Par Jean-Pierre Mbelu
« Congolais, kozanga koyeba ezali liwa ya solo. »
Pendant que les marches se multiplient au Congo-Kinshasa et font « le plein », une étude faite sur la demande de la Banque mondiale vient reposer la question de la balkanisation du pays. Cette Institution Financière présentée officiellement comme étant « internationale » refuse de partager les conclusions de ladite étude.Elle affirme qu’ elle « ne garantit pas l’exactitude des données contenues dans la présente publication. Les frontières, les couleurs, les dénominations et autres informations figurant sur les cartes dans cette publication n’impliquent aucun jugement de la part de la Banque mondiale relatif au statut juridique d’un territoire, ou la reconnaissance, ou l’acceptation de ces frontières».
De quel droit, une institution financière peut-elle refuser de reconnaître les frontières intangibles d’un pays membre de l’ONU ? Répondre à cette question exige des compatriotes congolais qu’ils prennent conscience du véritable rôle de la Banque mondiale. Un minimum de lecture est important à ce point nommé. Sa stature internationale a déjà été remise en question par plusieurs écrivains. Eric Toussaint a écrit un livre sur cette Banque mondiale et sur sa capacité de mener des « coup d’Etat permanent » au détriment du droit des peuples à l’autodétermination. Ce livre peut être lu gratuitement (en PDF) sur Internet. (Qui ira le chercher ? Wait end see…)
Le jeu auquel participe la Banque Mondiale
Dans sa réponse au Roi Philippe après la présentation de ses excuses au peuple congolais à la veille du 60ème anniversaire de son indépendance, Eric-Toussaint revient à ce livre en notant ce qui suit : « Dans le livre Banque mondiale : le Coup d’État permanent paru en 2006 [1], de mon côté, j’ai mis en évidence le fait que la dette que la Belgique avait contractée auprès de la Banque mondiale au cours des années 1950 a été indûment mise à charge du peuple congolais grâce à la complicité de Mobutu qui avait organisé l’arrestation puis participé activement à l’assassinat de Lumumba. De quoi s’agit-il ? En violation du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, la Banque mondiale a octroyé des prêts à la Belgique, à la France, à la Grande-Bretagne, pour financer des projets dans leurs colonies (…) »
Les assassins financiers sont des professionnels grassement payés qui escroquent des milliards de dollars à divers pays du globe. Ils dirigent l’argent de la Banque mondiale, de l’Agence américaine du développement international et d’autres organisations ‘humanitaires’ vers les coffres de grandes compagnies et vers les poches de quelques familles richissimes qui contrôlent les ressources naturelles de la planète.
Un autre livre pouvant être lu gratuitement sur Internet et écrit par un Américain, « un assassin économique », John Perkins, jette, avec beaucoup de lucidité, une très belle lumière sur le jeu auquel participe la Banque mondiale. Voici ce qu’il écrit dans la préface de son livre intitulé « Confessions d’un assassin économique » (2016) :
« Les assassins financiers sont des professionnels grassement payés qui escroquent des milliards de dollars à divers pays du globe. Ils dirigent l’argent de la Banque mondiale, de l’Agence américaine du développement international (U.S Agency for International Development – USAID) et d’autres organisations ‘humanitaires’ vers les coffres de grandes compagnies et vers les poches de quelques familles richissimes qui contrôlent les ressources naturelles de la planète. Leurs armes principales : les rapports financiers frauduleux, les élections truquées, les pots-devin, l’extorsion, le sexe et le meurtre. Ils jouent un jeu vieux comme le monde, mais qui atteint des proportions terrifiantes en cette époque de mondialisation. Je sais très bien de quoi je parle… car j’ai été moi-même un assassin. »
Et voici ce qu’il a ajouté dans l’introduction de ce même livre : « L’ensemble des techniques utilisées par les assassins économiques et les chacals (leurres économiques, fausses promesses, menaces, pots-de-vin, extorsion, endettement, tromperie, coups d’Etat, assassinats, recours aux forces militaires) est devenu monnaie courante dans le monde d’aujourd’hui, plus encore qu’à l’époque où j’en ai parlé il y a plus de dix ans. Et pourtant, la plupart des gens n’en sont toujours pas conscients même si nous subissons tous le contrecoup de l’effondrement causé par ce cancer. Ces procédés sont devenus le système qui contrôle aujourd’hui l’économie, le gouvernement et la société. Un système reposant à la base sur la peur et l’endettement. »
La prise de position de l’Eglise du Christ
Lorsqu’au pays de Lumumba « un tueur à gages économique » est considéré comme allié, ce pays se dirige lentement mais sûrement vers son inexistence. Sa balkanisation pourrait être une étape précédant sa pure et simple disparition.
Dieu merci ! Bien qu’il y ait des compatriotes croyant que cette sûre et lente mort de notre pays est une vue d’esprit, l’Eglise du Christ au Congo-Kinshasa a, elle, voulu en savoir un peu plus. Elle a organisé une conférence ce 24 juillet 2020 sur la question et a pris une position sans équivoque.
Face au danger de la balkanisation de notre pays, nous sommes obligés, chacun dans son domaine , à nous lever comme un seul homme pour barrer la route à ce macabre et abject projet.
Le responsable de cette église, André Bokundoa-bo-Likabo, considérant cette conférence comme « un jalon » a dit ce qui suit : « Au regard de multiples défis auxquels fait face notre société, le silence de l’Eglise est une trahison . » En sus, « il a souligné que la mission prophétique de l’église du Christ au Congo est de dire la vérité, dénoncer toutes les injustices et tout ce qui avilit l’homme créé à l’image et à la ressemblance de Dieu et proposer des voies idoines de sorte de crise. Face au danger de la balkanisation de notre pays, nous sommes obligés, chacun dans son domaine , à nous lever comme un seul homme pour barrer la route à ce macabre et abject projet. » (RDC-BALKANISATION : l’Église du Christ au Congo donne sa position. )
Le souhait est que cet appel à l’unité atteigne les coins et les recoins de notre pays afin que l’intangibilité des frontières de notre pays soit respectée et que les alliances mortifères avec « les huissiers » du capital soient dissoutes.
Babanya Kabudi
Génération Lumumba 2020