Par Mufoncol Tshiyoyo
Suffirait-il qu’on leur dise que tout marche au Congo, que le Congo se construit, pour les voir s’aligner finalement, pour les voir tous se mettre en rang, à l’instar des moutons dits de Panurge ? Je n’aurais jamais cru que cela pouvait être si simple que ça ?
Alors qu’il me vient à l’esprit que le Congo, comme nation, oui et bien comme « nation », et j’y insiste ; puisque le passé partagé ensemble fait de nous un peuple, ce pays a quand même donné naissance à un type d’homme du genre de Lumumba. Et en évoquant son nom, je me réserve de faire allusion à l’individu comme tel. C’est plutôt à l’idée que sa lutte représente dans l’imaginaire populaire. L’histoire de la lutte de l’Afrique et du Congo en particulier se raconte difficilement sans que le nom de Lumumba ne soit évoqué un jour. Je me demande comment on fait au Congo pour ne jamais y penser. À la place, la presse mainstream a produit d’autres divins. Et de quelle nature ? Mais allons-y le savoir.
On ne pourrait accuser nos propos de pessimisme lorsque l’attitude jusque-là affichée par les prétendants actuels au leadership national assassine et tue de nouveau Lumumba. Pas seulement dans leur chef comportemental, mais aussi et surtout dans la teneur de leur discours, on remarque la disparition de Lumumba. On se rend effectivement compte que Lumumba fut assassiné pour que jamais sa lutte et son nom ne soient célébrés. Ce faisant, personne ne justifie pourquoi le sacrifice de Lumumba ne serait un modèle de lutte surtout dans des moments pénibles que traverse aujourd’hui le Congo. La question, c’est pourquoi on ne trouve que des partisans de ceux qui soutiennent la tendance de l’écriture de l’histoire du Congo à partir de New York, de Washington, de Moscou, de Paris, de Bruxelles, de Beijing et qui font ces pays cités leur seconde patrie ?
Sans désespérer, je lutte pour concilier les deux, une part du Martiniquais algérien Frantz Fanon et une autre part de Lumumba afin de produire l’homme du XXIe siècle, celle ou celui sur qui le continent pris dans son ensemble reposera tous ses espoirs.
J’entends parler du terrain, mais le terrain ne mise que sur ce qui s’annonce là-bas comme étant de la reconstruction, de la gouvernance quand personne ne se montre capable d’éteindre le feu. Il n’y aura jamais du terrain sans âme, sans esprit pour le nourrir. Je doute tout en renforçant la conscience de lutte permanente. Si on ne trouve pas de chemin, on en taillera un dans le roc.
Mufoncol Tshiyoyo, MT
Un homme libre, tout à fait libre…