congolaise en implorant le mensonge répété et renouvelé d’un « État de droit », de « démocratie », de « droits de l’homme ».
Nous allons nous battre pour notre terre au lieu d’assister à la liquidation de la jeunesse congolaise en implorant le mensonge répété et renouvelé d’un « État de droit », de « démocratie », de « droits de l’homme ». « On peut tromper une partie du peuple tout le temps et tout le peuple une partie du temps, mais, [avec Lincoln], on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps ».
Likambo oyo eza likambo ya mabele…
Mufoncol Tshiyoyo