Par Jean-Pierre Mbelu
« Ndondo ya budikadidi wa kushila ndelanganyi yetu tshindelele » (Serment de liberté que nous léguons à notre prospérité pour toujours). Tel l’objet de la lutte perpétuelle. – B. S.
Incapables d’une remise en question profonde du néocolonialisme, « les copains et les coquins » « tshididistes » dans leurs élans vampiristes n’ont que deux mots à la bouche : élections et rue. Ayant eux-mêmes bénéficié de ces « élections-pièges-à-cons », ils ont fait une option sacrificielle pour le reste de nos populations qui leur est bêtement docile. Après chaque cycle de ces « élections-pièges-à-cons », ils commencent déjà à parler du prochain. Pourquoi ? Ou ils n’ont pas trouvé leur compte ou ce qu’ils ont trouvé n’ a pas été à la mesure de leurs attentes et/ou de celles de leurs communs parrains.
Pendant qu’ils sont à ce qu’ils appellent « les affaires », ils ne parlent pas du peuple. Dès que l’un d’eux les remplace, ils reprennent le même refrain : élections et rue.
La logique sacrificielle
Malheureusement, les populations décérébrées, appauvries, assujetties et abêties qu’ils envoient régulièrement dans la rue ne leur demandent pas les comptes de la période où eux-mêmes étaient aux « affaires » comme ils aiment bien dire.
Ce sont les mêmes qui sont toujours là sur le devant de la scène en train de tuer nos populations. A leurs rares moments de lucidité, ils disent ceci : « Leurs parrains leur demandent de mesurer leur popularité par leur capacité de mobiliser les foules et de les envoyer dans la rue. »
Et lorsque ces populations vont dans la rue en répondant à leur logique sacrificielle et qu’il arrive que « les tontons macoutes » de « leurs copains et coquins » tirent dessus, ils ne prévoient rien pour la prise en charge des familles éprouvées sur le court, moyen et long terme. Amnésiques, ils ne luttent même pas pour qu’un mémorial soit érigé en mémoire de ces compatriotes. Non. Pourquoi ?
Tout simplement parce que « les copains et les coquins » s’inscrivent dans une logique sacrificielle. Eux ne se tirent jamais dessus. Jamais. Jamais. Ce sont les mêmes qui sont toujours là sur le devant de la scène en train de tuer nos populations. A leurs rares moments de lucidité, ils disent ceci : « Leurs parrains leur demandent de mesurer leur popularité par leur capacité de mobiliser les foules et de les envoyer dans la rue. »
Pourquoi les parrains font-ils cette proposition ? Parce qu’ils utilisent la violation des « droits de l’homme » pour appliquer dans les pays qu’ils veulent soumettre leur « soft power ». Comme ils savent que l’armée et la police kongolaises sont infiltrées et qu’elles ne sont pas patriotes, ils sont convaincus que des manifestations de rue seront absolument suivies des « violations des droits de l’homme ». Cela pourrait leur servir d’épée de Damoclès sur la tête du « copain et coquin » déjà coopté et présentement « aux affaires ».
Un serment de liberté à léguer à notre prospérité pour toujours
Pour eux, coopter des « copains et coquins », les uns après les autres – dans la mesure où ils sont interchangeables – les crédibilisent auprès des populations croyant en « l’alternance démocratique » sans alternative politico-économique, sociale et culturelle.
De quoi est-il profondément question au Kongo-Kinshasa ? Du serment de liberté, de « ndondo wa budikadidi », à léguer à notre prospérité pour toujours. Un « ndondo », un serment est une alliance qu’il ne faut pas trahir sous peine du rejet des ancêtres ! Donc, il ne s’agit pas de lécher les bottes des « copains et des coquins ».
Est-ce pour autant que la rue comme lieu de la lutte et de la résistance contre « le pouvoir-os-pervers » devrait être décriée ? Non. Y aller après avoir avoir identifié le véritable adversaire et la nature de l’adversité, c’est différent. Se laisser manipuler pendant plus de deux décennies par une « mafia » faisant partie du réseau transnational de prédation sans qu’elle encaisse dans ses propres rangs des pertes en vies humaines, c’est tout simplement de la bêtise.
Les foules envoyées bêtement dans la rue par « les copains et les copains » sous la dictée des parrains agissant dans l’ombre devraient se laisser guider par les minorités éveillées, conscientes et consciencieuses, ayant maîtrisé ces tactiques de manipulation néocoloniale.
De quoi est-il profondément question au Kongo-Kinshasa ? Du serment de liberté, de « ndondo wa budikadidi », à léguer à notre prospérité pour toujours. Un « ndondo », un serment est une alliance qu’il ne faut pas trahir sous peine du rejet des ancêtres ! Donc, il ne s’agit pas de lécher les bottes des « copains et des coquins », vampires au service du néocolonialisme, qu’ils soient de gauche, de droite ou du centre. Tous ne sont que des « négriers des temps modernes » ayant choisi l’option sacrificielle de nos populations.
Babanya Somba Manya
Génération Lumumba 1961