Par Mufoncol Tshiyoyo
«L’Amérique rappelle [aujourd’hui] l’Empire romain du temps de l’empereur Trajan (début du IIᵉ siècle de notre ère). À cette époque, Rome a passé des offensives stratégiques à la défense stratégique ; Rome a commencé à bâtir le limes et à abandonner quelques régions conquises, avant tout au Proche-Orient. »
Comme en 1997 au Congo, année qui a été marquée par la fin et la fuite de Mobutu, et c’est ici que s’arrête la comparaison avec l’Afghanistan, le désormais ancien président afghan, le sieur Ashraf Ghani, « pion » américain et agent normalisateur du chaos dans ce pays, a à son tour pris ses jambes à son cou.
La défaite américaine…
Si Mobutu a été remplacé par la canaille rwandaise à la solde Yankee, Ashraf Ghani est chassé de Kaboul par les Talibans, une ancienne fabrique américaine, mais qui a depuis tourné sa veste en jouant sur tous les tableaux. Les Congolais accueillent en héros les Américains, élevés au rang des « surhommes » Nietzschéens (Zarathoustra).
Si Mobutu a été remplacé par la canaille rwandaise à la solde Yankee, Ashraf Ghani est chassé de Kaboul par les Talibans, une ancienne fabrique américaine, mais qui a depuis tourné sa veste en jouant sur tous les tableaux.
Les Pachtounes talibans les chassent de Kaboul. Des images montrent les entours de l’ambassade américaine à Kaboul en feu. Et, une fumée noire s’élève dans le ciel. La presse mainstream évoque même Saïgon 1 975 (Hô Chi Minh aujourd’hui) en guise de comparaison. Qu’est-ce qui se passe en Saïgon ? C’est la défaite américaine. L’Amérique quitte le Vietnam la queue dans les pattes, vite et en courant.
En 1997, les analystes formatés à l’école du type occidental ont eu à avancer comme raison principale la fin de la fameuse guerre froide qui, d’âpres eux, a justifié l’abandon de Mobutu par les USA. La même question se pose aujourd’hui. Que diront-ils au sujet de fuite et des USA et de son agent Ashraf Ghani ? Beaucoup attendent que l’Amérique communique ses motifs pour qu’ils les reprennent en boucle.
Démystifier l’Amérique
Cependant, quelles que soient les justifications trouvées ou fabriquées, elles ramènent constamment vers le bon vouloir yankee. Quand, pourquoi, comment et où ils décident. Tout tourne autour de l’idéologie américaine de l’exceptionnalisme : Eux et nous. De manière générale, jamais l’abandon de Mobutu n’a été présenté comme une défaite de l’Amérique. Ni le soutien américain apporté à Paul Kagame dans le même type presque comme ce fut le cas avec Mobutu, un aveuglement et une défaite morale dans ce sens que toute puissance qu’elle est, l’Amérique n’assume pas ses actes par peur d’être jugée, par couardise tout simplement.
Il est de notre devoir de démystifier l’Amérique en vue de décomplexer l’homme congolais. Pourquoi se terrer derrière des « gestionnaires momentanés » quand la puissance affichée n’autorise, par sa nature, aucune négociation avec ses principes.
C’est pourquoi il est de notre devoir de démystifier l’Amérique en vue de décomplexer l’homme congolais. Pourquoi se terrer derrière des « gestionnaires momentanés » quand la puissance affichée n’autorise, par sa nature, aucune négociation avec ses principes. L’Amérique se cache derrière des nègres de service.
Se cacher est aussi une marque de faiblesse. Ce qui fait dire au professeur Russov que « l’Amérique rappelle [aujourd’hui] l’Empire romain du temps de l’empereur Trajan (début du IIᵉ siècle de notre ère). À cette époque, Rome a passé des offensives stratégiques à la défense stratégique ; Rome a commencé à bâtir le limes et à abandonner quelques régions conquises, avant tout au Proche-Orient ».
En un mot comme en cent, le temps a sonné pour que des peuples dont le destin s’écrit dans le présent aient intérêt à inventer et à se doter une nouvelle école de conception idéologique. On ne peut éternellement se confier aux autres peuples pour prétendre à exister. Un véritable chef fait rêver sa jeunesse en se donnant lui-même en modèle.
Demain s’écrit déjà au présent.
Mufoncol Tshiyoyo, M.T.