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Et si Moïse Katumbi était le dauphin de Joseph Kabila? Voici comment est manipulée l’opinion congolaise

Et si Moïse Katumbi était le dauphin de Joseph Kabila? Voici comment est manipulée l’opinion congolaise

Et si Moïse Katumbi était le dauphin de Joseph Kabila? Voici comment est manipulée l’opinion congolaise 2048 1365 Ingeta

Par Germain Nzinga Makitu

Depuis quelques mois, nous assistons à des nombreux rebondissements sur la scène politique congolaise. Partant des consultations populaires en passant par le dialogue, nous sommes quotidiennement servis par le refrain de moult tergiversations et « démissions » en cascade des acteurs politiques de la Majorité présidentielle et de leur soudaine mutation en statut d’opposants contre un régime qu’ils ont servi depuis des lustres.

De nombreux analystes de la politique congolaise vont de leurs éloges pour proclamer la fin de l’ère Kabila et l’amorce d’une nouvelle ère politique. L’auteur de ces lignes, loin de verser dans cet optimisme béat, essaie de faire la part des choses entre la mise en scène de l’échange entre acteurs politiques congolais et la nature du bien qui s’échange entre ces différents protagonistes, de distinguer entre une politique-spectacle[1] et le réel profond de la marche de ce grand pays dont très peu de ses fils savent encore contrôler la marche.

Nous sommes bel et bien entrés en pleine propagande politique qui ne dit pas son nom mais dont les faits et gestes des opérateurs politiques trahissent la réalité. La présente étude entend expliquer, outre le sens profond de ce remue-ménage voulu comme partie préparatoire à la mise en place d’un grand deal politique entre Joseph Kabila déclaré sortant et Moïse  Katumbi se préparant à lui succéder, la manière minable dont le peuple congolais est victime d’une vaste manipulation qui l’enfoncera un peu plus dans la servitude vis-à-vis de ses bourreaux.

Au détour d’une déclaration sibylline de Joseph Kabila…

Lorsque le dimanche 4 octobre 2015, le président Joseph Kabila, devant une centaine de députés de sa famille politique réunis dans sa ferme de Kingataki, faisait cette déclaration : «  Je suis prêt pour les élections, même demain. Je ne vous ai jamais demandé de réviser la constitution. Pourquoi les gens ont peur de moi ? », nous n’avons pas mesuré à sa juste mesure la portée et la gravité de cette prise de position politique.

Connaissant le sens habituel de sa dissimulation, de sa roublardise et l’avarice des paroles qui sont  tous trois la signature politique personnelle de Joseph Kabila, l’entendre prononcer de sa propre bouche une telle affirmation est lourd de sens. Il faille prendre cette parole comme une vague qui approche des rivages de prochaines échéances électorales de 2016 et dont les lames de fond se trouvent encore cachées au fond des océans des officines politiques.

Dans une période chaude comme celle que nous traversons présentement, tout analyste avisé, doit observer les mouvements de crête des événements, ceux qui scandent l’immédiat, enchaînent les déclamations, les proclamations et les acclamations et qui se veulent comme l’écume des jours du politique congolais. Dans pareilles circonstances, Il faut beaucoup de finesse d’esprit pour repérer les lames de fond, invisibles, il est vrai, au moment où la vague se constitue mais décisives au moment du reflux, quand les châteaux de sable sont ruinés et les barrages hâtifs sont submergés par l’évidence de nouveaux courants[2].

C’est cette quête de profondeur qui nous pousse à appréhender dans les déclarations du jeune président congolais l’évidence que Joseph Kabila et sa famille politique ont renoncé à modifier la constitution. Non point par respect de celle-ci mais bien plutôt parce qu’ils ont trouvé d’autres stratagèmes pour contourner les dispositions verrouillées de la Loi fondamentale qui, depuis janvier 2015, fournissent de solides arguments au peuple congolais pour barrer la route à une quelconque ambition de briguer un troisième mandat présidentiel.

Joseph Kabila, s’inspirant du modèle burundais, a tout au plus compris qu’il peut bien se passer de cette constitution et imposer son schéma, quitte à amadouer l’opinion internationale via des offres mirobolantes dans une coopération bilatérale et multilatérale win-win. Il est plus que décidé d’aller de l’avant pour la reconquête de son trône présidentiel quoi qu’il en coûte au peuple qu’il clochardise à souhait depuis quasi deux décennies.

Soit Kabila se prépare à se succéder à lui-même via un coup de force anticonstitutionnel grâce à une violence militaire qui écrasera son peuple et bâillonnera toute expression libre du peuple souverain. Autrement il se servira d’un de ses meilleurs pions pour accepter de jouer provisoirement la partition dans l’ombre du pouvoir avant d’en reprendre les rênes et de se repositionner cinq ans plus tard. Et c’est à cette seconde alternative qu’il prépare Moïse Katumbi, nonobstant les apparences d’un divorce politique entre les deux anciens alliés.

Il a vu très juste, le professeur Bamba di Lelo lorsqu’il écrit : « depuis belle lurette, quand on passe en revue les dernières initiatives prises par Joseph Kabila, de concert avec les inconditionnels de son régime (…), il n’y a pas plus l’ombre d’un doute, que tout cela concourt à un seul but : le maintien, coûte que coûte, de Joseph Kabila au pouvoir, en dépit de sa gestion calamiteuse de l’Etat congolais. »[3]

Quand donc le président sortant annonce : « Je suis prêt pour les élections, même demain », il sait qu’il dit ce que son peuple ne veut point entendre mais lui le pense  et le veut très sérieusement dans la mesure où il entend parvenir à ses fins au moyen de deux stratégies complémentaires. Soit il se prépare à se succéder à lui-même via un coup de force anticonstitutionnel grâce à une violence militaire qui écrasera son peuple et bâillonnera toute expression libre du peuple souverain. Autrement il se servira d’un de ses meilleurs pions pour accepter de jouer provisoirement la partition dans l’ombre du pouvoir avant d’en reprendre les rênes et de se repositionner cinq ans plus tard.

Et c’est à cette seconde alternative qu’il prépare Moïse Katumbi, nonobstant les apparences d’un divorce politique entre les deux anciens alliés. Ce double schéma électoral et postélectoral de Joseph Kabila expliquerait l’assurance avec laquelle son porte-parole, Lambert Mende Omalanga, voit dans la Majorité présidentielle, « une société qui restera vivante même au-delà des élections ».

C’est bien entendu au prisme de ce nouveau paradigme de PPRD qu’il faudra interpréter toute la cascade actuelle des démissions des acteurs politiques et, comme nous l’expliquerons plus loin, des alliances contre-nature qui commencent à se créer entre des ennemis d’hier, devenus brusquement et, par on ne sait quelle baguette magique, des opposants unis dans un front commun contre le régime Kabila. En réalité, la plupart d’entre eux appartenant aux mêmes trois cercles au pouvoir[4], sont mobilisés pour la survivance de ce clan maffieux au-delà des échéances électorales de 2016.

Joseph Kabila est assuré de survivre à lui-même dans le premier cas comme dans le second. Quand il appelle ses troupes à la vérité, à la discipline et à la loyauté voulues par lui comme ces trois valeurs caractéristiques dans l’ancrage de tous les échanges à venir des forces politiques de la MP, il y a manifestement un recadrage idéologique autant de sa famille politique que de tout le peuple congolais qu’il veut manipuler pour la plus grande réussite de ses ambitions politiques.

Le storytelling de Moïse Katumbi

Depuis décembre 2014 où Moïse Katumbi a lancé le slogan de trois penalties, il ne cesse de surprendre l’opinion publique congolaise qui s’interroge constamment sur ses intentions profondes. Lui, en revanche, utilise une communication politique suis generis. Il procède par la stratégie communicationnelle d’attirer le maximum d’attention de l’opinion congolaise sur sa personne sans dire clairement ce qu’il veut faire du futur de sa carrière politique. Il laisse le corps électoral deviner… Il pousse tous les congolais à conclure par eux-mêmes ce qu’il leur susurre par un rabattage médiatique. Il distille dans le subconscient des congolaises et des congolais que lui Katumbi  est l’homme providentiel en comparaison de la médiocrité généralisée de la classe politique congolaise.

Pendant que tout le monde se poignarde pour savoir si Joseph Kabila et consorts opéreront ou non le glissement électoral, lui, dans une posture héroïque, inaugure des ponts, des routes, des hôpitaux, des universités et des églises lorsqu’il n’est pas aperçu dans les gradins du stade où gagne son équipe de football en ligue des champions. Les médias nationaux et internationaux zoomant sur ses réalisations, le hissent au pinacle d’un acteur politique qui sort du lot de la médiocrité politique congolaise et, son prénom de Moïse aidant, achève de faire de lui le nouveau Messie qui manquait au peuple congolais.

Tout congolais intelligent sait pertinemment bien que les véritables opposants au régime Kabila ne méritent que deux places : la tombe après leur assassinat ou la prison centrale de Makala où il les laisse mourir à petit feu. Le fait que Katumbi soit constamment menacé sans que cela se vérifie dans les faits devient aussi une clef de lecture pour comprendre les méandres de la liturgie politique congolaise et son degré de théâtralisation.

Dans mes analyses faites le 19 janvier 2015 lorsque je planchais sur « la fabrique des opposants : cas de Moïse Katumbi et de Vital Kamerhe »[5], j’attirais l’attention du peuple congolais à devenir plus circonspect et critique à l’égard d’éventuelles menaces et persécutions dont serait victime l’ex-gouverneur de Katanga dans la mesure où ces persécutions souvent « supposées » servaient ni plus ni moins à auréoler cet homme qui vise depuis à occuper le palais de la Nation à Kinshasa dès l’année prochaine.

Aujourd’hui encore, cet avertissement vaut tout son pesant d’or. Toutes ces rumeurs autour des menaces de mort sur sa personne par des sbires de Kabila, sur le supposé retrait de garde du corps commis à sa protection rapprochée[6], sur d’éventuelles poursuites judiciaires sur ses enrichissements illicites, sur l’attaque armée avant-hier au domicile de son frère cadet nommé Abraham qui s’en serait sorti indemne pendant que sa sentinelle s’est vue massacrée etc. ne sont que des armes de manipulation de l’opinion publique pour accréditer à la supposée victime, le statut d’opposant crédible, capable de battre Joseph Kabila.

Ceci est d’autant plus vrai que tout congolais intelligent sait pertinemment bien que les véritables opposants au régime Kabila ne méritent que deux places : la tombe après leur assassinat ou la prison centrale de Makala où il les laisse mourir à petit feu. Le fait que Katumbi soit constamment menacé sans que cela se vérifie dans les faits devient aussi une clef de lecture pour comprendre les méandres de la liturgie politique congolaise et son degré de théâtralisation. Nous avions vécu en son temps la même comédie des harcèlements sécuritaires à l’endroit d’un Vital Kamerhe dont le domicile aurait été arraché devant les caméras du monde, dont le voyage à l’intérieur du pays a été annulé à la dernière minute par les services de sécurité et dont le meeting de Bukavu a été dispersé par les forces de l’ordre sans que le concerné soit mis aux arrêts ni inquiété outre mesure.

Moïse Katumbi s’est construit méticuleusement (et continue de le faire) une image politique adéquate pour la bataille électorale de 2016 en attirant sur soi des persécutions fictives et ce faisant, en s’affichant en surimpression devant la scène politique de son pays. Il peut pour ce faire compter sur nom pour capitaliser et engranger un succès politique, sur son renom via ses performances matérielles et sportives, sur ses réussites sentimentales qui lui garantissent de la confiance et des alliances avec les véritables tenants des rênes du pouvoir en RD Congo et sur sa fonction d’ex-gouverneur de Katanga et d’ex-président fédéral de PPRD pour lui servir de marchepied au fauteuil présidentiel.

La théorie hégélienne de malhonnêteté du martyre[7] jette un peu plus de lumière sur le cas qui nous concerne. Les acteurs politiques cherchent à se servir de toute opportunité conjoncturelle pour s’attirer des éloges qu’ils ne méritent peut-être pas parce que derrière leurs actes se cachent des intérêts personnels dans la mesure où ils cherchent à voler la grandeur historique avec les seules notions du succès, cousues de toutes pièces par des actions d’éclat ou par l’apparat terne et sans profondeur réelle en faveur des valeurs républicaines.[8]

Au-delà du décor du conflit médiatisé entre les deux « anciens » alliés,  il importe de savoir qu’au fond Moïse Katumbi n’a jamais été et n’est pas un opposant à Kabila. Les deux poursuivent le même but (la conservation du pouvoir pour garantir leurs intérêts économiques), ils sont soumis aux mêmes maitres (le Tutsi Power et les firmes financières internationales), ils partagent les mêmes amis qui les ont cooptés et qui détiennent l’effectivité du pouvoir à Kinshasa (Tempelsman, Gertler, Kagame, constellation des garçons de courses congolais qui passent d’un camp à un autre selon les directives reçues)[9], ils ont également commis les mêmes erreurs politiques (des réalisations ponctuelles/conjoncturelles dans une absence de consolidation d’une stabilité étatique/régionale structurelle durable), ils se retrouvent être des auteurs des mêmes crimes économiques (les pillages de la Gécamines, les comptes en offshore)[10] et enfin leur action politique se fonde sur un deal politique commun (se substituer pour se protéger mutuellement et pour défendre la dynastie). Le peuple congolais se mordra la langue si dans les prochains jours, il se permettait un seul instant de juger avec naïveté les événements politiques de ce trimestre en cours et s’il lui arrivait de tomber dans le piège du félin Kabila.

Quel est ce piège au juste ?

Ce traquenard consiste justement en ceci qu’il existe entre Joseph Kabila et Moïse  Katumbi, une espèce de deal politique, une alliance tacite qui consiste à servir de relais aux puissances néolibérales en même temps qu’ils réussissent tous deux à accumuler des richesses faramineuses sur la misère indicible du peuple congolais. Ils ont signé un pacte au travers lequel l’un gère le pouvoir économique pendant que l’autre est aux commandes des leviers politique et sécuritaire de l’affaire.

Personne d’entre les deux ne pourra réussir sans l’autre. Personne d’entre le deux ne peut tomber sans entrainer inexorablement la chute de son pendant. Les intérêts de ces duumvirs sont intrinsèquement liés dans ce sens que l’échec de l’un serait concomitant de la disgrâce de l’autre. Au diable vauvert les menaces judiciaires sur l’ex-gouverneur de Katanga que les médias de l’Etat d’Etat annoncent sans jamais une preuve sur le terrain! Ces menaces ne se traduiront jamais en dans les faits car alors, cela signifierait ni plus ni moins le déballage sur les comptes offshore de Kabila et de son clan. Avez-vous déjà vu, vous, des loups se manger entre eux ?

A ce stade, en parlant de l’actuel président congolais, il nous faudra veiller à ne pas vite vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué en prétendant que la page Kabila est en train de se tourner. C’est à cela que Joseph Kabila veut pousser l’opinion publique congolaise qui le déteste à mort. Si cette donne de refus populaire généralisé continue, à défaut de faire un coup de force anticonstitutionnel, il fera semblant de se retirer de la scène politique, laissant en poste son pion et allié en voie de devenir son dauphin politique… Il lui laissera le levier politique de l’alliance tout en conservant le levier sécuritaire qui est son point fort et qui lui servira de faire un chantage sur son allié et successeur chaque fois que ce dernier osera prétendre tourner le dos au pacte qui les lie.

Au-delà du décor du conflit médiatisé entre les deux « anciens » alliés, il importe de savoir qu’au fond Moïse Katumbi n’a jamais été et n’est pas un opposant à Kabila. Les deux poursuivent le même but (la conservation du pouvoir pour garantir leurs intérêts économiques), ils sont soumis aux mêmes maitres (le Tutsi Power et les firmes financières internationales), ils partagent les mêmes amis…

Selon les informations relayées par Jean-Luc Kienge qui semble bien introduit dans les secrets du palais du régime actuel, « la majorité présidentielle prépare des élections avec un autre candidat en coulisse et leur joker est bel et bien Moïse Katumbi Chapwe, gouverneur de Katanga ». Pourquoi Kabila entretient le secret ? s’interroge l’analyste des questions politiques  de la RDC. Ce, pour la simple raison que Kabila ne veut pas que son poulain, Moïse Katumbi (son Medev congolais), soit la cible de l’opposition radicale car ceci risquerait d’entamer toutes chances de se représenter en 2021[11].

Se représenter en 2021 ? En effet, le scénario visé par le félin Kabila, selon les affirmations du billet du même analyste, serait le suivant : « une fois Moïse Katumbi sera président de la République en 2016, la constitution sera changée et le futur président de 2021 sera nommé au suffrage indirect. Et devinez qui sera élu ? Vous connaissez désormais la réponse.[12]

En attendant d’en arriver là, Moïse Katumbi s’emploie à travailler son image politique par laquelle, avec le consentement tacite de son allié Kabila,  se construit jour après jour le profil d’un leader politique incontestable que le récit de ses exploits autobiographiques vient renforcer en vue de convaincre quiconque du bien-fondé de travailler avec lui et d’attirer la sympathie du peuple sur lequel il entend exercer les prérogatives de la magistrature suprême.

Abondant dans une communication narrative visant à élever son histoire personnelle à un mythe et mettant en application la cinquième règle  de John Sadowky et Loïck Roche[13], Moïse Katumbi  est en passe de réussir à contrôler les impressions qu’il veut imprimer dans l’esprit des hommes et des femmes qu’il entend diriger demain. Il recourt sans plus ni moins à une technique de manipulation qui s’apparente à une victoire de l’imagination sur l’intelligence, faisant appel aux émotions[14] et réduisant le plus complètement possible la liberté de son auditoire à discuter et à résister à ce qu’il lui propose. Nous assistons à un mensonge organisé[15] par voie duquel Katumbi, le candidat aux futures présidentielles, a choisi d’avancer masqué, dissimulant autant ses intentions réelles aux yeux du public congolais que ses alliés qui sont bien paradoxalement les fossoyeurs du Congo.

Un exercice du reste délicat où il doit faire semblant de s’opposer à son allié Kabila, sans trop en dire du mal pour éviter de se salir soi-même et sans jamais toucher au problème de fond qui est bel et bien la mise de la RDC sous tutelle des forces étrangères via un régime d’occupation qu’il a soutenu depuis des lustres et qu’il entend pérenniser par d’autres voies sous son mandat. Mise sous tutelle dans laquelle il est pratiquement impossible d’organiser les élections et de prétendre développer le pays de Lumumba.

En quoi le peuple congolais est manipulé dans cette saga politique ? 

Le spectacle ahurissant des acteurs politiques congolais depuis les concertations populaires jusqu’à la cascade des démissions en passant par le dialogue où, le même jour, chaque opérateur politique excellait à affirmer une position et son contraire, participe de l’existence d’une vaste manipulation de l’opinion publique congolaise.

Comme je le rappelais jadis dans une autre publication, « le message de la manipulation est conçu pour tromper, induire en erreur, faire croire ce qui n’est pas. Ce message est toujours mensonger et peuplé de faux-semblants et de dissimulation. »[16]. Et gare aux naïfs qui se contenteraient de se fier aux apparences sans chercher à prendre un minimum de distance critique car, alors ils se rendraient illico victimes consentantes d’« un leurre, d’une propagande qui s’y déploie en clair obscur avec assez de poésie et d’habileté »[17].

Quels messages sibyllins que véhicule cette saga politique ? Ils sont au nombre de cinq.

  • La volonté d’acheter ses ennemis en vendant ses amis.

C’est en lisant le roman de Morris West[18] que j’ai appris ce théorème politique américain d’après lequel un diplomate de carrière sait que souvent  le meilleur moyen pour résoudre un problème consiste à provoquer une crise  qui entraînera sa solution tout comme l’orage provoque la pluie qui rafraîchit l’air.

En appliquant cette sagesse outre-atlantique sur la crise politique qui terrasse le microcosme politique congolais, crise née de la volonté du pouvoir en place de modifier la constitution et qui a évolué telle une boule de neige jusqu’à arriver à un apparent « éclatement » de la Majorité présidentielle, poussant une partie de ses membres à soutenir la constitution qu’ils ont eux-mêmes contribué à saborder, ce théorème américain nous permet de comprendre que c’est là une crise montée de toutes pièces avec l’objectif inavoué de leurrer la vraie opposition ou ce qui en reste.

Depuis les consultations populaires et le projet de dialogue auquel Joseph Kabila n’a jamais cru, l’objectif de base de la kabilie est de débaucher, un à un, les ténors de l’opposition radicale et les épigones de la société civile. Au regard de ce qui est advenu à Etienne Tshisekedi ou à Ne Muanda Nsemi qui un moment donné se sont investis à l’idée d’aller à la table de négociations politiques, on aura vite compris que ce sont là des pièges posés pour appâter les grands faiseurs d’opinion congolaise qui détiennent encore une véritable aura politique aux fins de leur faire perdre leur crédibilité morale et leur prestige social.

Le stratège Joseph Kabila feint de vendre ses amis (les leaders de G7) pour acheter ses ennemis (Dynamique de l’opposition radicale). Qui eût dit mieux ! Le jeu politique et l’agenda caché de ces frondeurs de façade sont entièrement inféodés au schéma de la Majorité, schéma qui consisterait probablement à faire pérenniser au pouvoir un régime décadent et mortifère pour le peuple congolais.

Devant le refus ferme et jusqu’auboutiste  de la Dynamique de l’opposition radicale à s’investir dans l’idée du dialogue, la Majorité présidentielle, en créant le Groupe de 7,  semble visiblement s’inspirer de la stratégie de l’Usoral (union sacrée de l’opposition radicale et alliés) qui, du temps de la conférence nationale souveraine (CNS), fut montée de toutes pièces pour torpiller la farouche volonté de l’opposition. La stratégie consistait alors à faire semblant d’endosser les habits d’opposant pour mieux infiltrer l’opposition, pour mieux l’affaiblir en vue d’asseoir un pouvoir d’asservissement, hier celui de Mobutu, aujourd’hui celui de Joseph Kabila.

La Majorité présidentielle actuelle, forte de personnalités qui ont fourbi leurs armes politiques sous l’Usoral, est allée chercher sa dernière cartouche qui consiste à faire semblant de faire éclater son parti, de laisser une partie de ses membres dénommés Groupe de 7 (en sigle G7) former une plate-forme politique à laquelle adhèreront petit à petit les autres partis de l’opposition radicale pour prétendre former une coalition anti-Kabila.[19]

Le stratège Joseph Kabila feint de vendre ses amis (les leaders de G7) pour acheter ses ennemis (Dynamique de l’opposition radicale). Qui eût dit mieux ! Le jeu politique et l’agenda caché de ces frondeurs de façade sont entièrement inféodés au schéma de la Majorité, schéma qui consisterait probablement à faire pérenniser au pouvoir un régime décadent et mortifère pour le peuple congolais.[20] Les adversaires de Kabila qui commettront la grave méprise d’accorder du crédit à ces politiciens frondeurs qui se proclament contestataires sans l’être en réalité se feront griller inéluctablement  et se verront achetés à vil prix par leur redoutable ennemi d’hier qui se trouve être le véritable tireur des ficelles du jeu politique congolais.

  • Diviser l’opposition congolaise pour mieux la bâillonner.

L’opération politique ingénieuse de Kabila vise à substituer aux vrais opposants congolais, les faux opposants qu’il a lui-même fabriqués. La forte publicité orchestrée actuellement autour des leaders du G7 veut dire en d’autres la volonté pour Kabila de « phagocyter » toutes les forces d’opposition de son pays avant les échéances de 2016 pour rester le seul maitre à bord. Mais il va sans dire que cette sortie médiatique des frondeurs est en réalité une coquille vide dans la mesure où Kabila, connaissant la versatilité des politiciens congolais, a tôt fait de les couper de leur base électorale.

C’est ainsi que deux semaines après l’apparente dissidence, nous avons appris par la voie des ondes et par les documents écrits que la plupart de ces sept leaders ont été radiés de leur parti respectif, que les députés de leurs partis ont refusé de quitter la majorité présidentielle et qu’en fin de compte, leur décision de prendre distance par rapport à la ligne de conduite de la famille politique présidentielle n’a jamais été un point de vue de leur parti mais plutôt une décision individuelle de desdits leaders. Ce qui dans les vraies démocraties occidentales les affaiblirait énormément. Le vrai gagnant de ce méli-mélo,  c’est bien Joseph Kabila qui réussit à tailler la gorge à ses alliés pour qu’après ce coup fourré, ils se retrouvent eux aussi comme des pétards mouillés et rendent leur sort intrinsèquement lié à l’allégeance qu’ils doivent porter à leur maitre à penser.

En les utilisant comme des appâts pour leurrer la vraie opposition, il s’en sert en même temps comme des machettes tranchantes pour couper en mille morceaux le reste des partis politiques qui lui ont tenu la dragée haute en janvier 2015 dernier, en soulevant contre sa soi-disant autorité morale le peuple congolais descendu trois jours durant et par centaines de milliers dans les rues. Kabila est rancunier. En bon tutsi, il ne pardonne jamais… Et en provoquant la coalition de l’opposition congolaise avec ces opposants préfabriqués et en les mettant tous sous la coupe réglée de son fidèle allié Moïse Katumbi, Joseph Kabila est en train de savourer sa victoire politique, une année avant la tenue des élections.

  • En faisant semblant d’isoler Joseph Kabila par ces nombreuses démissions et en attirant l’attention populaire sur lui, les manipulateurs croient pouvoir masquer les visages de véritables commanditaires de la crise congolaise.

Personne ne peut faire une approche exacte de la crise congolaise s’il ne la considère comme une crise complexe. L’ennemi du Congo n’est pas un individu comme le croient de nombreux congolais qui sont convaincus qu’en chassant Kabila, ils conquéraient la libération de leur pays et recouvriraient sa souveraineté longtemps bafouée par les tenants du pouvoir.

C’est là une vision simpliste de choses car en réalité, l’ennemi de la RD Congo est un système.

Dans beaucoup de mes publications[21], j’ai essayé d’attirer l’attention du public congolais sur les nombreuses facettes du visage de  l’ennemi congolais. Je l’ai circonscrit dans l’ordre des éleveurs (les puissances anglo-saxonnes ; les firmes financières internationales et leurs chevaux de Troie parmi les chefs d’Etat de la sous-région de Grands Lacs) et dans l’ordre des domestiques (les nombreux collabos congolais qui écument les institutions « républicaines » congolaises et les bras armés que sont les nombreuses rebellions levées par les maitres éleveurs pour maintenir leur ordre de domination via la stratégie du chaos).

L’ennemi du Congo n’est pas un individu comme le croient de nombreux congolais qui sont convaincus qu’en chassant Kabila, ils conquéraient la libération de leur pays et recouvriraient sa souveraineté longtemps bafouée par les tenants du pouvoir. C’est là une vision simpliste de choses car en réalité, l’ennemi de la RD Congo est un système.

C’est donc avec raison que Jean-Pierre Mbelu attire l’attention du public sur l’identification des acteurs apparents et des acteurs majeurs dans la descente de notre pays aux enfers et qu’il qualifie à bon escient Joseph Kabila comme « un soldat au service d’une cause qui le dépasse(…) C’est un moyen, poursuit l’analyste congolais, un canal pour servir la cause de l’expansion de l’empire Hima-Tutsi au service des multinationales. »[22] Les manipulateurs attribuent sciemment la faillite du Congo-Kinshasa à la seule personne de Kabila pour masquer l’identité des véritables commanditaires et fossoyeurs du peuple congolais.

  • En levant plusieurs crises politiques à la fois, les manipulateurs entendent détourner l’attention du peuple congolais de son problème fondamental : la Rd Congo est un pays sous occupation étrangère qui de ce fait ne peut aucunement aller en toute souveraineté aux urnes.

L’épicentre de la crise congolaise n’est pas la volonté de modifier la constitution ni la volonté de Kabila de rempiler coûte que coûte pour un troisième mandat. A ce propos nous savons si bien que toutes les fois qu’il s’est présenté comme candidat aux présidentielles en 2006 et en 2011, Joseph Kabila n’avait jamais eu besoin du verdict des urnes pour imposer sa présence au palais de la Nation. Il a toujours procédé par fraudes massives[23] et il entend continuer sur cette voie sûre, vu qu’il est certain de ne pas être porté par le peuple congolais.

Le cœur du problème Rd congolais est fondamentalement le fait que la direction de toutes les institutions républicaines de ce pays, à savoir le parlement, la justice,  le gouvernement, l’armée, les régies financières et l’administration publique est prise en otage par une population allogène. La Rd Congo est sous tutelle des forces politiques et militaires étrangères et son peuple n’a plus voix au chapitre là où doivent se prendre les décisions fondamentales qui doivent réorienter le cours de son histoire et améliorer son destin national ou son prestige international.

Toutes les déclarations d’intention, même celles émanant de la part du Département d’Etat américain pour la restauration de la démocratie en Rd Congo, devraient être prises avec des pincettes dans la mesure où, étant aux commandes de la bande de fossoyeurs du peuple congolais, cette administration ne peut faire office à la fois du pompier et du pyromane. Il suffit de se servir de l’exemple du Burundi où cette même administration appelait à cor et à cri au respect de la constitution jusqu’au jour où elle s’est accommodée du coup de force de Pierre Nkurunziza au nom bien évidemment de ses intérêts géostratégiques et économiques dans la sous-région des Grands Lacs.

Le cœur du problème Rd congolais est fondamentalement le fait que la direction de toutes les institutions républicaines de ce pays, à savoir le parlement, la justice, le gouvernement, l’armée, les régies financières et l’administration publique est prise en otage par une population allogène. La Rd Congo est sous tutelle des forces politiques et militaires étrangères et son peuple n’a plus voix au chapitre là où doivent se prendre les décisions fondamentales qui doivent réorienter le cours de son histoire et améliorer son destin national ou son prestige international.

En lisant les réactions de l’élite congolaise qui est enthousiasmée de proclamer la chute prochaine de Kabila, je reste circonspect quant à l’efficacité de cette approche événementielle qui ne voit pas qu’au fond le changement d’un maillon d’une chaîne n’empêche en rien le système de prédation et de domination de continuer à fonctionner comme auparavant en imposant non point un candidat choisi par le peuple congolais mais celui qu’eux auraient décidé pour continuer la sale besogne.

  • En focalisant l’attention populaire sur les revendications du G7, les manipulateurs veulent pousser le peuple congolais à négliger le vrai débat sur les véritables enjeux d’une élection démocratique en Rd Congo.

Comme nombre d’analystes de la politique congolaise ont pu l’observer, depuis 2011, le débat des élections se focalise sur des individus et leur appartenance tribale et non plus sur le nouveau courant d’idées novatrices capables d’impulser un nouveau souffle à ce peuple moribond.

En focalisant le débat sur des individus, les manipulateurs réussissent à tromper la vigilance du peuple congolais et à la détourner de son intrépide volonté de devoir juger tout candidat aux prochaines présidentielles à l’aune de son projet de société et de son programme politique qui impacterait une nouvelle vision et une nouvelle direction en vue de guérir le grand corps malade du Congo-Kinshasa et de le faire sortir de la situation d’occupation dans laquelle il se trouve plongé avec la complicité de ses propres fils et filles.

Tous les leaders de cette plate-forme du G7 qui s’autoproclament héros de la démocratie congolaise pour avoir  simplement dit que la constitution doit être respectée et le calendrier des élections inchangé – comme si c’était extraordinaire de le dire- n’osent mettre sur la place publique le problème-clef du la RD Congo qui est bel et bien un pays et un peuple sous occupation impitoyable des forces militaires et politiques étrangères. Aucun d’eux n’y fait allusion. Ils parlent allégrement des symptômes refusant tous de s’attaquer à la racine de la crise congolaise.

Le débat sur les véritables enjeux cruciaux de l’avenir du peuple congolais est sciemment passé sous silence et renvoie la campagne électorale graviter autour du statut individuel et tribal des candidats. En écoutant Henri Mova Sakanyi, l’actuel secrétaire général de PPRD, lancer à la foule venue lui faire honneur à l’aéroport de Loano à Lubumbashi : « Ne voulez-vous plus de Kabila, votre fils de sang ?» et en jaugeant la réponse spontanée de la foule : « Si si, nous voulons Kabila », nous assistons à un grave dérapage démocratique où le vote de 2016 se prépare à se faire sur base de l’appartenance biologique et provinciale. Du glissement électoral, nous sommes en train de virer au glissement intellectuel, beaucoup plus pernicieux que le précédent.

Tous les leaders de cette plate-forme du G7 qui s’autoproclament héros de la démocratie congolaise pour avoir simplement dit que la constitution doit être respectée et le calendrier des élections inchangé – comme si c’était extraordinaire de le dire- n’osent mettre sur la place publique le problème-clef du la RD Congo qui est bel et bien un pays et un peuple sous occupation impitoyable des forces militaires et politiques étrangères.

En proclamant uniquement le dogme de l’alternance politique tout en refusant d’aller au fond des du chaos de la crise congolaise, les G7 se battent plus pour leur positionnement au sein du même système de prédation qu’à la libération effective de leur peuple. Ils n’osent non plus toucher à la question du projet de société parce qu’en bons barons du PPRD, ils ont tous contribué à échafauder ce régime dictatorial qui a mis le peuple congolais à genoux et en a fait la risée du monde. Ils sont parmi les dignitaires de la MP qui se targuent l’honneur d’avoir placé la Rd Congo, sous la planification ministérielle d’Olivier Kamitatu, dans son initiative PPTE, quasi en dernière place des pays pauvres très endettés de la planète.

Ils n’osent évoquer l’impératif d’identification de leur peuple comme pré-requis pour  les citoyens qui se préparent d’aller voter, car aucun de ces électeurs ne détient de carte d’identité et dans ces conditions, sans une connaissance précise de l’identité de chaque électeur et du nombre exact d’électeurs, nous allons droit à un cafouillage électoral. Ceci est d’autant vrai qu’à l’Est du Congo, le même pouvoir qu’ils ont soutenu a déjà ouvert les frontières aux rwandais qui s’installent par millions dans les plaines de Masisi et de Rutsuru pour voter en faveur du candidat qui fait l’unanimité au pays de mille collines. 

Que conclure de toutes ces révélations ?

 De tout ce qui vient d’être mentionné plus haut, il appert que les échéances électorales de 2016 sont piégées au plus haut point par les acteurs congolais qui ont accepté de glisser intellectuellement, se voilant la face et le bon sens, acceptant de devenir eux-mêmes plus protagonistes que victimes de l’envoûtement d’un plan d’occupation et de balkanisation de leur propre territoire national.

S’il y a une grande inconnue, c’est celle de comprendre, toujours suivant le modus operandi de Kabila de se donner un dauphin dont il se servira comme marchepied pour la réalisation de son projet de 2021, ce en quoi ce nouvel opérateur politique sera utile à ce stade du plan d’occupation et de pillage des richesses du Congo qui est présentement en cours d’exécution au moment même où l’immense majorité de congolais rêvent aveuglement d’aller aux élections en 2016.

On assiste à une marche en sens contraire des décideurs politiques face à celle du peuple congolais. Les vrais maitres du Congo (parodie d’élection et soumission perpétuelle) et le peuple congolais (élections libres et démocratiques et conquête de sa souveraineté dès 2016) travaillent sur deux agendas différents et diamétralement opposés. La recomposition du tableau politique, la gradation de démissions conjuguée avec la coalition de la dynamique de l’opposition avec les adversaires d’hier, l’annonce des nouvelles rebellions avec des pions placés à l’intérieur des institutions congolaises doit attirer l’attention de tout chercheur avisé et mettre davantage de la lumière sur la mission qui pourra être celle de Moïse Katumbi dans les prochains jours…

A la question de savoir pourquoi le Congo-Kinshasa n’a plus d’armée, le respecté et regretté, Général Mukobo, donne une réponse cinglante : « c’est parce que le chef de l’Etat n’est pas un Congolais. Il ne peut en aucun cas promouvoir une véritable armée. L’homme qui dirige le Congo a une «mission» à accomplir. Cette mission tient en trois mots : Détruire le Congo (…) Paul Kagame lui a confié la mission de «laisser le Congo mourir»

Il faut rester extrêmement vigilant sur les tenants et les aboutissants des faits et gestes du candidat Katumbi, aller en profondeur  de ses déclarations sans jamais se laisser impressionner sur ses éclats. Car, s’il y a alliance entre ce candidat adulé par des médias internationaux et Joseph Kabila avec qui il partage les mêmes amis et les mêmes soutiens politiques, il faut impérativement se remémorer les graves déclarations du général Mukobo qui vient de quitter récemment la terre des hommes, déclarations qui prennent à présent valeur d’un testament posthume.

A la question de savoir pourquoi le Congo-Kinshasa n’a plus d’armée, cet officier respecté donne une réponse cinglante : « c’est parce que le chef de l’Etat n’est pas un Congolais. Il ne peut en aucun cas promouvoir une véritable armée. L’homme qui dirige le Congo a une «mission» à accomplir. Cette mission tient en trois mots : Détruire le Congo (…) Paul Kagame lui a confié la mission de «laisser le Congo mourir»[24].

A chaque lecteur de ces lignes de tirer les conséquences des confidences de ce grand homme d’armes et de comprendre désormais que quiconque fera alliance avec ce conglomérat de vautours, fût-il un Moïse Katumbi, contribuera à la pérennisation du coup d’état permanent en Rd Congo et se rendra complice de l’œuvre sordide de l’asservissement du peuple congolais. Un congolais averti en vaut mille !

 

Germain Nzinga Makitu.

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[1] L’expression est de Rémi PARMENTIER, La dictature du visible/Dictature de l’invisible dans Les manipulations de l’image et du son, Paris, Hachette, 1996, p. 103.

[2] J:-P. GOUREVITCH, L’image en politique. De Luther à Internet et de l’affiche au clip, Paris, Hachette, 1998, p. 108.

[3]MBAMBA DI LELO, Joseph Kabila joue avec le feu! Dans http://www.congoindependant.com

[4] Lire mon article G. NZINGA MAKITU, De la propension de l’élite congolaise à collaborer avec l’ennemi de son pays dans http://www.nzignagermain.com

[5] G. NZINGA MAKITU, La fabrique des opposants : cas de Moïse Katumbi et de Vital Kamerhe dans http://www.desc-wondo.org

[6] Carine Katumbi, l’épouse de Katumbi, en fera un démenti quelques jours plus tard. Cfr C. KIENGE, Retrait des policiers à la résidence de Katumbi : Carine Katumbi confirme l’info de Vac Radio dans http://www.vacradio.com

[7] J.-P. ALBERT, Du martyr à la star. Les métamorphoses du héros national dans P. CENTLIVRES et alii, La Fabrique des héros, Paris,  Ed. MSH, 1999, p. 22.

[8] G. NZINGA MAKITU, La fabrique des opposants : cas de Moïse Katumbi et de Vital Kamerhe,  p. 6.

[9] A. ROSS, Moïse Katumbi avec ses lobbyistes américains en lice pour 2016? Reportages Reuters dans http://uk.reuters.com

[10] D. LELOUP, L’offshore secrète de Moise Katumbi du 31 janvier 2014 dans Marianne Belgique http://www.mbelgique.be

 

[11] J.-L. KIENGE. RDC : Joseph Kabila prépare Moïse Katumbi pour la présidence de 2016 sous ses griffes félinoises? dans http://www.vacradio.com

[12] Ibid.

[13] J. SADOWSKY & J. ROCHE, Les 7 règles du storytelling. Inspirez vos équipes par un leadership performant, Paris, Ed. Pearson Education France, 2010, p. 107.

[14] O. CLODONG & G. CHETOCHINE, Le storytelling en action. Transformer un politique, un cadre d’entreprise ou un baril de lessive en héros de saga, Paris, Eyrolles, 2010, p. 33.

[15] La formule est de Philippe BRETON, La parole manipulée, Paris, La Découverte, 2000, p. 24.

[16] G. NZINGA MAKITU, La manipulation des medias congolais en période électorale, Kinshasa, Mediapual, 2006, p. 11.

[17] I. RAMONET, Propagande silencieuse, Paris, Gallimard, 2000, p. 7.

[18] M. WEST, L’ambassadeur, Paris, Livre de poche, 1965.

[19] NGUBAA, Vers une coalition G7 – Dynamique de l’opposition du 20 octobre 2015 dans http://www.laprosperiteonline.com. Il faudra noter que la Dynamique de l’opposition qui s’est battue jusque là dans une guerre interne de leadership se trouve prise au piège par la plate-forme G7 qui a déjà à son actif identifié ses priorités et ses objectifs et son projet de s’allier à un candidat commun qui n’est rien d’autre que Moïse Katumbi, le dauphin de celui que l’opposition croit combattre.

[20] MBAMBA DI LELO, G7 : dissidence ou manipulation ? dans http://www.congoindependant.com

[21] G. NZINGA MAKITU, Stratégies de domestication d’un peuple. BMW comme arme de destruction massive, Paris, Edilivre, 2014, pp.201-415.

[22] J.-P. MBELU, “JOKA” est un « soldat » au service d’une cause dans http://www.ingeta:org

[23] Lire à ce propos F. DIANGITUKA, La fraude électorale. Comment on recolonise la RDC, Paris, L’Harmattan, 2007.

[24] B. AMBA WETSHI, Questions directes au général Paul Mukobo dans http://www.congoindependant.com

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