Par Jean-Pierre Mbelu
Après avoir publié « L’impuissance de la puissance » (Essai sur les nouvelles relations internationales, Paris, Fayard, 2004), Bertrand Badie écrit « un essai sur la puissance de la faiblesse » (dont le titre est « Quand Sud réinvente le monde », Paris, La Découverte, 2018).
Comme si « la puissance » n’est pas toujours là où elle se fait brutalement voir. Comme si « la faiblesse » supposée peut être riche, sur le temps d’une « grande puissance ». Surtout si elle est portée par les « humiliés », c’est-à-dire des hommes et des femmes méprisés par les mégalomanes ayant oublié que leur fragilité et leur vulnérabilité peuvent les pousser à se mettre ensemble pour inaugurer « Le temps des humiliés » afin de passer un message aux « ex-puissants ».
Dites-vous : « Nous ne sommes plus seuls au monde. » Quel beau choix des titres. En effet, « Le temps des humiliés. Pathologie des relations internationales » (Paris, Odile Joacob, 2014) et « Nous ne sommes plus seuls au monde. Un regard sur l’«ordre international» » (Paris, La Découverte, 2016) ». Comme si la faiblesse (réelle ou imaginaire) et l’humiliation (subie, acceptée ou tolérée) peuvent devenir les lieux d’enfantement d’un monde différent. Pourvu que la veille consciente, l’intelligence collective et le courage résistant soient au rendez-vous. Kokamua. Bualu bua dikema! A ce point nommé, la culture (générale) joue un rôle primordial.
Babanya