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Une coalition des forces vives congolaises est née à Paris

Une coalition des forces vives congolaises est née à Paris

Une coalition des forces vives congolaises est née à Paris 960 640 Ingeta

Par Jean-Pierre Mbelu

Depuis quelque temps, les Congolais(es) semblent avoir compris qu’il est impossible de mettre leur pays debout avec plus de 400 partis politiques. De plus en plus, la tendance est au rassemblement. Plusieurs partis et associations de la société civile se mettent ensemble et disent être prêts pour le changement au pays de Patrice Emery Lumumba. Le 16 juillet 2016,  »une coalition des forces vives congolaises » est née à Paris et se fixe comme objectif de mettre  »un Congo-Kinshasa sous occupation » debout. Elle dit être prête à rompre avec le combat individuel pour un combat collectif. Cette coalition est faite des Congolais(es) de tout âge. Elle croit être prête à diriger  »une transition sans Kabila ». Wait and see, comme diraient les anglophones. Attendons voir !

Cette coalition est née après  »le Rassemblement de Genval ». Ce dernier a, il y a quelques semaines, pris des résolutions partagées par une frange importante de  »l’opposition » à Kinshasa. Il se prépare à un grand meeting pour le 31 juillet 2016 à Kinshasa. Il dit s’être démarqué de ce qui est appelé à Kinshasa  »la majorité présidentielle » et est prêt à participer au dialogue selon la résolution 2277 du Conseil de Sécurité de l’ONU, à certaines conditions.

L’incontournabilité du pluralisme politique

Il y a là, grâce et malgré les efforts conjugués pour unifier les Congolais(es), un fait qui se dégage : l’incontournabilité du pluralisme politique. Si nous prenons en compte d’autres forces de résistance congolaise vivantes au Congo-Kinshasa et partout à travers le monde, ce fait se confirme davantage. Prendre ce fait en considération devrait conduire à au Congo-Kinshasa créer des espaces de débat, des institutions et des structures où ce pluralisme peut s’exprimer sans entraves.

Revenons à  »la coalition de Paris ». A travers la prise de parole de certains de ses membres, une petite évocation de l’histoire permet de comprendre que les Congolais(es) n’en sont pas à leur première tentative de coaliser.  »Certaines coalitions sont nées le matin et se sont éteintes le soir », a dit l’un d’eux. Espérons que cette fois-ci pourrait être la bonne et que l’impossible ne puisse plus être congolais.

Les questions que le Congo-Kinshasa pourra se poser demain seront entre autres celles de la création des espaces où le pluralisme politique pourra s’exprimer de façon légitime sous l’arbre à palabre. C’est là l’une des conditions sine qua non de l’épanouissement de la démocratie participative.

Soulignons le fait que ces différents rassemblements mobilisent les passions. Certains de leurs membres sont prêts à faire la peau à ceux de leurs compatriotes pouvant remettre l’une ou l’autre de leurs orientations en cause. Ils sont, malheureusement prêts à la diabolisation des critiques de leurs faits politiques. Si la mobilisation des passions (et de la raison) est normale en politique, la diabolisation des adversaires politiques nous semble être un signe du refus du conflit non-meurtier comme moteur du politique. (Lire C. Mouffe, L’illusion du consensus, Paris, 2016) C’est-à-dire comme expression publique du pluralisme politique et des idées.

Les questions que le Congo-Kinshasa pourra se poser demain seront entre autres celles de la création des espaces où le pluralisme politique pourra s’exprimer de façon légitime sous l’arbre à palabre. C’est là l’une des conditions sine qua non de l’épanouissement de la démocratie participative. Même si un diagnostic historique pourrait être un préalable pour débarrasser les institutions républicaines des infiltrés…

Rompre avec le clientélisme et la manducation des cœurs et des esprits par les vautours…

Revenons encore une fois à  »la coalition de Paris ». Elle a opté pour  »une économie du marché ». Nous lui demanderons un jour de nous aider à comprendre comment, au Congo-Kinshasa,  »la politique du renard libre dans un poulailler libre » pourra être éviter de façon que le pays ne sombre pas dans  »le triomphe de la cupidité » et que les inégalités entre les oligarques au pouvoir et les populations ne puissent pas être abyssales comme cela est décrié aujourd’hui en Occident par Joseph Stiglitz (dans Le triomphe de la cupidité, Paris, 2010 et Le prix des inégalités, Paris, 2012).

En attendant, nous sommes là face à une réalité politique congolaise. Face à l’adversité politique, l’histoire nous apprend que les Congolais(es) se mettent ensemble avant de retrouver le chemin de la division, de la trahison et des compromissions.

Espérons que tous ces rassemblement auront leur propre argent pour rompre avec le clientélisme et la manducation des cœurs et des esprits par les vautours.

L’idéal serait que tous ces rassemblements créent des technostructures attachées à l’étude de cette histoire pour stigmatiser leurs faiblesses réelles afin de les combattre méthodiquement. Se fixer des objectifs à court, moyen et long terme. Evaluer leur réalisation. Planifier, dans les détails les étapes à franchir pour les réaliser. Evaluer régulièrement cette planification en étant ouvert aux critiques (positives et négatives) internes et externes. Désigner clairement les adversaires politiques (et les éventuels ennemis) et créer des espaces de débat, de délibération et des décisions collectives, voilà les petites propositions que nous estimons à même de dynamiser les rassemblements congolais. Sous d’autres cieux, les coalitions voulant réaliser leurs objectifs nouent des pactes de non-trahison…

Espérons que tous ces rassemblement auront leur propre argent pour rompre avec le clientélisme et la manducation des cœurs et des esprits par les vautours. Aux dire de l’une d’entre nous, Bénédicte Kumbi, les Afro-descendants, aux USA, ont leur banque et y ont versé 800.000 dollars. Il semble qu’ils sont moins nombreux que les Congolais(es) de la diaspora…

 
Mbelu Babanya Kabudi

 

INGETA.

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