Par Jean-Pierre Mbelu
« Grâce au système des partis politiques qui divisent les citoyens, nous les manipulons pour faire dépenser leur énergie sur des problèmes sans aucune importance. En agissant avec discrétion, nous garantissons la pérennité de ce que nous avons si bien planifié et réalisé ». (Cité par Kaddour Naïmi)
Mise en route
Une bonne partie des populations kongolaises est distraite. Elle est colonisée de l’intérieur. Elle ne se rend pas compte que la servilité et l’esclavage volontaire sont en train de devenir des perversions indéboulonnables dans les coeurs et les esprits de plusieurs politicards kongolais. Cet état d’esprit rend tous les coups possibles et imaginables. Le mensonge aidant. Ils servent de cinquième colonne à l’intérieur du pays pour concrétiser sa balkanisation et son implosion. Leur guerre est très dangereuse pour le pays. Ils devraient être arrêtés. Pourquoi ? Par qui ? Et comment ? Les lignes qui suivent essayeront de répondre à ces questions.
Quelques convictions
Depuis le début de la guerre de prédation et de basse intensité orchestrée contre le Kongo-Kinshasa, quelques convictions semblent être nées dans les milieux politiques kongolais. Ou plutôt, ces convictions sont de plus en plus partagées. De quoi s’agit-il ? Plusieurs politicards kongolais sont convaincus que la politique exige, à temps et à contretemps, l’usage de la ruse et du mensonge pour accéder »aux affaires » garantissant l’impunité et l’adoubement des parrains soucieux de faire main basse sur le pays.
Plusieurs politicards kongolais sont convaincus que la politique exige, à temps et à contretemps, l’usage de la ruse et du mensonge pour accéder »aux affaires » garantissant l’impunité et l’adoubement des parrains soucieux de faire main basse sur le pays. Cette approche rusée de la politique marche de pair avec une autre : les sacrifices humains sont indispensables pour accéder à la mangeoire et être dans les bonnes grâces des parrains.
Cette approche rusée de la politique marche de pair avec une autre : les sacrifices humains sont indispensables pour accéder à la mangeoire et être dans les bonnes grâces des parrains.
Cette option pour le vampirisme évite le plus possible la lumière de la vérité sur les faits passés et présents ayant émaillé la vie de ces politicards. Elle évite le débat d’idées et la justice juste.
Donc, depuis plus ou moins deux décennies, un certain nombre de politicards kongolais et étrangers convertis au vampirisme et au mammonisme a pris le Kongo-Kinshasa en otage.
Que faut-il pour les reconnaître ?
Que faut-il faire pour les reconnaître ? C’est très simple. Ils ne parlent jamais de la souveraineté du pays. Leur champ d’action est limité aux attaques interindividuelles avant qu’ils ne se mettent ensemble pour le partage du gâteau. Ils n’indiquent pas les lignes rouges au-delà desquelles tout « homme » ou « femme d’Etat » digne de ce nom ne devrait pas aller pour donner des balises communes à l’édification d’un pays plus beau qu’avant. Chacun croit que lui et son camp sont les seuls à avoir le meilleur programme et la meilleure vision pour le Kongo de demain. Ils auraient adopté, consciemment et/ou inconsciemment, un principe méthodologique individualiste et égocentriste pour duper les Kongolais épris du souci d’une construction collective de leur pays. Voilà pourquoi ils disent toujours ce qu’ils vont faire pour les populations kongolaises et non avec elles. Prises au piège de leurs promesses fallacieuses, ces populations se laissent abuser avant qu’elles ne soient sacrifier sur l’autel des appétits vampiristes et mammonistes.
Ils ont fait de la servilité, de l’esclavage volontaire, de l’extraversion, du larbinisme, du marionnettisme et du syndrome de Stockholm leur marque distinctive. Ils travaillent insidieusement à la balkanisation et à l’implosion du pays. Ils s’insurgent contre ses forces de l’autodéfense, de la résistance et de la protection de sa souveraineté.
Ils s’attaquent entre eux et n’ont comme horizon que « la prochaine élection ». Se vautrant dans la ruse, le mensonge, le vampirisme et le mammonisme, ils estiment être les spécialistes de la politique et excluent du champ du traitement des questions sociétales tous ceux et toutes celles qui ne partagent pas leurs vices. Donc, ils croient fermement qu’ils peuvent s’accaparer , au nom du droit divin, le champ d’analyse, du traitement et de la compréhension des questions collectives. C’est-à-dire qu’ils tiennent à la colonisation vampiriste et mammoniste de l’espace public kongolais sans aucune remise en question de leurs compatriotes dans leur immense majorité.
Au nom du droit divin dont ils croient jouir, sans une vision historique, philosophique et culturelle suffisamment outillée, ils plébiscitent la rationalisation du monde de la vie en différents domaines et en font une règle excluant l’interdisciplinarité, la pluridisciplinarité et la collaboration entre le culturel, le spirituel et le politique.
Que faut-il pour les reconnaître ? C’est très simple. Ils ont fait de la servilité, de l’esclavage volontaire, de l’extraversion, du larbinisme, du marionnettisme et du syndrome de Stockholm leur marque distinctive. Ils travaillent insidieusement à la balkanisation et à l’implosion du pays. Ils s’insurgent contre ses forces de l’autodéfense, de la résistance et de la protection de sa souveraineté. Ils infiltrent l’armée, la police et les services de renseignement et/ou se rendent complices des infiltrés pour effacer le pays du coeur de l’Afrique. Ils constituent la cinquième colonne des « balkanisateurs » ayant orchestré la guerre raciste de basse intensité contre le pays de Lumumba.
Souvent, à l’approche des « élections-pièges-à-cons », ils intensifient, avec l’appui de leurs parrains et d’autres proxys africains, une ambiance mortifère au pays. Cela d’autant plus que leurs propres familles vivent ailleurs et/ou sont mises à l’abri.
Une situation répétitive
Cette situation et les sacrifices humains qu’elle produit se répètent depuis bientôt plus de deux décennies. Elle participe de l’atomisation des populations kongolaises. Et elles sont toujours prises pour les dindons de la farce. Il y en a qui finissent par s’y habituer.
Cette situation et les sacrifices humains qu’elle produit se répètent depuis bientôt plus de deux décennies. Elle participe de l’atomisation des populations kongolaises. Et elles sont toujours prises pour les dindons de la farce. Il y en a qui finissent par s’y habituer.
Les plus crédules acceptent cette situation répétitive comme étant »la volonté de Dieu » et non le fruit d’un « péché structurel » dans une société de plus en plus dominée par les passions tristes et hédonistes que sont la haine, la violence et la méchanceté.
L’objectif dans tout ça est de saper tous les efforts fournis par des rares « ascètes du provisoire » afin de bâtir un pays plus beau qu’avant et de le condamner à l’éternel recommencement à zéro. Il est aussi celui du « ôte-toi de là pour que je m’y mette »; non pas au nom d’une vision d’un quelconque bonheur collectif partagé, mais de l’accès égocentriste à la mangeoire.
Que faire ? Une coalition pour faire la politique autrement
Une coalition des « ascètes du provisoire », des collectifs citoyens, des patriotes souverainistes et d’un leadership collectif ayant de la voyance, pouvant tracer les lignes rouges à ne pas dépasser et sur lesquelles un serment collectif peut être fait si les filles et les fils du pays veulent éviter sa balkanisation et son implosion sur le court, moyen et long terme est indispensable.
Les sacrifices humains auxquels le pays s’habitue font partie du « génocide oublié » au coeur de l’Afrique. Ils viennent rappeler aux compatriotes qui ne comprennent pas que le pays est en guerre qu’ils se trompent et que cette guerre de dépeuplement vise l’extermination des Kongolais(es). Les politicards sadomasochistes, vampires et mammonistes continuellement en guerre entre eux sont très dangereux. Ils participent à cet agenda macabre : l’extermination des Kongolas(es).
Les sacrifices humains auxquels le pays s’habitue font partie du « génocide oublié » au coeur de l’Afrique. Ils viennent rappeler aux compatriotes qui ne comprennent pas que le pays est en guerre qu’ils se trompent et que cette guerre de dépeuplement vise l’extermination des Kongolais(es). Les politicards sadomasochistes, vampires et mammonistes continuellement en guerre entre eux sont très dangereux. Ils participent à cet agenda macabre : l’extermination des Kongolas(es).
Cette coalition devrait les arrêter et revenir aux principes moraux et éthiques d’une politique plus ou moins saine, d’une politique faite autrement. C’est-à-dire celle qui intègre les principes dialogiques[1] maîtrisant le conflit fraternel et indiquant les interdits pouvant libérer la production de l’intelligence collective et des espaces de franchise, de compétence, de compassion, de bienveillance et de confiance mutuelle nécessaires à la fabrication de la cohésion sociale et nationale.
Les humains étant ce qu’ils sont, ni anges, ni bêtes, cette coalition devrait intégrer le principe de la conversion des rapports antagonistiques en ceux favorables à la production d’un pays souverain et plus beau qu’avant au coeur de l’Afrique.
Une justice juste et équitable, une armée souveraine et patriote, des services de renseignement digne de ce nom, une muraille numérique kongolaise et une véritable souveraineté monétaire pourraient être d’une contribution certaine dans cette transmutation des rapports de force.
Babanya Kabudi
Génération Lumumba 1961
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[1] Lire J.-F. MALHERBE, La rupture du dialogue et son dépassement, Novalis, Ottawa, 2005.