Par Jean-Pierre Mbelu
Les assassinats perpétrés par »les faux ADF/NALU à l’Est du pays et les chars de combats occupant plusieurs villes du Katanga sont des signes. Ils viennent rappeler à nos mémoires collectives défaillantes que »le faux processus de démocratisation » dont parlent les politicards congolais est une longue et grave distraction destinée à couvrir »le long et silencieux génocide congolais ».
Ces politicards distraient les populations congolaises sous-informées sur cette tragédie en leur présentant certains de ceux qui l’entretiennent comme étant des candidats »valables » à la mascarade électorale à venir. Complices conscients ou inconscients de ce »long et silencieux génocide », ils évitent d’en parler et d’en faire l’un des sujets de mobilisation des masses populaires.
Depuis quelques semaines, des compatriotes se plaignent. Ils ne comprennent pas qu’au lieu d’envoyer les chars de combat à l’Est du pays et plus particulièrement à Beni où se déroule dans l’indifférence générale »le génocide des Nande »1, »le raïs » les expédie dans plusieurs villes du Katanga. Ces compatriotes estiment qu’il fait cela parce qu’il voudrait en découdre avec Moïse Katumbi et ses proches du G7. Cette approche de »la guerre endémique » qui sévit au Congo-Kinshasa est minimaliste. Joseph Kabila et Moïse Katumbi, jusqu’à preuve du contraire, servent un même système : le système ultralibéral (mondialiste) piloté par l’Occident.
Le démantèlement de la souveraineté nationale à travers le monde
Depuis les années 1990 (et même longtemps avant), ce système travaille au démantèlement de la souveraineté nationale à travers le monde. Il crée de grands ensembles destinés à demeurer des marchés, des »landers » ou »des régions » dotés de compétences limitées. De plus en plus, des critiques occidentaux estiment que « tout le processus de la construction européenne est basé sur cette pression progressive en faveur d’une fédéralisation des Etats membres. »2 Ce processus s’étend à travers plusieurs régions du monde. Une bonne partie du Congo-Kinshasa se retrouve dans un espace très envié par »les Etats profonds » occidentaux dénommé »le Grand Rift ».
Depuis les années 1990 (et même longtemps avant), ce système travaille au démantèlement de la souveraineté nationale à travers le monde. Il crée de grands ensembles destinés à demeurer des marchés, des »landers » ou »des régions » dotés de compétences limitées.
Et au début de la guerre raciste de prédation et d’occupation imposée au Congo-Kinshasa vers les années 1996, « dans un célèbre rapport intitulé Reform, Conflict and Security in Zaïre (…), le professeur Steven Metz de l’US Army War College, préconissait » que si le pays de Lumumba éclatait en plusieurs morceaux, celui de l’Oncle Sam n’aurait qu’à en prendre acte.
L’Ouganda, le Rwanda et la Tanzanie sont encouragés à forcer cette »balkanisation » du pays avec l’appui des opposants congolais qu’ils avaient hébergés (dont ceux de l’AFDL). « Les satellites américains suivent la progression des troupes des rebelles congolais de l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo-Zaïre (AFDL) et des militaires ougandais et rwandais, sans communiquer aucun renseignement à Mobutu. En août 1997, quatre mois après l’avènement de l’AFDL, un rapport de l’organisation américaine human Right Watch signale la présence d’instructeurs des Special Forces américaines au Nord-Kivu, où ils entraînent des troupes rwandaises. En octobre 1996, des avions C-5 Galaxy et Hercule C-130 de l’US Airforce débarquent sur l’aéroport ougandais d’Entebbe des armes pour l’AFDL. Cette même année, des camions des systèmes radar et d’autres types de matériel militaire sont livrés à l’Ouganda. »3
Entretenir une mémoire historique congolaise consciente
Il est donc établi que le Nord-Kivu fut très tôt dans la ligne de mire des conquérants du »Grand Rift » auquel appartient aussi le Katanga. Que »les faux ADF/NALU » s’exprimant en Kinyarwanda tuent les Nande à Beni et que la police politique de »Joseph Kabila » fasse la même chose au Katanga, cela ne peut surprendre que les plus amnésiques d’entre nous.
L’expropriation et l’occupation des terres congolaises appartenant au Grand Rift marchent de pair avec l’extermination, le génocide des Congolais(es) qui y habitent. Les forces de la mort impliquées dans ce »génocide silencieux » y arrivent en procédant à une bonne division du travail. Amnésiques, plusieurs d’entre nous ont déjà oublié les objectifs majeurs de la guerre mené contre notre pays. Plusieurs ont même cru qu’elle a déjà pris fin et que le Congo-Kinshasa est devenu »une jeune démocratie ».
Que »les faux ADF/NALU » s’exprimant en Kinyarwanda tuent les Nande à Beni et que la police politique de »Joseph Kabila » fasse la même chose au Katanga, cela ne peut surprendre que les plus amnésiques d’entre nous.
Nous ne le dirons jamais assez : « Entretenir une mémoire historique congolaise consciente est une impérative nécessité. L’amnésie nous conduit à reproduire les mêmes erreurs en privilégiant l’émotion en lieu et place de l’identification des acteurs pléniers et des acteurs apparents de notre descente collective en enfer. La bonne connaissance des acteurs pléniers, de leurs supplétifs et de leur mode opératoire constitue la condition sine qua non de la reconquête de souveraineté effective,dès lors qu’il a été observé qu’« Un peuple sans mémoire, ne peut pas être un peuple libre ». »
Une distraction pour »le long et silencieux génocide congolais »
Les assassinats perpétrés par »les faux ADF/NALU à l’Est du pays et les chars de combats occupant plusieurs villes du Katanga sont des signes. Ils viennent rappeler à nos mémoires collectives défaillantes que »le faux processus de démocratisation » dont parlent les politicards congolais est une longue et grave distraction destinée à couvrir »le long et silencieux génocide congolais ».
Ces politicards distraient les populations congolaises sous-informées, mal informées ou pas informées sur cette tragédie en leur présentant certains de ceux qui l’entretiennent comme étant des candidats »valables » à la mascarade électorale à venir. Complices conscients ou inconscients de ce »long et silencieux génocide », ils évitent d’en parler et d’en faire l’un des sujets de mobilisation des masses populaires. Ils ont peur de déplaire à »leurs communs maîtres ».
Les assassinats perpétrés par »les faux ADF/NALU à l’Est du pays et les chars de combats occupant plusieurs villes du Katanga sont des signes. Ils viennent rappeler à nos mémoires collectives défaillantes que »le faux processus de démocratisation » dont parlent les politicards congolais est une longue et grave distraction destinée à couvrir »le long et silencieux génocide congolais ».
Plusieurs parmi eux ont participé, consciemment ou inconsciemment à la vente des terres congolaises sous forme de »carrés miniers ». Ils parcourent le monde en parlant de la démocratie, de l’alternance au pouvoir et non de l’occupation des terres congolaises et de l’extermination des Congolais(es). Certains parmi eux estiment que »les maîtres du monde » impliqués dans la conquête du »Grand Rift » et dans la lutte contre la souveraineté nationale et populaire vont au même moment soutenir »la promotion de la démocratie » au Congo-Kinshasa. Ils peuvent ne pas le faire en Irak, en Libye et en Syrie ; mais au Congo de Lumumba….
Mbelu Babanya Kabudi