Par Jean-Pierre Mbelu
La guerre de basse intensité et de prédation menée contre le Congo-Kinshasa a aussi eu comme fondements idéologiques des stéréotypes permettant de réduire les Congolais(es) au rang des moins que rien : des BMW. La haine d’en finir avec ces ‘’jouisseurs’’, ‘’buveurs de bière, danseurs de ndombolo et coureurs de jupons’’ assis sur des réserves colossales de matières premières stratégiques a animé une bonne portion de ‘’maîtres du monde’’ et de leurs proxys. Ils en ont éprouvé du mépris. Un mépris indéboulonnable dans certains cœurs et dans certains esprits décidés à s’engager sur la voie de ‘’la solution finale’’ pour effacer cette ‘’racaille’’ de la face de la terre. Le 19, le 20 et le 21 janvier 2015, à Kinshasa et dans d’autres coins du pays, les Congolais(es) assimilé(e)s au ‘’BMW’’ et aux ‘’pillards’’ ont résisté, mains nues’’, au début de ‘’la solution finale’’. Dans la quasi-indifférence totale ! Pour avancer sur cette voie, ‘’le raïs’’ cherche des majorités numériques.
Il semble être plus facile d’apprendre des livres que de la vie quotidienne. Revisitons les dates du 19, 20 et 21 janvier au Congo-Kinshasa. Le 19 janvier, les minorités organisées congolaises avaient réussi à établir un lien politique sur des réseaux sociaux. Ce lien leur a permis de suivre, à la minute près, le soulèvement populaire à Kinshasa. Entendons-nous bien.
Soulèvement populaire ne dit pas soulèvement numérique des populations
Qui dit soulèvement populaire ne dit pas soulèvement numérique des populations congolaises à Kinshasa. En politique, entendue comme participation citoyenne raisonnable et rationnelle à l’édification de la cité, c’est la qualité qui importe ; pas la quantité. En politique, ce sont les messages véhiculés par les minorités organisées et agissantes qui importent ; pas le soutien massif, non-réfléchi aux despotes obscurantistes. (En politique-business, oui. Les masses sont achetées ou vendues !)
Il est curieux que des compatriotes congolais se posent encore aujourd’hui la question de savoir s’il y a eu ou pas un soulèvement populaire à Kinshasa. Oui. Il y a eu un soulèvement populaire à Kinshasa. Les images existent. Ce soulèvement a pris comme prétexte la protestation contre le vote d’une loi électorale scélérate.
Il a fini par récupérer le message que les masses populaires ont lancé à Etienne Tshisekedi en 2011 : « Oooo ya Tshitshi e zongisa ye na Rwanda ». Ce soulèvement populaire qualitatif (malgré ses débordements) fut un appel à la fin de l’occupation. Quand la rue a dit : « Kabila akende », elle a, entre autres, appelé à la fin du système oligarchique de nouveaux prédateurs, ‘’petites mains’’ du ‘’marché mondial autorégulé’’. C’est-à-dire que le rue a appelé à la fin de la gestion du Congo-Kinshasa par des proxys interposés et à celle du système néolibéral qu’ils servent. Elle voudrait que le Congo-Kinshasa soit dorénavant géré par ses dignes filles et fils sur fond des valeurs morales et éthiques saines.
Il est curieux que des compatriotes congolais se posent encore aujourd’hui la question de savoir s’il y a eu ou pas un soulèvement populaire à Kinshasa. Oui. Il y a eu un soulèvement populaire à Kinshasa. Les images existent. Ce soulèvement a pris comme prétexte la protestation contre le vote d’une loi électorale scélérate.
La Conférence du NED organisée le 27 janvier 2015 à Kinshasa a semblé être une réponse négative aux appels de la rue congolaise. Les évaluations chiffrées de cette rue abondent dans le même sens. Elles témoignent d’une ignorance crasse : le monde est dirigé par le 1% des oligarques d’argent. Ce sont donc les minorités qui gouvernent le monde et non les majorités numériques des élections-pièges-à-cons des démocraties bourgeoises.
Kabila et la fabrication de majorités numériques
Pour fabriquer ses majorités numériques, ‘’le raïs’’ a invité les gouverneurs de différentes provinces du Congo-Kinshasa a organisé des marches de soutien. Cette invitation peut être lue de plusieurs façons. La réussite du marionnettisme prend appui sur des majorités numériques. Surtout quand elles sont corrompues par les élites compradores jouant les relais entre elles et ‘’les petites mains du capital’’. L’appui visible des majorités numériques non-informées et corrompues constitue une arme de destruction massive de l’engagement citoyen dans les Etats ratés où ‘’le chaos constructeur’’ facilite la mise en place du ‘’nouveau désordre mondial’’ indispensable au règne du néolibéralisme. Au Congo-Kinshasa par exemple, ces majorités numériques sont une caution au soutien du réseau d’élites prédatrices au service de la vente des terres et à la mainmise sur les richesses stratégiques. Les élites prédatrices, ‘’petites mains du capital’’ s’appui sur l’ignorance des majorités numériques pour bénéficier du soutien des oligarchies d’argent mondiales.
‘’Le raïs’’, diminué aux yeux de l’opinion nationale et internationale avertie, est à la recherche du soutien des majorités numériques corrompues. Cette recherche est acharnée. Les marches organisées au pays ne lui suffisent pas. Il est allé en Guinée-Equatoriale pour rejoindre les Léopards. Le football étant l’un des domaines où l’émotion l’emporte un peu plus sur la raison, il croit désespérément qu’une bonne victoire de l’équipe congolaise pourrait lui permettre de récolter quelques dividendes du point de vue de sa notoriété.
Là où des masses populaires conjuguant ‘’connaissance’’ des questions politiques et ‘’conscience’’ de leur rôle dans la gestion de la cité, ‘’les maîtres du monde’’ organisent ‘’la guerre perpétuelle’’ pour engendrer l’abrutissement, l’avilissement, l’exacerbation de la haine et ‘’la guerre de tous contre tous’’ afin qu’ils règnent en seuls maîtres incontestés et incontestables.
Qu’est-ce que tout cela signifie ? Que ‘’les maîtres du monde’’ donnent ‘’le pouvoir’’ aux marionnettes donnant l’impression d’être soutenues par ‘’le peuple’’. Sans ce soutien ‘’apparent’’ ou ‘’construit’’, il leur est difficile de se décider. Quand ils tirent leur marionnette d’une ethnie minoritaire ou minorée, il lui crée ‘’une base’’ majoritaire numériquement. Leur objectif est de justifier leur choix numérique. En allant vers les minorités, ils jouent sur leur capacité de faire du chantage et de soumettre des marionnettes numériquement faibles.
En leur fabricant des majorités numériques non-informées et quasi inconscientes du rôle des masses populaires dans la fabrication des leaders, ils jouent sur leur capacité de retourner ces mêmes masses contre leurs marionnettes au moment du changement de régime. Là où des masses populaires conjuguant ‘’connaissance’’ des questions politiques et ‘’conscience’’ de leur rôle dans la gestion de la cité, ‘’les maîtres du monde’’ organisent ‘’la guerre perpétuelle’’ pour engendrer l’abrutissement, l’avilissement, l’exacerbation de la haine et ‘’la guerre de tous contre tous’’ afin qu’ils règnent en seuls maîtres incontestés et incontestables.
Les minorités organisées et agissantes ne doivent pas croiser les bras
Il y a donc lieu de lire dans les efforts conjugués présentement par ‘’le raïs’’, après son option résolue pour ‘’la solution finale’’ le 19, le 20 et le 21 janvier 2015, la reconnaissance du rôle du soutien massif aux leaders politiques commis à la gestion des Etats (ratés ou souverains).
Ce soutien massif peut être qualitatif ou quantitatif, info-formé, ignorant ou inconscient. Son passage qualitatif de l’ignorance ou de l’inconscience à la connaissance et à la conscience est souvent porteur de grands changements progressifs. Quand elle n’est que quantitatif, elle peut soutenir l’option de ‘’la solution finale’’. Les Congolais(es) arriveront-ils à se laisser berner par ‘’la kabilie’’ pour leur propre extermination ? L’avenir proche nous le dira.
Les minorités organisées et agissantes sont averties. Elles ne peuvent pas croiser les bras. Elles ne doivent pas croiser les bras. ‘’La kabilie ‘’ est à l’œuvre. Elle tire à boulets rouges sur tout ce qui bouge. Tuer et/ou esclavagiser les Congolais(es) est l’unique horizon de sa lutte.
Mbelu Babanya Kabudi
Formidable information à ceux qui ne connaisent pas encore. J’aurai souhasouhaité que cet article soit aussi publié en Anglais et au langue.
comment faire la plus grande reduffusion au congo pour que les congolais puissent savoir qu’il menent leur le combat contre le monde et que coute que coute alias kabila doit DEGAGER! INGETA