Interview réalisée par Kapinga-Sephora Lukoki de Congo Na Paris et SLK News.
A l’occasion des « 62 ans de l’indépendance de la RD Congo », SLK News s’est entretenu avec Jean-Pierre Mbelu sur le sens de la date du 30 juin, le bilan de ces 62 ans et les perspectives d’avenir pour le pays.
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62 ans d’indépendance de la République démocratique du Congo, quel bilan politique, économique, socio-culturel peut-on en tirer ?
Madame, merci pour la question. Depuis quelques années, j’essaie de déployer des efforts pour questionner les mots et les concepts afin d’éviter, le mieux que je peux, l’usage de ceux qui sont corrompus. Répondre à une question alignant des mots et concepts corrompus tels que « indépendance », « République Démocratique du Congo » est un exercice très difficile pour moi. Le Kongo-Kinshasa n’est pas un pays indépendant. Parler de son indépendance, c’est entretenir une illusion. L’illusion d’une indépendance politique sans une indépendance économique. Les pays vivant dans cette illusion et de cette illusion sont des néocolonies. Donc, à mon humble avis, le Kongo-Kinshasa est une néocolonie de l’Occident collectif. Alors, dites-moi, par quel miracle, une néocolonie peut-elle être « une république démocratique » ? Cette néocolonie souffre d’une désorientation existentielle dans le chef des sous-fifres jouant le rôle de gouvernants fantoches.
Le bilan qu’il s’agit de tirer est celui d’une néocolonie. Il se résume en ceci : une régression anthropologique. C’est-à-dire un appauvrissement qui est à la fois économique, social, culturel, politique, spirituelle, etc. Donc, un appauvrissement systémique et systématique de l’humain kongolais du point de vue des marqueurs de son « BOMOTO » que sont la justice, la solidarité, la vérité, la dignité, la fierté, la liberté, etc. Raf Custers a bien résumé, en quelques mots, la situation du Kongo-Kinshasa actuel : « Au Congo, seule la colonisation est durable ». Et il ajoute : « Le Congo est un pays appau-vri. » Il illustre cela en quelques mots : « La seule chose durable, au Congo, c’est la colonisation. 87 millions de Congolais restent à la traîne, sans em-ploi digne, sans revenu décent, sans minerais, sans raffineries, sans industrie transformatrice propre. Pendant que nous nous rafraîchissons, eux peuvent suer sang et eau, comme cela a toujours été le cas depuis des éternités.»
Tirer le bilan du Kongo-Kinshasa passe (aussi) par la déconstruction du discours officialisé et par le questionnement de l’inversion sémantique. C’est cette préoccupation qui m’a conduit ) écrire, en 2017, un livre intitulé « Ingeta. Dictionnaire citoyen pour une insurrection des consciences ». Voici la référence de l’article de Raf Custers : Au Congo, seule la colonisation est durable | Investig’Action (Moi, je parle de la néocolonisation dans la mesure où la colonisation est assurée par « les kapita médaillés » kongolais. Cela étant, cette néocolonisation a produit ses « dissidents » et « ses résistants ». Ils sont l’envers de sa médaille. Des minorités éveillées et organisées, héri-tières des luttes des Pères et des mères pour la souveraineté du pays, sont, au cœur de cette néocolonie et de la diaspora kongolaise, les fers de lance de la guerre des idées pour une véritable indépendance.
Le Kongo-Kinshasa n’est pas un pays indépendant. Parler de son indépendance, c’est entretenir une illusion. L’illusion d’une indépendance politique sans une indépendance économique. Les pays vivant dans cette illusion et de cette illusion sont des néocolonies. Donc, à mon humble avis, le Kongo-Kinshasa est une néocolonie de l’Occident collectif.
Cette année, les compagnons de Patrice Lumumba, Joseph Okito (deuxième vice-président du Sénat et Maurice Mpolo (ministre de la jeunesse et des sports dans le gouvernement Lumumba puis nommé chef d’Etat-major) tous deux assassinés le 17 janvier 1961 au Katanga le même jour ont été admis dans l’ordre national des héros nationaux Kabila-Lumumba, pourquoi une telle reconnaissance a-t-elle attendu 62 ans?
Dans une néocolonie, les décisions ne sont pas prises par « les kapita médaillés », « les nègres de service ». Elles sont dictées par « les maîtres de l’humanité » et exécutées par leurs proxys. C’est l’étude de ce mode opératoire qui peut aider à comprendre pourquoi une telle reconnaissance a attendu 62 ans. La désorientation existentielle, c’est aussi cela : attendre le quitus des »maîtres de l’humanité » avant de reconnaître ses propres héros.
Il y a un petit bémol. De près ou de loin, des efforts déployés par les jeunes, les hommes et les femmes de bonne volonté kongolais et belges -surtout en Belgique- pour exiger que la lumière soit faite sur l’assassinat de Lumumba et de ses compagnons ont participé de cette reconnaissance »officielle ». De petites luttes ont produit ce fruit-là. De petites luttes menées contre le néo-colonialisme et exigeant que la vérité soit dite sur cet assassinat ; et que cette histoire soit enseignée en Belgique. C’est d’un. De deux, pourquoi une telle reconnaissance maintenant ? Que porte-t-elle comme message ? Il y a tout un décryptage à faire sur la question. En politique, rien n’arrive au hasard.
Dans une néocolonie, les décisions ne sont pas prises par « les kapita médaillés », « les nègres de service ». Elles sont dictées par « les maîtres de l’humanité » et exécutées par leurs proxys.
Le 8 juin dernier, lors de la visite du couple royal belge en RDC, le roi Philippe a exprimé ses « profonds regrets » pour les atrocités de la période coloniale, comment cela peut-il être perçu sachant qu’il n’y a pas eu d’excuses officielles ni réparations ? Est-ce que cette visite marque un tournant dans les relations belgo-congolaises et qu’il est temps de « regarder vers l’avenir » comme l’a évoqué dans son discours, le président congolais Félix Tshisekedi ?
Un tournant, je ne sais pas. Et pour qui ? Il serait important de replacer tout ceci dans un contexte plus large de l’intensification de « la guerre froide ». A moins de se cacher derrière son petit doigt, relever que tout ceci a lieu au moment où « les maîtres de l’humanité » refusent l’avènement d’un monde multipolaire des Etats-civilisations-souverains » au profit du vieux monde unipolaire dominé par la culture néolibérale méprisant la vie et rejetant l’altérité, cela est très important. Pourquoi ? L’Occident collectif mobilisé comme un seul homme derrière « les maîtres de l’humanité » ne veut pas entendre parler d’un monde polycentré. Croire que, dans ce contexte, il y a lieu de tourner la page et de « regarder vers l’avenir » pourrait être synonyme du déni de la réalité. Comment un pays qui n’est pas souverain peut-il « regarder vers l’avenir » dans un pareil contexte sans une maîtrise de son passé qui ne passe pas ? Moi, je ne vois pas comment.
Sans une bonne diversification du partenariat stratégique et économique, sans une souveraineté assumée et respectueuse de la charte de l’ONU et protégée par les collectifs citoyens (des patriotes souverainistes), « regarder vers l’avenir » ne signifie rien. Des lendemains qui chantent peuvent être purement et simplement chimériques.
Le 62ème anniversaire de l’indépendance est marqué par le retour des restes de la dépouille de Lumumba héros national et icône des indépendances panafricaines. Une étape importante pour le deuil familial et national. D’un point de vue historique et politique, quelle est votre analyse sur ce grand événement ?
Qu’est-ce qui fait l’importance de cette étape ? Comment faire pour que cette étape soit importante ? Voilà comment votre question aurait pu être posée. Si cette étape peut aussi être lue comme un pas important effectué par les luttants contre le néocolonialisme, son importance sera le produit de la concrétisation des objectifs poursuivis par la lutte de Lumumba, de ses compagnons et de plusieurs autres panafricains. Si cette étape devient un nouveau départ possible pour des luttes citoyennes conduisant les pays africains vers leur réelle indépendance et souveraineté en conjuguant l’indépendance politique avec l’indépendance économique (en se tournant vers l’économie productive créatrice d’industries locales et d’emplois).
Si cette étape peut être un début possible d’une étude approfondie de Lumumba partout au Kongo-Kinshasa ; le début d’une étude approfondie (et critique) de Lumumba de l’école primaire à l’université de façon à conjurer la désorientation existentielle que son assassinat a provoqué et à démultiplier ce héros national. Si cette étape suscite chez les Kongolais(es) le goût d’aller fouiner dans les archives pour en savoir un peu plus sur les causes de l’assassinat de leur héros afin qu’ils (elles) créent des collectifs citoyens luttant pour que cela ne se reproduisent plus. Si cette étape intensifie au Kongo-Kinshasa les luttes pour une Afrique des Etats unitaires unis. Je peux multiplier les si. L’importance de cette étape sera liée au sens que les Kongo-lais(es) et les autres africains donneront au deuil « officialisé » de Lumumba et ses compagnons. J’y fais allusion dans cet article :Le deuil de Lumumba et un possible nouveau départ.
Le Kongo-Kinshasa, abusivement dénommé République Démocratique du Congo, doit d’abord s’approprier son destin. Il doit rompre avec le néocolonialisme et requalifier la guerre de basse intensité qui lui est menée. Et comprendre qu’elle ne vise pas d’abord ses matières premières. Non. Elle est une guerre contre sa matière grise. Elle est une guerre contre l’intelligence des Kongolais(es), contre leur »BOMOTO ».
La République démocratique du Congo regorge de ressources minières et naturelles, elle est au coeur des enjeux climatiques et technologiques, que faut-il faire pour que le pays soit à la hauteur des défis des prochaines années afin de se hisser sur le devant de la scène internationale et répondre à cet appel d’un Congo puissant ?
Le Kongo-Kinshasa, abusivement dénommé République Démocratique du Congo, doit d’abord s’approprier son destin. Il doit rompre avec le néocolonialisme et requalifier la guerre de basse intensité qui lui est menée. Et comprendre qu’elle ne vise pas d’abord ses matières premières. Non. Elle est une guerre contre sa matière grise. Elle est une guerre contre l’intelligence des Kongolais(es), contre leur »BOMOTO ». Ce »BOMOTO » est enraciné dans une terre-mère dont les vampires veulent s’emparer afin de transformer les Kongolais(es) en hommes et femmes déboussolés, dépaysés, déracinés, déstructurés, aliénés, assujettis, soumis, abâtardis. D’où l’importance d’une lutte existentielle pour une révolution culturelle, celle qui déclare révolu et combat tout ce qui porte atteinte à ce »BOMOTO ».
La révolution culturelle kongolaise peut conduire à la remise des têtes et des cœurs à l’endroit en vue d’une rupture assumée collectivement avec le néo-colonialisme. Elle est nécessaire à la structuration de la matrice organisationnelle d’un autre Kongo. Comment peut-elle advenir ? Il appartient aux collectifs citoyens auto-organisés et animés par les minorités éveillées de la produire. Ces collectifs interconnectés devraient arriver à peser de tout leur poids dans les rapports de force afin que la hiérarchie institutionnelle néocoloniale cède la place au « peuple d’abord », au souverain primaire.
Donc, il appartient aux collectifs citoyens auto-organisés de réorganiser les rapports de force sociaux, économiques, éducatifs, spirituels et culturels afin que le souverain primaire devienne le véritable démiurge de sa propre destinée. (Ces questions sont abordées et approfondies dans mes derniers livres : Demain après Kabila (2018), La fabrique d’ un Etat raté (2021) et Discours sur la refondation nationale. Les conditions de possibilité d’une réappropriation du destin collectif (2022)).
La lutte existentielle pour une révolution culturelle kongolaise est un ouvrage à remettre sur le métier sur le court, moyen et long terme. A la suite du Mali, les collectifs citoyens kongolais auto-organisés devraient finir par promouvoir les assisses de la refondation nationale en luttant contre tout esprit partisan.
La lutte existentielle pour une révolution culturelle kongolaise est un ouvrage à remettre sur le métier sur le court, moyen et long terme. A la suite du Mali, les collectifs citoyens kongolais auto-organisés devraient finir par promouvoir les assisses de la refondation nationale en luttant contre tout esprit partisan.
La RDC subi une guerre de prédation depuis près de 30 ans. Plus de 10 millions de morts, des femmes violées, des civils massacrés, plus de 5 millions de déplacés en interne. La fête de l’indépendance a lieu encore une fois en pleine guerre incluant la dernière agression des terroristes du M23 soutenu par le Rwanda qui ont attaqué le territoire congolais à Kibumba et Rutshuru dans l’Est de la RDC. Que peut faire le Congo pour éviter toute forme de balkanisation et assurer sa souveraineté territoriale ?
Madame, comment peut-on fêter « une indépendance » dans une néocolonie ? Voyez-vous, nous avons un problème au sujet du sens des mots que nous utilisons au quotidien. Le Kongo-Kinshasa souffre d’une crise de sens dans le chef de plusieurs de ses filles et fils. Elle est pérenne, cette crise. Voilà pourquoi nous avons besoin de refonder l’école et l’université au Kongo-Kinshasa ; de créer et de multiplier les lieux de « kinzonzi », de « looso », des « masabakanyi », bref, des lieux où la palabre kongolaise facilite des débats qui soient des des trajets, des moments de l’apprentissage en commun. Des lieux où tous ces mots corrompus devraient être déconstruits. Même si je reconnais que les mots ne sont pas univoques.
Encore une fois, dites-vous, »une fête » en »pleine guerre » ; mais oui ; nous nous fourvoyons sur la nature de cette guerre et sur ses commanditaires. Comment voulez-vous qu’un petit pays pauvre, le Rwanda, vivant pour plus de 50% de son budget des apports extérieurs, soutienne une guerre pendant plus de 30 ans ? Ata yo moko ?
Cette guerre de prédation est aussi une guerre de basse intensité. Elle est menée contre le Kongo-Kinshasa par les Anglo-saxons en passant par leurs proxys rwandais, ougandais, burundais, kongolais, etc. C’est la raison pour laquelle elle est dénommée « guerre de basse intensité ». Elle peut revêtir la forme « hard » ou « soft ». Le M23 la fait sous sa forme »hard ». Plusieurs mouvements citoyens dits kongolais la font sous sa forme « soft ». Sous ses différentes formes, elle sert les intérêts anglo-saxons mais aussi ceux du réseau transnational de prédation dont il est question dans le rapport Mapping de 2010 et un peu plus tôt, dans le rapport Kassem de 2002.
Il n’y a pas de souveraineté sans justice. Il n’y a pas de justice sans indépendance réelle. Donc, c’est en redevenant réellement indépendant que le Kongo-Kinshasa pourra organiser un audit de son armée et de ses services secrets infiltrés par les proxys des Anglo-saxons et juger tous les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité et les crimes économiques commis sur son sol depuis plus de deux décennies. Devenir réellement indépendant, c’est renverser les rapports de force économiques et politiques qui sont défavorables au pays. Un petit pays a essayé. C’est la République centrafricaine. Elle réussit jusque-là. Un autre pays a essayé. C’est la Syrie. Ces deux pays ont changé leur partenariat stratégique. Tout comme le Mali. Tous ces pays sont en train de comprendre que ce n’est pas en faisant toujours la même chose avec les mêmes qu’on peut s’attendre à des résultats différents. Le Kongo-Kinshasa, la tête enfouie dans son »exceptionnalisme » et dans son insularité vit encore au siècle passé.
Que faire ? Essayez collectivement ce que les autres ont fait et rompre collectivement avec notre politique d’autruche. Les fanatiques, les tambourinaires et les thuriféraires ne sont d’aucun secours dans cette entreprise demandant un investissement sérieux en lucidité, en sagesse, en intelligence collective et en stratégie. Comment, voulez-vous, madame, que nous puissions éviter la balkanisation en travaillant avec ceux qui ont balkanisé le Soudan et qui disent, à haute voix, que la meilleure façon d’aider le Kongo, c’est de le balkaniser ? Comment ?
Il ne faut jamais oublier que leurs guerres sont des guerres d’usure. Ils évitent que les pays qu’ils attaquant et qu’ils convertissent en « Etats-ratés-manqués », en « Etats faillis » ne puissent se relever. Ils pourraient se réorganiser et échapper à leur contrôle. Donc, leurs guerres par morceaux deviennent des guerres perpétuelles. Ils ont surtout peur qu’un Kongo-Kinshasa libre, indépendant et souverain n’aide l’Afrique à s’unifier et à peser dans les rapports de force des grands ensembles d’un monde multipolaire.
C’est aux Kongolais(es) qu’il appartient de savoir cela et de se battre pour éviter la balkanisation de leur pays. J’avoue que malgré les nombreuses pertes en vies humaines et la traîtrise, plusieurs compatriotes se battent convenablement et résistent.
Il ne faut jamais oublier que leurs guerres sont des guerres d’usure. Ils évitent que les pays qu’ils attaquant et qu’ils convertissent en « Etats-ratés-manqués », en « Etats faillis » ne puissent se relever. Ils pourraient se réorganiser et échapper à leur contrôle. Donc, leurs guerres par morceaux deviennent des guerres perpétuelles.
Pour finir, depuis près d’un mois, plusieurs mouvements citoyens dont la Lucha, Filimbi et d’autres ainsi que de nombreux civils se mobilisent pour protester contre le cycle de violences et d’impunité mais aussi contre l’agression du Rwanda en RDC et réclamer la rupture des relations diplomatiques avec le Rwanda. Pour certains cette commémoration d’indépendance a un goût très amer. Quel message adressez-vous à la jeunesse qui résiste et aspire à voir un nouveau Congo ?
A la jeunesse kongolaise, je propose de constituer ses propres collectifs citoyens indépendants des réseaux de l’Open Society de George Soros ou des agences de sédition made in USA. Ceux-ci luttent pour la néocolonisation de l’Afrique et participent de l’infiltration des pays africains par les partisans de la culture néolibérale méprisant la vie et prônant la culture du déchet. (Lire S. ERBS, V. BARBE et O. LAURENT, Les réseaux soros à la con-quête de l’Afrique. Les réseaux d’influence à la conquête du monde, Va Editions, Versailles, 2017).
La jeunesse kongolaise doit pouvoir s’investir prioritairement dans la guerre des idées en sachant que celle livrée contre son pays est d’abord et avant tout une guerre contre sa matière grise. A ce point nommé, il est important qu’elle travaille à la fois sur les réseaux sociaux et dans les bibliothèques. Le refus de savoir, la volonté d’ignorer, le rejet du livre et la culture du paraître pourraient être nocifs pour cette jeunesse et pour notre devenir collectif.
Gagner la guerre des idées pourrait aider cette jeunesse à gouverner le Kongo-Kinshasa de demain, sans aucun complexe. Cette jeunesse doit créer ses médias alternatifs en s’inspirant de ceux qui existent déjà -ingeta.com, investig’Action, réseau international, le grand soir, mondialisation.ca, etc.-, fermer la télévision et ouvrir le cerveau. Acquérir l’esprit entrepreneurial lui sera indispensable. Son pays en a besoin. Néanmoins, que l’acquisition des compétences en matière d’entreprises ne l’éloigne pas de la culture de l’esprit critique afin qu’elle soit forte contre l’apprentissage de l’ignorance.
Nous, ses aînés, nous écrivons pour elle. Nos écrits sont son héritage. Un héritage soumis à son appréciation.
Qu’elle sache, la jeunesse kongolaise, que »les murs les plus solides tombent par leurs fissures ». Il y a plusieurs fissures dans les murs du néocolonialisme et un autre monde est en train de naître. Malgré tout… Est-ce qu’on mange les idées ? Oui. Et il est indispensable de comprendre avant d’agir et on ne tue pas les idées…
Remerciement :
Monsieur Mbelu, nous tenons à vous remercier pour votre disponibilité et votre investissement. Votre travail est une source d’inspiration pour les générations futures.