Par Mufoncol Tshiyoyo
L’Angola accepte, et se réjouit même, de participer à une réunion aux États-Unis dont l’objet principal fut le Congo-Kinshasa sans qu’aucun congolais, et même à tire d’observateur indirect, n’y soit invité ou associé. Ça rappelle bien Berlin et 1885. C’est ce que nous avons toujours appelé »soumission au premier degré », c’est-à-dire le lien direct de domination et soumission entre d’un côté, le maître (les USA) et de l’autre, l’esclave (L’Angola).
Nous sommes de ceux qui ont toujours prôné un leadership clairvoyant, local et indépendant appelé à faciliter la redistribution des cartes au niveau de la région des Grands Lacs. Et à asseoir de ce fait son ordre.
L’Angola, la gestion du Congo et le maître américain
Pour ce faire, nous pensions à l’Angola. La production pétrolière, qui fait que des multinationales pétrolières de la taille de Exxon-Mobil (Américain), ELF-Total (Français), Statoil (Norvégien), Royal Dutch Shell, (Pays-Bas Royaume-Uni), BP (britannique), Petrochinois,(Chine), Gazprom (Russe), pour ne citer que celles-là, se ruent en Angola, devrait lui assurer son indépendance à la fois politique et économique et lui permettre ainsi d’imposer et de jouer son rôle de leadership régional à même d’asseoir sa lecture du monde dans la région.
Invité comme le Rwanda et autres, notamment l’Ouganda, la Tanzanie, l’Erythrée, la Somalie, etc., l’Angola a fait partie de l’AFDL, cette nébuleuse associative rassemblée par l’élite anglo-saxonne et qui a pris possession du Congo-Kinshasa à partir du 17 mai 1997. Sauf que les Congolais n’ont souvent parler que du Rwanda et de Paul Kagamé sans faire allusion au rôle de l’Angola, sans la complicité duquel le Rwanda n’aurait jamais régné en toute quiétude à l’est du Congo. En effet, les forces militaires angolaises ont soutenu la Kabilie depuis leur entrée à Kinshasa et jusqu’à ce jour. L’armée angolaise est à Brazzaville comme elle se trouve à Kinshasa. À Kinshasa, l’Angola ne s’y retrouvait pas de son propre gré, c’est-à-dire sans l’accord préalable de l’élite anglo-saxonne qui l’a initialement associé au départ de Mobutu et sans directement lui confier la gestion des Grands Lacs.
Le Congo-Kinshasa, absent de la messe noire entre l’Angola et les USA, se soumettra à l’Angola comme hier face au Rwanda, une soumission d’esclave à esclave. La gestion du Congo et de l’homme congolais passe par intermédiaire d’une main noire interposée entre le maître, les USA et l’Angola, l’esclave de la maison contre l’esclave du champ.
Cette tâche revenant à Kagame et à Museveni avec qui le contrat du mercenariat fut d’abord signé. Aujourd’hui, les États-Unis viennent de signer de nouveaux accords militaires pour la région avec le l’Angola. Peut-on dire, à la signature desdits accords entre l’Angola et les USA, que Paul Kagamé et Museveni ont lamentablement échoué et perdu pour que les USA officialisent enfin, au vu et au su de tout le monde, les mêmes relations de mercenariat avec l’Angola au détriment du Rwanda. Serait-il possible que sans renier le service rendu par Rwanda, les USA auront le loisir de recourir au service de trois pays, à savoir le Rwanda, l’Afrique du Sud et aujourd’hui l’Angola comme des états-mercenaires à la solde de l’élite anglo-saxonne dans la région ?
L’Angola accepte, et se réjouit même, de participer à une réunion aux États-Unis dont l’objet principal fut le Congo-Kinshasa sans qu’aucun congolais, et même à tire d’observateur indirect, n’y soit invité ou associé. Ça rappelle bien Berlin et 1885. C’est ce que nous avons toujours appelé »soumission au premier degré », c’est-à-dire le lien direct de domination et soumission entre d’un côté, le maître (les USA) et de l’autre, l’esclave (L’Angola). Le Congo est absent de cette relation. La soumission au premier degré engendre automatiquement la soumission au second degré. Le Congo-Kinshasa, absent de la messe noire entre l’Angola et les USA, se soumettra à l’Angola comme hier face au Rwanda, une soumission d’esclave à esclave. La gestion du Congo et de l’homme congolais passe par intermédiaire d’une main noire interposée entre le maître, les USA et l’Angola, l’esclave de la maison contre l’esclave du champ.
Envier la position de Mobutu et son rôle en Afrique Centrale
Sauf que l’Angola fait fi du passé. Si Mobutu, avec son règne de 32 ans passé à la tête du Congo-Kinshasa, ne fut pas un instrument fabriqué et soutenu par les USA à l’époque de leur guerre dite froide, et que Paul Kagamé, le mercenaire anglo-saxon qui vient d’être lâché à son tour par ses maîtres d’hier, n’avait pas non plus été fabriqué et soutenu par les mêmes USA, en vue de l’occupation du Congo-Kinshasa, l’Angola aurait pu compter sur l’appui du peuple du Congo-Kinshasa en ce jour où ce pays convole en justes noces avec son maître.
De ce qui précède, on peut à juste titre se demander si certains hommes africains sont incapables de retenir la leçon de leur propre histoire dans leurs multiples rencontres avec l’Autre. Comment comprendre ou interpréter le fait qu’à chaque occasion et carrefour de l’histoire, piégé de la même façon, uniquement pour les intérêts d’autrui, ils refont le même geste et retombent dans le même piège qui leur reste éternellement tendu.
Pour conserver le pouvoir en Angola, après plusieurs années de règne sans partage, le MPLA et son leadership actuel se rendent à leur tour à Canossa. Comme ils ont toujours envié la position de Mobutu et de son rôle en Afrique Centrale sans être capable de proposer autre chose de diffèrent.
Ni l’exemple de Mobutu, ni celui de Savimbi de l’UNITA, lui aussi après avoir été abandonné, ni de Paul Kagamé qui voit l’Angola lui arracher le gâteau-Congo-Kinshasa par son rapprochement officiel avec les mêmes parrains chez qui tous ces pauvres africains se rendent, n’aura servi à rien ? Pour conserver le pouvoir en Angola, après plusieurs années de règne sans partage, le MPLA et son leadership actuel se rendent à leur tour à Canossa. Comme ils ont toujours envié la position de Mobutu et de son rôle en Afrique Centrale sans être capable de proposer autre chose de diffèrent.
L’homme congolais saura dire son mot. « Mais ce ne sera [jamais] l’histoire qu’on enseignera à Bruxelles, Washington, Paris ou aux Nations Unies, mais celle qu’on enseignera dans les pays affranchis du colonialisme et de ses fantoches. L’Afrique écrira sa propre histoire et elle sera au nord et au sud du Sahara une histoire de gloire et de dignité », (Lumumba).
Mufoncol Tshiyoyo