Par Mufoncol Tshiyoyo
L’Occident est impitoyable comme adversaire pour les bolosses. Quand on a investi son temps à mieux le connaître, parce que cet exercice exige quand même du temps et aussi de la volonté, on n’est pas du tout surpris, comme je le suis, de découvrir des caractéristiques qui sont spécifiques à un antagoniste de ce genre. En effet, il n’est pas si coriace que ça, et tout dépend, mais il sait se montrer à la fois amusant, sournois, distant et cruel.
Le public congolais, sans distinction de sexe, de genre et aussi de qualité, se préoccupe, et même trop, de discutailler sur les élections, du report de celles-ci et surtout d’anciens et de nouveaux leaders préfabriqués par la même fabrique occidentale. D’ailleurs, et du processus de la fabrique, il faudra en même parler. Ce n’est pas que le sujet est loin d’être alléchant, mais qui le croira, et même si c’était devant la vérité dévoilée. C’est en ce moment-là que je me rends compte de la méchanceté de l’Occident, de son côté sombre et énigmatique, parce qu’il réussit à imposer, sans rencontrer une difficulté, des thèmes contrôlés et des sujets à débattre à ses proies, lesquels se laissent s’y prendre à ce type d’aliénation. Pourtant, c’est uniquement entrepris dans le but de les occuper, de meubler leur temps et surtout de le distraire, pour que personne, aucun congolais généralement ne s’en prenne à l’Occident afin de le combattre. Céline Coulomb, une Française bien lucide, écrit sur mon mur l’Occident « manœuvre pour faire croire à une incapacité génétique de l’homme noir ». Occuper et divertir ses dominés est la première caractéristique de l’empire. Pour mieux apprécier le divertissement, on se convainc quand les nègres soumis s’y donnent à cœur joie et ils ont tendance à y croire sérieusement.
Notre croyance en tout nous perdra
Il me semble qu’il y a quelque chose d’anormal chez nous au Congo, avec l’homme congolais. J’avoue que notre croyance en tout, même quand on est avisé du contraire, nous perdra. « Joseph Kabila » avait accordé une interview dans laquelle il décrivait comment lui, le nommé « Joseph Kabila », mourrait un jour, je cite : « je mourrai d’une balle dans la tête ». Ce n’était pas seulement un aveu, et c’est vrai en plus, mais aussi un défi lancé à son monde que « Joseph Kabila » n’abandonnera jamais ce que lui-même reconnaît comme être le pouvoir. Si un jour il est question d’abandon, eh bien cela ne se fera que par sa mort. À le suivre, « Joseph Kabila », le fils de l’autre, donne l’impression de savoir ce qu’il veut et surtout de savoir décider. Au contraire, l’homme n’est pas arrivé là où il croit être de lui-même et par ses propres efforts. D’ailleurs, il ne sait pas non plus se décider à arrêter et quand arrêter. Il n’est pas si libre que cela. Sinon, ses amitiés, entre autres les Kikaya, ne sillonneraient jamais le monde et dissiperaient des milliards auprès de lobbies américains juste pour plaider la cause de l’homme auquel tous sont soumis par couardise et cupidité. C’est que « Joseph Kabila » est tenu en laisse par sa soumission à plusieurs maîtres. Ironie du sort, ni son avènement à la « tête » du Congo, ni sa survie, ni sa fin ne dépendent en réalité de lui-même. Toutefois, il y a une chose dont il est au moins sûr, c’est d’’avoir pris conscience qu’il mourra d’une façon ou d’une autre d’une balle de la tête. C’est la première partie de la comédie la Congolaise.
Aller aux élections sans ou avec « Joseph Kabila », c’est lui dire que nous, vos opposants, nous nous lamentons de votre souhait de mourir. Nous vous aimons tellement que nous ne pouvons vous permettre de vous suicider. Qu’allons-nous devenir si par malheur vous mourez d’une balle dans la tête ?
La seconde partie de la comédie congolaise débute avec typologie de toutes celles et tous ceux qui déclarent s’opposer à la Kabilie. Comme « Joseph Kabila », ils sont eux aussi atypiques, à étudier alors très sérieusement. « Joseph Kabila » a quand même pris soin de les informer que lui, « Joseph Kabila », a « décidé », du moins selon ses propres propos, de mourir d’une balle dans la tête : « Je mourrai d’une balle dans la tête. Mais comment réagissent tous, ses amies et amis opposants ? À voir comment les opposants de « Joseph Kabila » s’activent à l’accompagner dans son entreprise électorale, en fait celle concocter et téléguider par le mercenaire en vue, le gars du Rwanda, communément appelé Paul Kagamé et aussi par Museveni, le parrain du fils de Jeannot, l’un de SBK, appellation bien contrôlée, SBK (la bière 33 à Kinshasa) ou Seti pour (S), Bemba pour (B) et Kengo (K).
Aller aux élections sans ou avec « Joseph Kabila », c’est lui dire que nous, vos opposants, nous nous lamentons de votre souhait de mourir. Nous vous aimons tellement que nous ne pouvons vous permettre de vous suicider. Qu’allons-nous devenir si par malheur vous mourez d’une balle dans la tête ? À la place, ils lui proposent la démocratie et les élections comme solution de rechange en vue de maintenir en vie l’homme supposé être combattu, alors que lui-même a déjà préparé son lit de mort. Les Congolaises et Congolais vous diront comme par enchantement soit ils sont démocrates, ah cette chose que d’être démocrate et de démocratie, soit ils sont chrétiens et chrétiens, et plus chrétiens qu’eux, le Vatican et Paul VI n’en trouveront jamais. D’ailleurs, tout le monde prie chez eux. Le nom de Dieu et la prière à genoux font partie de la mayonnaise qui prend. Le public et les pasteurs entonnent en chœur : le pouvoir vient de Dieu, même celui de Paul Kagamé, même aussi. Et même leur domination par l’Occident, c’est toujours le même Dieu qui donne tout. Vraiment, on ne sait plus en qui croire lorsque le Dieu des uns et des autres exige la souffrance du nègre congolais. Mais c’est pour quel manquement grave qui a été commis ?
La logique de la prédation et du prédateur avisé
Pauvres Congolais ! Au Congo, tout le monde évoque le nom de Dieu. À dire vrai, la religion a détruit la femme et l’homme congolais. L’Occident en évangélisant cet homme a réussi son coup. Chose étonnante, même les Chinois, les Coréens se mettent à la danse, à la prière et au chant du christianisme, les Rwandais aussi font chanter pour les Congolais. Que faut-il faire avec notre peuple ? Des opposants de « Joseph Kabila » sont très religieux. Ils ne jurent que sur le fameux paradis, d’où il faut sauver « Joseph Kabila » de son suicide supposé volontaire. Bref, l’histoire du Congo reste difficile à raconter, puisqu’elle est tout simplement invraisemblable. « Joseph Kabila » ne meurt pas car vos opposants ne le souhaitent pas au nom de Dieu, étant donné qu’ils vous garantissent la protection et le statut de sénateur et ses avantages, mais « Joseph Kabila » n’en veut pas.
L’Occident ne saura tenir en laisse sa victime consentante. C’est comme quelqu’un qui te donne ce dont tu as envie, mais conserve la possibilité de te manipuler à sa guise. C’est la logique de la prédation et du prédateur avisé.
Le comble, c’est que « Joseph Kabila » a opéré son choix en toute connaissance des causes. « Joseph Kabila » sait qu’il en sait trop, de comment il a accédé à la « tête » du Congo, de qui est qui et de qui a fait quoi pour que cette arnaque soit rendue possible. Il en sait trop du massacre des populations Hutu du Rwanda de l’est du Congo en passant par Kisangani et dans la forêt de l’Équateur (Bernard Debré dans le Retour de Mwami). « Joseph kabila » connaît assez bien qui sont les commanditaires de l’assassinat de Laurent Désiré Kabila. « Joseph Kabila » n’ignore pas que son départ de la « tête » du Congo sonnera la fin de l’arrogance de Paul Kagame et de son Rwanda, je veux dire l’avènement de la misère qui s’ensuivra. Il sait pertinemment bien que tout le monde veut avoir sa peau, en commençant par ses maîtres. Que Paul Kagame ne pardonnera aucune trahison. Car ce sera également le début de sa propre fin. « Joseph Kabila » qu’il s’en aille ou pas, son sort est connu. Il n’y a aucun doute à ce sujet. Le Rwanda ne survivra de la perte de sa prise sur la Congo. Mais du Rwanda, aucun des opposants à « Joseph kabila » ne se montre capable d’en parler, ni publiquement ni en privé. En lieu et à la place, il nous est rapporté que ces gens parlent de création d’emploi, de chômage, alors que les tueries à Beni n’ont rien à voir avec le manque d’emploi ou le plein-emploi que tout le monde semble promettre à tout le monde. Les tueries dans le Kasaï n’ont rien à voir avec le non-paiement de salaire. Leurs causes sont uniquement et fondamentalement politiques. Sur la question politique, tout ce beau monde botte en touche. Fin de la seconde partie de comédie congolaise.
Si Mobutu n’avait pas rempli sa part du contrat, à savoir assassiner Lumumba ou le faire assassiner, jamais l’Occident, en guise de remerciement pour la sale besogne accomplie et assumée, n’aurait permis à Mobutu de « régner » sur la tête du Congo. Sans la contrepartie en nature, l’Occident est tout sauf un enfant de chœur. C’est simple. L’Occident ne saura tenir en laisse sa victime consentante. C’est comme quelqu’un qui te donne ce dont tu as envie, mais conserve la possibilité de te manipuler à sa guise. C’est la logique de la prédation et du prédateur avisé. Voilà pourquoi j’ai toujours insisté sur l’art de la connaissance de son adversaire, de l’Autre, de celle ou de celui qui se trouve réellement en face et contre lequel on a décidé de se battre. La suite avec Mobutu est connue. L’homme est resté plus de 30 ans accroché à un arbre aux racines desquelles il était continuellement soutenu.
L’Occident n’a pas de cœur
Et jamais un sans deux, la tendance de l’empire est de reproduire le même schéma partout. C’est ainsi que les clés du locataire sont remises à Kagame au Rwanda, après que ce dernier a signé le contrat d’assassinat de deux présidents, l’un du Rwanda (Habyarimana) et l’autre de Burundi (Ndadaye). Comme par enchantement, tout se déroule dans la région des Grands Lacs. Après Kagame au Rwanda, le choix de « Joseph Kabila » au Congo ne se concrétise que par l’assassinat de Laurent Désiré Kabila. Vous tuez le gars pour nous, et nous en retour on fabrique une histoire pour vous et on vous loge dans un hôtel à 10 étoiles au Congo. L’Usine fabrique ses monstres, le maître dresse ses chiens, et il les nourrit d’os (mokuwa). L’Occident n’a pas de cœur. Il faut s’en convaincre, il faudra lire deux dames. La première est noire. Elle est américaine. Elle a publié « Yurugu : An African-Centered Critique of European Cultural Thought and Behavior » (1994). La seconde est colombienne. Il s’agit de Rosa Amélie Plumelle Uribe. Elle a écrit « La Férocité blanche : Des non-blancs aux Non-aryens, génocides occultés de 1942 à nos jours » (2013). Il faudra aussi lire notre ami Evariste Pini Pini, dans « Croisades de l’Europe christianisée contre l’Afrique ancestrale, Tome I – Procès du christianisme meurtrier » (2018).
Quitter « le pouvoir » pour « Joseph Kabila », sauf s’il était vaincu, équivaut à se suicider, à se tirer une balle dans le pied. Que les Congolais le veuillent ou pas, le Rwanda est prêt à payer par les armes le prix de sa trahison de l’Afrique. Quant à l’Occident, il s’en fout que des nègres s’entre-tuent. La question, c’est que veulent les Congolais : le Congo ou l’aliénation ?
Allez et sortez tous de vos rêves. « Joseph Kabila » mourra d’une balle dans la tête parce qu’il sait que les Congolais n’en peuvent plus. Il n’est pas si bête à ce point pour croire aux promesses inutiles. Quitter « le pouvoir » pour « Joseph Kabila », sauf s’il était vaincu, équivaut à se suicider, à se tirer une balle dans le pied. Que les Congolais le veuillent ou pas, le Rwanda est prêt à payer par les armes le prix de sa trahison de l’Afrique. Quant à l’Occident, il s’en fout que des nègres s’entre-tuent. La question, c’est que veulent les Congolais : le Congo ou l’aliénation ?
En guise de conclusion, je m’en vais citer une Blanche, une Française, Céline Coulomb : « En l’état, seul un mouvement dans la violence peut être salvateur du Congo et des pays d’Afrique… L’Occidental vie en parasite sur ce continent depuis toujours. La règle, ne rien laisser pour éviter l’émergence de cette puissance qu’aurait dû être l’Afrique. Dans le même temps manœuvrer pour faire croire à une incapacité génétique de construire ensemble et surtout faire semblant de vouloir aider avec des puits, des vaccins et des crayons de couleurs ! Que deviendrait l’homme blanc si l’homme de couleur sortait la tête de l’eau ! ? » (Commentaire rédigé sur le mur de Facebook de MT).
Likambo oyo eza likambo ya mabele.
Mufoncol Tshiyoyo,
MT & Associates Consulting Group