Source: La tempête des tropiques/MediaCongo.net. Le 8 novembre 2012.
Le sol congolais a été de nouveau le théâtre d’affrontements entre deux armées étrangères, les soldats de Luanda et les éléments militaires du Front de libération de l’Enclave de Cabinda!
Les frontières de la République démocratique du Congo continuent à être des véritables passoires, que les éléments des forces armées des pays voisins et mêmes rebelles peuvent traverser à tout moment sans être inquiétés et procéder à toutes sortes d’opérations qu’ils souhaitent bien réaliser sur le sol congolais.
L’armée congolaise est donc incapable de sécuriser les frontières du pays. Une fois de plus, les éléments des Forces armées angolaises (FAA) ont effectué, le week-end dernier, une incursion en RD Congo, au niveau de la province du Bas-Congo dans le territoire de Tshela.
Alors que les sources officielles n’ont rien signalé, les sources indépendantes, plus particulièrement les ONG de défense des droits de l’homme dans cette partie du pays indiquent que ces éléments se sont retrouvés dans la forêt de Mabunduka du groupement de Mbemba.
Ce qui est grave, ces sources ont même parlé d’un accrochage entre les éléments de l’armée régulière de l’Angola et ceux du Front de libération de l’Enclave de Cabinda (Flec) sur le territoire congolais. Toujours dans cette partie de la province du Bas-Congo, on avait signalé, il y a quelques temps, la présence des éléments du Flec après avoir quitté Cabinda et avaient traversé la frontière pour se retrouver à Moanda.
Les précisions ont été données, qu’un groupe de plus de cinquante soldats des FAA sont entrés sur le sol congolais par le fleuve Shiloango, situé au nord du district du Bas-Fleuve, à bord des canots rapides. Quelques minutes après leur incursion, des tirs à l’arme lourde ont été entendus dans le village pendant plus de 3 heures, selon toujours ces sources. Les FAA sont rentrés quelques heures après dans l’Enclave de Cabinda en ramenant des blessés. Le nombre de ces blessés n’a pas été relevé.
Tout ce que les officiels congolais ont fait, c’était de dépêcher une délégation du conseil provincial de sécurité à Tshela, a indiqué l’administrateur de ce territoire, Charles Ilowa Nkoy, qui a promis de plus amples informations sur ce sujet au retour de la fameuse délégation.
Les sources relèvent en outre qu’une personne soupçonnée d’être en contact avec les rebelles du Flec a été arrêtée et mise au cachot sur ordre du chef de secteur. Après cette situation, les habitants du village Mabunduka refusent de se rendre dans la forêt pour les travaux quotidiens de peur de rencontrer ces militaires étrangers capables de commettre toutes sortes d’exactions.
Les éléments de l’armée régulière de l’Angola ne sont pas à leur première incursion en RD Congo. Plus d’une fois les soldats angolais sont entrés dans le pays à partir du Bas-Congo. Les relations entre les deux pays ont même été tendues à une certaine période. Le pétrole serait à la base de cette crise.
Sans oublier, les mêmes militaires angolais avaient créé une série de paniques du côté de Kimpangu, où les Congolais avaient abandonné les villages pour se retrouver dans d’autres territoires du pays très éloignés de la frontière avec l’Angola. Le Premier ministre de l’époque, Adolphe Muzito s’était même rendu personnellement sur le lieu afin de décanter la situation.
L’Angola, à travers son armée, avait tenté de modifier la ligne de frontière des deux pays du côté de Kahemba dans la province du Bandundu. Les soldats angolais s’étaient même permis de déplacer les colonnes laissées par les colonisateurs pour prendre une partie de la RD Congo.
Une commission était mise en place à l’Assemblée nationale à l’époque du président Vital Kamerhe pour se rendre sur le lieu constater le forfait et faire le rapport aux députés nationaux. La fameuse commission était dirigée par le député Roger Lumbala.