Par Mufoncol Tshiyoyo
La guerre dite de l’AFDL en 1996 au Congo, par AFDL, il faut entendre le Rwanda, l’Ouganda, l’Angola, le Zimbabwe, pour ne citer que ces quelques États-mercenaires, car la liste est longue, n’avait jamais pour objet la promotion et l’instauration de la « démocratie » au Congo (Démocratie entre guillemets).
La guerre de l’AFDL fut et est avant tout une guerre de conquête d’un pays, le Congo, et de domination d’un peuple : le peuple congolais. Partant de cette vérité, et vu sous cet angle, je vois très mal comment des congolais sérieux et dignes de porter ce qualificatif puissent prétendre mettre fin à une guerre de conquête en évoquant la « démocratie » et ses institutions au Congo comme solution à même de mettre fin à une conquête établie.
La nature du pouvoir-os dont la gestion est paradoxalement abandonnée à quelques serviteurs noirs congolais n’exige ni de lutte pour sa « conquête » ni de « convictions » de la part de celles et ceux qui sont attirés par son appât. En revanche, l’émancipation d’un peuple exige à la fois des convictions et une lutte qui se solde souvent par un sacrifice lourd et à payer. Au Congo, c’est le sens même du sacrifice qui est ignoré.
Quand on veut imposer une guerre à un peuple, en vue de créer des solidarités nouvelles et de l’aider à s’assumer, on ne lui demande jamais son accord. Il faut non seulement de l’audace et du courage, mais aussi de sens de l’histoire, c’est-à-dire d’en assumer la responsabilité devant les hommes et devant l’histoire. La guerre de l’AFDL et ses conséquences n’ont jamais été assumées du côté congolais. L’assassinat de Lumumba n’a jamais été assumé du côté congolais.
La chute de Mobutu n’a jamais été assumée du côté congolais. C’est un peu comme ce qui se passe actuellement à Minembwe. Seuls les Tutsis Banyamulenge en parlent, mais silence total du côté du Congo par celles et ceux qui prétendent au leadership national. C’est l’absence du fait historique dans le comportement du sujet attaché à la nature du pouvoir-os.
Likambo oyo eza likambo ya mabele.
Mufoncol Tshiyoyo, MT,
Un homme libre