L’analyste politique Jean-Pierre Mbelu revient sur la date du 17 mai 1997, dresse le bilan de l’afdl, apporte un éclairage sur l’évolution de la situation politique du Congo depuis 1997. Il souligne également l’évolution positive des mentalités et des attitudes face à l’histoire officielle et explique pourquoi il n’y a pas de démocratie au Congo.
Sur le bilan de l’AFDL
L’AFDL a été un conglomérat d’aventuriers et de marionnettes manipulées par l’extérieur pour pouvoir organiser l’extermination des congolais, l’occupation et la balkanisation du Congo.
Le petit bilan que l’on peut faire aujourd’hui, c’est que ce conglomérat d’aventuriers a contribué à l’extermination de plus de 10 millions de congolais et d’autres compatriotes de l’Afrique des Grands Lacs.
Nous devrions relire notre histoire, pour ne pas cautionner l’écriture officielle des dominants pour lesquels ce conglomérat d’aventuriers a travaillé, en s’adonnant à un mensonge originaire, en nous faisant croire que ce conglomérat venait chasser Mobutu du pouvoir pendant qu’ils permettant aux anglo-saxons ayant instrumentalisé le Rwanda de Kagamé et l’Ouganda de Museveni d’avoir accès au Congo et de commencer les massacres et le génocide parce que ces gens estimaient que les congolais sont indignes de pouvoir occuper les terres de leurs ancêtres.
Sur la situation du Congo depuis 1997
A force de répéter un mensonge, les différents conglomérats d’aventuriers estiment que ce mensonge finira par devenir une vérité. Ils ne cessent de dire que le Congo est une jeune démocratie. C’est une inversion sémantique grave. Il y a des politicards qui disent qu’ils se battent pour sauver la démocratie au Congo, or il n’y a jamais eu de démocratie. Et puis, ce n’est même pas une République, parce que vous ne pouvez pas avoir de République là où il n’y a pas d’Etat.
Sur le nécessaire travail d’inventaire
Nous avons aujourd’hui une documentation suffisante nous permettant de dire qui est qui, qui a fait quoi. Mais ceux qui parlent, ceux qui ont les médias du pays et les postes d’affairistes au Congo, essaient de tenir un discours qui corrompt les cœurs et les esprits et ne permettent pas une relecture rationnelle et raisonnable de cette histoire. Le travail de la relecture de notre histoire doit pouvoir se faire pour pouvoir dénoncer, de manière permanente, ce mensonge originel, et arriver, petit à petit à remettre le pays sur les rails.
Sur l’évolution des mentalités face à l’histoire officielle
Quand le père Machozi s’est levé pour conscientiser tous les Nande et leur dire vraiment ce qui leur arrivait depuis plusieurs années, il a été tué. Pourquoi ? Parce qu’il était une lumière qui se lève dans les ténèbres. Dès que la lumière commence à éclairer les ténèbres, les ténèbres s’enfuient, mais les princes des ténèbres s’efforcent de travailler de façon à étouffer la lumière.
Petit à petit, les congolaises et congolais vont finir par renverser la vapeur. Il y a une éducation et une auto-éducation qui se fait à travers les médias sociaux, mais aussi à travers certains mouvements comme la Conscience Nationale Congolaise, La mayonnaise est en train de prendre.
Sur les avancées démocratiques au Congo
Sur Joseph Kabila
Ce qu’ils sont en train de faire maintenant, c’est de voir qui, à travers, ce conglomérat d’aventuriers, peut le sauver. C’est-à-dire, faire ce que Herman Cohen avait déclaré sur Al-Jazeera, lui trouver quelqu’un comme Moïse Katumbi, qui lui créerait une loi d’amnistie pouvant couvrir les crimes qu’il a commis. On oublie qu’aujourd’hui les tueurs de Beni sont commandités à partir de Kinshasa.
Il est temps de tourner la page de ce Kabila.
Sur l’arrêt de la cour constitutionnelle
Sur la démocratie au Congo