Par Jean-Pierre Mbelu
Il n’est pas possible de parler des »ministères de souveraineté » là où »le souverain » est piétiné ; là où les questions d’intérêt collectif sont délaissées au profit de celui du partage du »pouvoir-os ».
A partir du moment où les Congolais(es) oublient que le Congo-Kinshasa est sous tutelle de l’ONU depuis 1999 et sous occupation des proxys des anglo-saxons, ils (elles) courent le risque de se laisser berner par des discours souverainistes inutiles. Ces discours servent à cacher l’histoire. Ils sont tenus par des compatriotes qui ayant fait de leur ventre leur »dieu » vont quémander un morceau de »pouvoir-os » auprès d’un mercenaire des Ougandais et de »ces tueurs tutsi ». Ils le font pendant que les rapports de force n’ont pas changé sur le terrain congolais. La Monusco est toujours là. Certains de ses membres sont soupçonnés d’avoir contribué à la création des camps djihadistes à l’est de notre pays pendant que ces compatriotes avides du »pouvoir-os » parlent d’élections à Kinshasa.
La lutte d’émancipation politique que les Congolais(es) mènent a une dimension cognitive qu’il faut, à chaque étape, prendre en ligne de compte. Le comble est que les sujets de débat sont dictés par la nomenklatura participant au »pouvoir-os » du statu quo. L’espace public est quadrillé et contrôlé minutieusement. Les Congolais(es) luttant pour la fin de cette mise sous tutelle et cette occupation sont tués ou jetés en prison sans ménagement. La nomenklatura du statu quo est en train d’effacer l’histoire de notre néocolonisation pour nous convaincre qu’il y a aujourd’hui, au Congo-Kinshasa, une lutte entre le Rassemblement des forces du changement et la Majorité Présidentielle. Que du bluff ! Malheureusement, il y a des compatriotes qui y croient ! Non. Il n’y a rien de tel. Rien. Mais rien.
A partir du moment où les Congolais(es) oublient que le Congo-Kinshasa est sous tutelle de l’ONU depuis 1999 et sous occupation des proxys des anglo-saxons, ils (elles) courent le risque de se laisser berner par des discours souverainistes inutiles.
Il y a une nomenklatura faite de »nègres de service » de tout acabit et incapable de penser le Congo-Kinshasa en marge des schémas dictés par ses »maîtres du Sud et du Nord ». Elle fait cela en ignorant complètement les masses populaires qu’elle a, pendant un temps, manipulées dans un sens comme dans un autre. Elle les a envoyées dans la rue pour les tuer et les inciter à se taire face à ses négociations-bidons. Cette nomenklatura est très dangereuse pour le devenir collectif congolais.
Elle se réunit pendant que sa police politique et ses complices tuent nos compatriotes à l’Est et au Centre du pays ; pendant que les masses de ce qu’elle dénomme » des indigents » deviennent de plus en plus grandes. Elle ne parle pas de tout ça . Nos enfants, luttant à mains nues pour leurs terres, sont tués par cette nomenklatura et leurs cadavres abandonnés dans la rue. Elle veut créer la peur d’aborder les questions essentielles afin de justifier son partage »équitable » du »pouvoir-os ». Non. Il n’est pas possible de parler des »ministères de souveraineté » là où »le souverain » est piétiné ; là où les questions d’intérêt collectif sont délaissées au profit de celui du partage du »pouvoir-os ».
Hier, cette nomenklatura a prétendu qu’elle était capable de s’entendre sans ses »maîtres ». Ce matin, elle vient de prouver qu’elle ne peut exister que dans la mesure où ses »’maîtres » et »leurs proxys » lui dicte la ligne à tenir et cela dans une indifférence totale vis-à-vis de nos masses populaires. Cette nomenklatura cultive une illusion : sa toute-puissance. Elle risque de s’en départir en faisant l’expérience de »l’impuissance de la puissance ». Les jeunes congolais, les femmes congolaises et les masses paysannes congolaises n’ont pas encore dit leur dernier mot.
Babanya Kabudi
Génération Lumumba