L’analyste politique Jean-Pierre Mbelu corrige la lecture, par Radio Okapi, de l’arrivée au « pouvoir » de Joseph Kabila au Congo-Kinshasa, montre comment son bilan à la tête du Congo est positif pour ceux qui l’y ont placé, insiste sur l’importance d’une meilleure lecture et compréhension de notre histoire et de notre histoire avec l’autre, et explique pourquoi, nous congolais, nous devons nous engager dans une révolution des valeurs.
Sur la lecture de Radio Okapi de l’arrivée au « pouvoir » de Joseph Kabila
L’arrivée de Joseph Kabila à la tête du pays pose problème. Après l’assassinat de LD Kabila, nous pouvons poser cette question simple : A qui profite le crime ? Si nous mettons cette question entre parenthèses, nous n’allons pas faire un bon bilan de ces années que Joseph Kabila a usurpées le pouvoir au Congo. Mzee Kabila, assassiné, c’est à Joseph Kabila que profite le crime.
Comment évaluer le bilan de quelqu’un, à qui a profité l’assassinat de celui qui est supposé être son père adoptif. Qu’a-t-il fait pour que les commanditaires de cet assassinat puissent être connus et traduits en justice ? Nous nous sommes rendus compte que ceux qui avaient été gardés pendant très longtemps à Makala, étaient des sous-fifres.
Donc, Kabila usurpe le pouvoir et ne vient pas pour gouverner. Kabila vient pour poursuivre l’extermination des congolais, le pillage du Congo pour ouvrir effectivement le Congo, à ceux qui ont commandité l’assassinat de Mzee Kabila.
Sur le bilan des 15 ans de Kabila à la tête du Congo
C’est la que par moment, nous faisons une mauvaise lecture de l’homme. Cet homme est un soldat qui avait une mission spécifique, qu’il a réalisé ou qu’il est en train de réaliser, avec le soutien de ces parrains et de ceux à qui il sert de cheval de Troie. Il réussit très très bien son travail, mais cela aux dépens des populations congolaises. Qui meurent d’assassinats et de massacres, qui sont enfermés dans des prisons sans procès, qui sont criminalisés lorsqu’ils veulent se mettre debout. Et le Congo est devenu sous ce soldat du FPR, une prison à ciel ouvert.
Sur la lecture de l’histoire
Ces politiciens congolais ne s’intéressent qu’aux élections. Les questions liées à l’histoire, à l’économie, à la vie sociale de nos populations n’intéressent pas grand monde dans nos milieux politiques. Voilà pourquoi nous militons pour l’entrée des masses populaires congolaises dans cette arène politique. Pour qu’elles puissent, à partir de leurs collèges, organiser des assemblées capables de débattre, délibérer sur des questions constitutionnalisables de façon à pouvoir diminuer de plus en plus, de ceux qui, une fois qu’ils ont accès à la gestion de la « chose publique », oublient de travailler à la production de sens et du bien commun.
Sur la corruption au Congo
Le rapport Kassem de 2002 qui parle du réseau d’élites et qui montre comment ce réseau dont certains membres du gouvernement congolais actuel a participé, a pillé en règle le pays, comment ceux qui aujourd’hui participent à ces réunions de ministres se sont constituées une économie de la guerre.
Ce qui a été corrompu chez nous, c’est beaucoup plus le sens de l’être. Avec le conglomérat d’aventuriers qui a géré ce pays sous l’AFDL, nous nous sommes rendus compte que l’avoir a pris le dessus sur l’être. Le fait de pouvoir respecter l’être humain a été corrompu au point que plusieurs d’entre nous peuvent être achetés par l’argent.
Sur la révolution des congolais
Sur le choix des armes
Sur la mondialisation néolibérale
La mondialisation néolibérale travaille de la même façon que l’a fait la traite négrière, la colonisation ou la néocolonisation. Elle obéit à une même logique, la logique du mépris, la logique du racisme.
Quand ce mépris là est inoculé en nous. Nous croyons que nous valons absolument rien, en dehors du quitus que l’autre peut nous donner.
Sur les minorités organiques congolaises