Par Jean-Pierre Mbelu
Les dernières révélations faites par Edward Snowden sur l’espionnage anglo-saxon de l’Afrique sont reprises plusieurs fois par les Internautes congolais à travers leurs réseaux sociaux et les e-mails. Nous croyons qu’ils se sont enfin rendus compte que le Congo-Kinshasa figure parmi les pays les plus espionnés. Et qu’ils ont vu que le lien est établi directement, à travers cet espionnage, entre Paul Kagame , Joseph Kabila et »les fausses rébellions » suscitées à l’Est du Congo-Kinshasa.
A vrai dire, ces révélations sont un secret de Polichinelle. Tant que les réseaux et les web »profonds » ne sont pas encore devenus les choses les mieux partagées par les citoyen(ne)s, nous sommes presque tous »nus » face à »la dictature invisible du numérique » (Lire M. DUGAIN et C. LABBE, L’homme nu. La dictature invisible du numérique, Paris, Plon, 2016).
Les anglo-saxons font un usage de leur matière grise dans le respect des objectifs historiques que leurs ancêtres se sont assignés en Afrique. Par ce contrôle qu’ils effectuent, ils savent mieux que plusieurs d’entre nous Congolais(es) et Africain(e)s ce qui se trament entre leurs proconsuls. Nous sommes avertis. Leur écrire des »mémos » sur des questions qu’ils maîtrisent mieux que plusieurs d’entre nous pourrait nous paraître dorénavant ridicule. En ont-ils réellement besoin ? Il ne nous semble pas. La priorité devrait être accordée à l’éveil de la conscience historique collective et à l’opposition de l’intelligence congolo-africaine à leur intelligence.
Néanmoins, elles nous communiquent ou nous rappellent quelques messages. Les anglo-saxons s’inscrivent dans la droite ligne de leurs ancêtres géopoliticiens ou géoéconomiciens de la trempe de Mackinder ou Cecil Rhodes. Ils utilisent leur matière grise pour contrôler l’Afrique afin de mieux la soumettre en l’homogénéisant. Au cœur de ce travail, ils ne font pas confiance à leurs proxys. Contrairement aux apparences. Ils leur fixent des objectifs à atteindre tout en les contrôlant. Ils savent qu’ils peuvent, pour donner la fausse impression d’alternance démocratique, se débarrasser de ces marionnettes et en choisir d’autres. L’essentiel pour eux est qu’ils leur fassent jouer un rôle apparent tout en restant capables de les dénuder à tout moment. Ce contrôle sert, souvent, au chantage et à l’instrumentalisation des oppositions dans l’application du principe de »diviser pour régner ».
Les anglo-saxons font un usage de leur matière grise dans le respect des objectifs historiques que leurs ancêtres se sont assignés en Afrique. Par ce contrôle qu’ils effectuent, ils savent mieux que plusieurs d’entre nous Congolais(es) et Africain(e)s ce qui se trament entre leurs proconsuls. Nous sommes avertis. Leur écrire des »mémos » sur des questions qu’ils maîtrisent mieux que plusieurs d’entre nous pourrait nous paraître dorénavant ridicule. En ont-ils réellement besoin ? Il ne nous semble pas. La priorité devrait être accordée à l’éveil de la conscience historique collective et à l’opposition de l’intelligence congolo-africaine à leur intelligence. A ce point nommé, la maîtrise de leur double discours hypocrite et confusionniste est nécessaire. Tout comme l’habitude de chercher à maîtriser »les web profonds » échappant à leur contrôle. Marc Dugain et Christophe Labbé nous en donnent des exemples dans leur ouvrage susmentionné.
Cet espionnage, bien qu’étant l’un des vieux métiers du monde, pose quand même la question de l’approche que les anglo-saxons ont de l’autre ; du différent. Dans leur recherche de »la transparence de l’autre », ils disent leur rejet de l’altérité et leur souci permanent d’avoir des vassaux. Des vassaux en costumes et cravates, adoubés par des applaudisseurs et des flatteurs incultes.
Cet espionnage rappelle à nos consciences comment eux, les anglo-saxons, malgré les échecs récoltés, restent plus ou moins constant dans leur attachement au travail de l’intelligence et dans la poursuite des objectifs géopolitiques et géoéconomiques qu’ils se sont fixés sur le temps long. Ils travaillent sur le temps long et interpellent l’enfermement de plusieurs d’entre nous dans le courtermisme.
Mbelu Babanya Kabudi