Par Jean-Pierre Mbelu
Pour m’être entretenu à plusieurs reprises avec Paul Mwilambwe, je sais davantage qu’il y a des passés qui ne passent pas et qu’il n’y a pas de « crime parfait ». Tout crime laisse des traces…
Neuf ans après l’assassinat de Floribert Chebeya et de Fidèle Bazana, il est là et il veut témoigner.
Il veut fournir des preuves à ceux qui estiment qu’il n’y en a pas. Neuf ans, cela risque d’être trop pour les larbins et les victimes congolaises du syndrome de Stockholm !
Au Congo-Kinshasa, l’effacement du « passé qui ne passe pas » est un sport favori pour tous les artisans du « pouvoir-os », de l’enrichissement rapide et sans cause et pour les membres du réseau transnational de prédation ayant élu domicile dans les Grands Lacs africains depuis « la guerre de l’AFDL ».
La perte du sens de l’humain et de la dignité humaine au nom de « l’argent-roi » est en train de sacrifier la justice et la vérité historique pour lutter contre « la corruption » tout en promouvant des alliances contre-nature avec la kleptocratie. Promouvoir l’impunité au nom de l’évitement de « la chasse aux sorcières » semble être devenu le slogan le plus usité dans « les milieux du pouvoir-os ».
Hier encore, j’ai causé avec Paul Mwilambwe et palpé sa détermination de pouvoir rentrer au Congo-Kinshasa. Il croit fermement que « le nouveau pouvoir » épris de « l’Etat de droit » pourra l’aider à avoir accès à une « justice juste ».
Cela étant, j’ai peur que Paul ne puisse subir le sort de Mamadou Ndala. Ce dernier, à un certain moment de sa lutte pour la patrie, a cru à la théâtralisation du combat contre « l’ennemi ». Il n’a pas compris que « le fameux ennemi » était membre du réseau transnational de prédation dont la kleptocratie sévissant au Congo-Kinshasa était la face immergée de l’iceberg. Et Mamadou Ndala a payé de sa vie. J’espère, malgré mon doute, que le même sort ne sera pas réservé à Paul Mwilambwe après qu’il ait confié ce qu’il croit à RFI.
Babanya Kabudi
