Par Jean-Pierre Mbelu
Sur cette vidéo (Jeffrey Sachs’ speech at the UN Food Systems Pre-Summit (full speech)) et en 2021 (le 26 juillet), Jeffrey Sachs, un économiste américain rappelle, en une minute, le parcours historique, politique et économique du Kongo-Kinshasa depuis Léopold II jusqu’à ce jour. Il dit comment, depuis 1885, ce pays est privatisé. A son avis, comme à celui de plusieurs « éveillés kongolais », c’est ce système de privatisation qu’il faut changer.
Son approche fondée sur l’histoire semble être aux antipodes de certains « concepteurs » du Kongo-Kinshasa de 2040. Eux ne comptent prioritairement que sur les entreprises privées. C’est-à-dire qu’ils veulent reconduire et perpétuer un système qui, depuis 1885, a fait passer ce pays de l’esclavagisme au colonialisme et au néocolonialisme. Ils sont dominés, dans leurs têtes et dans leurs esprits, à quelques exceptions près, par le modèle mondialiste/globaliste.
Les souverainistes patriotes, panafricains et solidaristes devraient être sensibles à cette question de changement systémique. Elle est cruciale. Ils pourraient mettre en place un « Etat stratège ». C’est-à-dire exerçant une responsabilité souveraine sur les richesses du pays, ayant un plan à court, moyen et long terme à réaliser dans les orientation économiques souveraines à prendre et plaçant toute cette économie sous sa tutelle et non sous celles des multinationales ou d’une autre autorité extérieure illégale et illégitime.
Eu égard à leur modèle systémique préféré, les petits changements cosmétiques qu’ils peuvent apporter ne sont pas et ne seront pas de nature à refonder en profondeur l’Etat kongolais. Compter sur eux pour un possible bonheur collectif partagé serait une erreur grave.
Les souverainistes patriotes, panafricains et solidaristes devraient être sensibles à cette question de changement systémique. Elle est cruciale. Ils pourraient mettre en place un « Etat stratège ». C’est-à-dire exerçant une responsabilité souveraine sur les richesses du pays, ayant un plan à court, moyen et long terme à réaliser dans les orientation économiques souveraines à prendre et plaçant toute cette économie sous sa tutelle et non sous celles des multinationales ou d’une autre autorité extérieure illégale et illégitime. Un Etat privilégiant les services publics, l’éducation, la recherche scientifique, l’amélioration des conditions de vie des populations participant à la production du « vivre ensemble » et au « bonheur collectif » à partir de leurs collectifs citoyens, etc. Bref, un véritable Etat souverain national (ou plurinational) et non un Etat néocolonial.
Cela étant, Jeffrey Sachs est (aussi) connu pour sa « thérapie de choc » recommandée à certains pays. Celle-ci n’a pas pu les aider à rompre avec le cycle infernal d’endettement. Ils n’ont pas non plus rompu avec le précariat. Il est sérieusement critiqué par Naomi Klein. Par sa façon d’inspirer les réformes économiques, il est reconnu comme l’un des partisans de « la montée du capitalisme du désastre ». (Voir N. KLEIN, La stratégie du choc. La montée du capitalisme du désastre, Actes Sud, 2008.)
Babanya Kabudi
Génération Lumumba 1961