Source : Bart De Wever et Karl Vanlouwe dans De Morgen (26/02/2012)
La visite de M. Didier Reynders, au Congo donne un mauvais signal. C’est ce que disent Bart De Wever, président de la N-VA, et Karl Vanlouwe, président de la commission des relations étrangères du Sénat.
Récemment l’Organisation des Nations Unies a publié un rapport sensationnel. Selon les Nations Unies, les forces de sécurité congolaises se sont tendus coupables de graves violations des droits de l’homme, lors des élections en Novembre l’année dernière, y compris de meurtre et de torture. En outre, il ya 265 personnes qui attendent dans une prison sans aucun procès.
Au Cabinet des Affaires étrangères, dans la rue des Carmes, il reste silencieux comme l’année dernière au moment où le président sortant Joseph Kabila a modifié la constitution pour assurer sa réélection. Même avant le dévoilement des chiffres officiels une réunion avec le ministre congolais des Affaires étrangères avait déjà eu lieu à Hertoginnedal, loin d’Affaires étrangères et proche du quartier Matongé.
Les rapports sur les élections faits par l’Institut Carter et l’Union européenne toutefois pas étaient claires. Dans certains districts, le taux de participation était à 100 pour cent, avec 99,9 pour cent de vote pour le président sortant. Faut le faire. D’une bataille électorale équitable on pouvait à peine parler. Quoi qu’il en était l’état de notre pays a déclaré que le soutien financier – 16,5 millions – avant l’élection. Pourtant ceci était la condition principale sous laquelle notre pays offrirait du soutien finale pour les élections.
L’annonce officielle de la visite Reynders a eu lieu il ya quelques semaines. Notre ambassadeur à Kinshasa a souligné « l’excellente coopération entre la Belgique et le Congo, deux pays qui actuellement se trouvent dans une phase de dialogue permanent et constructif ». Le passage cité ci-dessus est symptomatique de l’absence totale de vision face au Congo. Sous le gouvernement violet-vert les liens avec le gouvernement de Kinshasa ont été ravivées. Le ministre des Affaires étrangères, à ce moment Louis Michel, a donné la priorité absolue au Congo, mais les fréquentes visites n’ont motivé Kabila, père et fils, à élaborer pour une démocratie ou le développement économique et social. Le niveau de vie du peuple congolais demeure l’un des plus bas au monde jusqu’à ce jour-ci.
Une vision stratégique
Le passage de Karel De Gucht, lui qui a eu le courage nécessaire pour exprimer des critiques face au pouvoir à Kinshasa, a été sensationnel dans les salons diplomatiques. Mais il résultait simplement à une politique parallèle dans laquelle les anciens ministres André Flahaut et Armand De Decker maintenaient les contacts de haut niveau. De Gucht était à peine sorti à la Commission Européenne, ou la gouvernement avait accepté la présence du Roi Albert à la cérémonie de 50 ans d’indépendance. Kabila ne pouvait pas imaginer un meilleur point de départ pour sa campagne un an plus tard.
Aujourd’hui, nos relations avec Kinshasa sont déterminés par la culpabilité historique, mais avant tout des intérêts individuels, en particulier du côté francophone. Ce voyage-ce s’inscrit aussi dans le soutien des contacts économiques.
Personne ne conteste la nécessité de la diplomatie économique, en particulier dans des moments difficiles. Mais ça ce doit pas être une justification pour légitimer un régime qui à travers des élections frauduleuses tente de rester au pouvoir. Et c’est ce qui arrivera. Notre ministre des Affaires étrangères est le premier ministre européen qui s’est rendu à Kinshasa. Évidemment, ceci renforcera la position de Kabila sur la scène internationale, contre la volonté des Congolais.
On ne peut pas attendre de notre diplomatie qu’elle intervienne partout. Les priorités doivent être analysées. Au Congo, cependant, nous avons encore une influence. Il est donc surtout douloureux que nous l’utilisons pour légitimer Kabila. Elle est aussi peu constructive face à une politique européenne commune. La lettre de félicitations de M. Di Rupo adressé à Kabila, avant que le résultat n’était connu, était impensable. Sous la pression de l’Europe on pourrait éviter qu’un membre de notre gouvernement assisterait à la prestation de serment de Kabila. Aujourd’hui nous nous isolons de nouveau. Le commissaire européen pour l’aide humanitaire, Kristilina Georgieva, a clairement une vision différente. Dans « De Standaard » elle déclarait sans scrupules que, l’Etat congolais abandonne ses citoyens.
Nous appelons en premier lieu, le ministre des Affaires étrangères à développer une vision stratégique sur la politique du Congo, en consultation avec le parlement fédéral, étatique et la société civile. La diplomatie ad hoc actuelle crée de la confusion. Mais ceux au pouvoir à Kinshasa doivent connaître les conditions que nous attachons à notre soutien, ce qui équivaut toujours d’un montant annuel d’environ 120 millions d’euros. Des conditions qui ont à voir avec le progrès et le développement démocratique, le respect des droits de l’homme, la bonne gouvernance et lutte contre la corruption. Toutes des conditions que le Congo ne remplit pas du tout. Aujourd’hui, Reynders peut déjà entreprendre quelque chose, notamment de ne pas serrer la main du chef d’Etat.