Je lance un appel à tous les Congolais de souche. Ne tombons pas bêtement dans le piège nous tendu par le pouvoir.
J’invite mes Compatriotes congolais de souche à se ressaisir rapidement afin de ne pas rester prisonniers du piège que le pouvoir nous a tendu. M. Tshisekedi accepte le dialogue alors que les concertations nationales n’ont rien produit, alors que c’est le pouvoir en place qui le convoque et non la communauté internationale qui, du reste, peine à résoudre le problème congolais. L’idée du dialogue n’est pas mauvaise mais il faut chercher à découvrir les intentions de celui qui l’a initié pour s’en éloigner aussitôt.
M. Ngbanda s’attaque à M. Tshisekedi sinon aux Tshisekedi (père et fils) sans vraiment se rendre compte qu’il ouvre ainsi une crise voulue par le pouvoir afin de gagner du temps et de rendre les Congolais responsables de la mauvaise gouvernance du pays.
M. Muanda Nsemi s’en prend aux ba Ngala, ba Luba, ba Swahili qui « peuplent » la ville de Kinshasa sans vraiment se rendre compte que la capitale du pays doit être habitée par tous les Congolais sans exception car c’est le centre de la vie publique (politique et économique) nationale.
Toutes ces querelles entre véritables fils du pays font désordre et ouvrent la porte aux stratèges étrangers qui cherchent à maintenir leurs affidés au pouvoir car, disent- ils : « les Congolais sont incapables de s’entendre, il faut s’appuyer sur un Rwandais devenu Congolais sans au préalable obtenir formellement la nationalité pour avoir notre mainmise sur les ressources du Congo ».
Entre-temps, des Congolais d’origine étrangère (excusez cette expression qui ne vient pas de moi) s’emparent du débat et nous laissent croire qu’eux seuls peuvent Unir la Nation Congolaise pendant que les hommes au pouvoir se frottent les mains : heureux d’avoir réussi leur coup.
Toutes ces querelles entre véritables fils du pays font désordre et ouvrent la porte aux stratèges étrangers qui cherchent à maintenir leurs affidés au pouvoir car, disent- ils : «Les Congolais sont incapables de s’entendre, il faut s’appuyer sur un Rwandais devenu Congolais sans au préalable obtenir formellement la nationalité pour avoir notre mainmise sur les ressources du Congo».
Tout cela fait désordre et nous éloigne du but à atteindre.
J’invite les Compatriotes congolais à plus de lucidité, à plus de raison et à ne pas tomber dans le piège que nous tend ceux qui dirigent le Congo pour leurs propres comptes et qui ne veulent pas organiser les futures élections.
Je m’oppose fermement au culte de la personnalité car l’expérience avec Mobutu a été très négative. Nous devons nous appuyer sur un leadership collectif, collégial ou encore consensuel, sur les idées de progrès et jamais sur des hommes miracles qui ont déjà causé beaucoup de torts aux Congolais dans un passé récent.
Sortons rapidement de cette mauvaise passe. Le dialogue – comme les concertations nationales et la décentralisation – est une longue distraction qui sert à nous diviser, à gagner du temps et à ne pas organiser les élections dans le temps prévu. Ne nous laissons pas duper par les plus cyniques. Mais soyons des femmes et des hommes responsables prêts à gérer le destin du Congo dans la transparence et dans l’intérêt de tous les Congolais. Les petits calculs égoïstes des uns et des autres et le culte de la personnalité tuent l’avenir de notre nation.
Fweley Diangitukwa (sous la direction de), Les Congolais rejettent le régime de Kabila, éditions Monde Nouveau/Afrique Nouvelle, juin 2015, 346 pages.