Par Jean-Pierre Mbelu
L’un des textes congolais les plus commentés ce week-end de Noël sur les réseaux sociaux, dans les médias nationaux et internationaux est celui de l’homélie de Noël du Cardinal Monsengwo.
Ce texte, tout en soutenant les revendications des jeunes congolais pour »leurs droits de vivre un peu plus dignement » au cours de cette période des plus tourmentées au Congo-Kinshasa, rappelle que »Joseph Kabila » est venu »au pouvoir-os » par les armes. Il tue les gens dans le but de le conserver par les armes. La lecture de cette homélie faite par notre compatriote Baudouin Amba Wetshi nous semble toucher à certaines questions sérieuses que »le fameux accord de la dernière chance » pouvant être signé au cours de cette semaine (du 26 au 30 décembre 2016) risque d’escamoter.
Revenons sur l’un ou l’autre de ces questions. Comment cet »accord de la dernière chance » fera-t-il pour sortir »JOKA » de sa logique belliqueuse ? De sa logique de »talk and fight » appliquée à plusieurs reprises par ses parrains et ses mentors dans la guerre raciste qu’ils livrent au Congo-Kinshasa depuis bientôt deux décennies ? Quand le Cardinal Monsengwo soutient que « la paix de Noël implique la justice, l’amour, la vérité, sans lesquels on s’expose à des mécontentements, des frustrations, des troubles sinon à des émeutes, contraires à l’harmonie sociale, indispensable à la réconciliation », ne rappelle-t-il pas la nécessité qu’il y avait, après l’assassinat de Laurent-Désiré Kabila de créer la Commission Justice, Vérité et Réconciliation pour »une harmonie sociale » conséquente après »les deux premiers morceaux » de cette guerre perpétuelle ? Cela n’a pas eu lieu.
S’il y a eu, dans la région des Grands-Lacs un pays ayant bénéficié, tant soit peu, d’une justice dite internationale, c’est le Rwanda. Le Congo-Kinshasa, lui, n’en est pas encore jugé digne par ses agresseurs et faiseurs de l’histoire officielle. Justice, Amour et Vérité traînent à pouvoir se rencontrer au Congo-Kinshasa. Leur rencontre signerait le début de la fin de cette guerre perpétuelle. (Ailleurs, quand la vérité a commencé à être dite sur la fin de l’URSS, la Russie est née de ses cendres. La vérité dite sur les protagonistes et les initiateurs de la guerre en Syrie est en train, avec l’aide de la Russie, de l’Iran et du Liban, de libérer le pays de Bashar Al Assad).
Justice, Amour et Vérité traînent à pouvoir se rencontrer au Congo-Kinshasa. Leur rencontre signerait le début de la fin de cette guerre perpétuelle. La politique de l’autruche telle qu’elle est menée par »les durs de la kabilie » et »les radicaux de l’opposition du statu quo » entretient »un telling story » au cœur de l’Afrique ; elle mène sur une voie qui n’a d’autres issues que »la guerre perpétuelle », »les troubles », »les émeutes », »les mécontentements » ; bref, le chaos.
La politique de l’autruche telle qu’elle est menée par »les durs de la kabilie » et »les radicaux de l’opposition du statu quo » entretient »un telling story » au cœur de l’Afrique ; elle mène sur une voie qui n’a d’autres issues que »la guerre perpétuelle », »les troubles », »les émeutes », »les mécontentements » ; bref, le chaos. En effet, pour les artisans de la stratégie du chaos et leurs nègres de service, il y a, »de la grandeur à manier des armes pour tuer les gens ». Cela est un business. Ils doivent créer la peur et la mort indispensables à leur marché. »L’harmonie sociale » risque de conduire à l’exigence des redditions des comptes. Disons que l’éthique évangélique inspirant l’homélie du Cardinal Monsengwo est aux antipodes de la logique du chaos »créateur » de la kleptocratie à laquelle recourent JOKA et plusieurs élites compradores et clientes ayant fait de leur ventre leur dieu.
Manier les armes, tuer les gens, les déposséder de leurs terres, tout cela participe du chaos créateur des richesses illicites pour JOKA, ses parrains et ses mentors. Pour preuve, JOKA pèse déjà 15 milliards de dollars ( http://www.lecho.be/economie_politique/international_afrique/Kabila_l_homme_qui_valait_15_milliards_passe_en_force.9843680-3164.art) au point de provoquer un questionnement chez un ex-premier ministre du Rwanda du genre : « Comment un ex-aide de camp du rwandais James Kabarebe est devenu milliardaire au Congo-Kinshasa ? ».
Des débats menés dans une logique électoraliste dépassée évitent, à tort ou à raison, d’intégrer ces questions pour une approche assez fouillée des tenants et des aboutissants du refus de l’ex-aide du rwandais James Kabarebe de renoncer à la stratégie du chaos. La logique électoraliste réduit le débat congolais de l’heure à sa plus simple expression et risque de compromettre davantage l’avenir du pays.
Babanya Kabudi