Par Jean-Pierre Mbelu
Le peuple gagne toujours
Rossy TshimangaLa tendance à ethniciser la guerre de basse intensité menée par les anglo-saxons et leurs alliés au Congo-Kinshasa et dans la sous-région des Grands-Lacs africains est tellement forte qu’après le meurtre extrajudiciaire de Rossy Tshimanga Mukendi, certains compatriotes voudraient tirer la conclusion selon laquelle »la kabilie » s’en prend uniquement aux balubas. Cette approche est fausse. Pour prouver sa fausseté, il est souhaitable de dresser la liste de tous les compatriotes assassinés, tués et massacrés tout au long de cette guerre perpétuelle.
Au fur et à mesure que nous nous éloignons des années (1990) au cours desquelles cette guerre menée par des sous-traitants interposés s’est intensifiée, l’amnésie gagne les cœurs et les esprits. Les marionnettes et les autres sous-fifres prennent toute la place des acteurs pléniers.
La politique du « diviser pour régner »
Les femmes violées et enterrées vivantes à Kamituga n’étaient pas de balubas. Les évêques, les prêtres, les religieux et les religieuses assassinés et/ou massacrés à Beni-Butembo n’étaient pas des balubas. Floribert Chebeya et son beau frère, Fidèle Bazana, tout comme Mbuza Mabe n’étaient pas des balubas. L’éthnicisation de la guerre raciste et de prédation menée au cœur de l’Afrique ou sa reconversion en »guerre civile » participe de »la stratégie du chaos et du mensonge ». Elle s’enracine là où la production des »Etats ratés » est effective ; là où la mémoire vigilante a cédé au larbinisme, à l’enseignement de l’ignorance, à l’abrutissement et à l’assujettissement.
Mais là où la mémoire collective est vivante, même au cœur d’un »Etat raté », l’ethnicisation d’une guerre raciste de prédation est tournée en dérision. Cela dans la mesure où elle participe de la politique du »diviser pour régner ». Tout comme sa reconversion en »guerre civile ».
Le chaos et le mensonge systémique dont se nourrit cette guerre raciste de prédation et de basse intensité voudraient retarder, le plus possible, la coalition de toutes les ethnies et de toutes les tribus congolaises afin qu’elles finissent pas s’imposer comme « un peuple gagnant ».
Oui. Il peut se faire que certaines de nos populations chassées de leurs terres aillent chercher à en acquérir ailleurs. Et à n’importe quel prix. Sans qu’elles se rendent compte qu’être dépossédées de leurs terres est l’un des objectifs majeurs de ceux qui, à travers leurs sous-traitants rwandais, ougandais, congolais, soudanais, burundais, etc. tiennent à en faire leurs.
Le chaos et le mensonge systémique dont se nourrit cette guerre raciste de prédation et de basse intensité voudraient retarder, le plus possible, la coalition de toutes les ethnies et de toutes les tribus congolaises afin qu’elles finissent pas s’imposer comme »un peuple gagnant ».
Entretenir une mémoire collective vivante et vigilante
Quand des jeunes congolais, ivres de sang et instrumentalisés par les mercenaires et les autres sous-fifres déclarent que s’ils tuent les hommes en soutane, ils vont aller au ciel, ils opèrent sur fond cette matrice organisatrice du chaos et du mensonge systémique.
Cette stratégie a un autre objectif : dominer et soumettre les ethnies et les tribus congolaises dans leur immense diversité afin d’en faire des ethnies
Entretenir une mémoire collective vivante et vigilante pourrait éviter aux dignes fils et filles du grand Congo de tomber dans les pièges-à-cons que ne cessent de leur tendre les sous-fifres du « nouveau désordre mondial. »
Entretenir une mémoire collective vivante et vigilante pourrait éviter aux dignes fils et filles du grand Congo de tomber dans les pièges-à-cons que ne cessent de leur tendre les sous-fifres du « nouveau désordre mondial. »
Bien que certaines orientations prises par le Comité Laïc de Coordination puissent être questionnables, j’avoue que sa capacité d’opérer à partir des valeurs unifiantes comme le respect de la dignité humaine, la justice et la paix, l’Etat de droit, etc. peut être une contribution à la proposition de changement de matrice organisationnelle de la société au Congo-Kinshasa. Cette possibilité peut être porteuse d’une utopie précédant l’avènement d’un »Congo Peuple Uni ».
Entretenir une mémoire collective vivante et vigilante pourrait éviter aux dignes fils et filles du grand Congo de tomber dans les pièges-à-cons que ne cessent de leur tendre les sous-fifres du »nouveau désordre mondial », leurs parrains et les nouveaux cercles du pouvoir ; ces ploutocrates purs et durs.
Babanya Kabudi
Génération Lumumba 1961