Analyse de Jean-Jacques Wondo.
A lire de près, on constate que la CPI a retenu des charges politiques de renversement d’un pouvoir, mais pas d’infractions à caractère sexuel alors que certaines d’entre les filles contraintes aux tâches ménagères ont été utilisées par les soldats comme esclaves sexuels. Mais les juges n’ont pas retenu la culpabilité de Thomas Lubanga sur ce point qui selon moi risque d’ouvrir la boîte de pandore susceptible d’inquiéter tous les protégés du régime criminel faussaire.
J’ai une première relecture politique du verdict de ce procès à ce moment précis de la crise politique où la CPI intervient pour brandir la menace contre les opposants au régime faussaire, qui tenterait de le renverser.
Dans ce verdict, je suis intrigué dans l’argumentation avancée par les trois magistrats de la cour: Pour eux,
Thomas Lubanga a agi dans le cadre d’un plan qui visait à s’emparer, politiquement et militairement, de l’Ituri, à l’est de la République démocratique du Congo. Pour y parvenir, il devait former ses troupes, enrôlé des soldats, parmi eux des enfants.
Il s’est rendu lui-même sur les places des villages de l’Ituri, pour recruter. Certains d’entre eux ont servi dans sa garde personnelle, d’autres, des filles surtout, ont été contraintes aux tâches ménagères.
A lire de près, on constate que la CPI a retenu des charges politiques de renversement d’un pouvoir, mais pas d’infractions à caractère sexuel alors que certaines d’entre les filles contraintes aux tâches ménagères ont été utilisées par les soldats comme esclaves sexuels. Mais les juges n’ont pas retenu la culpabilité de Thomas Lubanga sur ce point qui selon moi risque d’ouvrir la boîte de pandore susceptible d’inquiéter tous les protégés du régime criminel faussaire. Mais cela pourrait aussi inquiéter le personnel de la MONUC/MONUSCO dont bon nombre fut accusé de viols d’enfants (dans un Etat en situation de non-paix).
Il s’agit selon moi, d’un verdict visant à brandir la menace contre quiconque voudrait renverser le régime issu du hold-up électoral, que la CPI tient à tout prix à protéger en RDC.
En effet, vous aurez constaté que ce verdict tombe précisément à un moment où les bruits de botte se font entendre à l’est et d’autres patriotes écument ça et là pour trouver les voies et moyens d’en finir une fois pour toutes avec le régime du dictateur tricheur.
Pour la CPI, qui fut audible en RDC en novembre 2011 juste pour calmer et menacer le président Tshisekedi à la suite de son appel à braver la peur et les menaces policièr. Un appel au secours du régime prédateur et qui par la suite n’a pas vu tous les assassinats (politiques) commis par ce régime contre les paisibles manifestants congolais depuis le 26 novembre 2011.
Même s’il faut se réjouir du fait que ce verdict est une première dans la tragédie congolaise, il nous faut lire en profondeur les arguments de ce verdict qui n’a pas répondu aux larmes des victimes et familles des victimes violées par la milice de Lubanga d’autant que ces pratiques sont davantage fréquentes dans les rangs des FARDC et des milices rwandophiles y intégrées sans passer par le brassage.
C’est une insulte pour ces victimes et leurs proches, pour la Nation Congolaise tout entière. J’espère que les ONG qui défendent les droits des femmes, plutôt que continuer à faire des viols des femmes un fond de commerce, parfois financé par les auteurs (proches du gouvernement sortant pour les faire taire et j’en connais quelques unes)…
Nous pouvons certes nous réjouir de cette étape mais il nous faut rester vigilant et continuer à mettre la pression pour que d’autres criminels comme Lubanga, répondent de leurs actes commis depuis 1996. Car entre temps, Ntaganda promu général par son compagnon d’AFDL, coule des jours heureux…
Jean-Jacques Wondo
Analyste Politique