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RDC : Là où les noirs s’entretuent pour sauvegarder les intérêts de l’élite anglo-saxonne

RDC : Là où les noirs s’entretuent pour sauvegarder les intérêts de l’élite anglo-saxonne

RDC : Là où les noirs s’entretuent pour sauvegarder les intérêts de l’élite anglo-saxonne 1976 1312 Ingeta

L’analyste politique jean-Pierre Mbelu décrypte comment les élites anglo-saxons instrumentalisent Paul Kagamé pour leurs intérêts propres dans la région des grands lacs, expose les fondements racistes et néocolonialistes de la guerre qui nous est imposée au Congo, et explique pourquoi nous devons approfondir les questions autour des enjeux au Congo mais aussi les relayer et les partager.

Sur la visite de Mary Robinson à Kinshasa et dans la région des Grands Lacs

La tournée de Mme Robinson dans les Grands Lacs n’apportera rien de substantiel à ce qu’on appelle communément « crise » mais qui est profondément une guerre de basse intensité menée par les alliés de Mme Robinson. Par ailleurs, ne pas sortir du cadre des accords d’Addis-Abeba n’est pas une garantie pour la fin de cette guerre de basse intensité.

Sur la suffisance de Paul Kagamé

La suffisance et l’audace de Kagamé sont liées aux protections dont il jouit depuis le début de la guerre. N’oubliez pas qu’il y a une élite anglo-saxonne dominante qui travaille avec Paul Kagamé. M. Kagamé est un pion, une marionnette de l’élite dominante anglo-saxonne qui le considère comme une machine à tuer.

Sur le soutien de Kagamé par les élites anglo-saxonnes

Il ne s’agit pas de soutien. Il s’agit d’une instrumentalisation d’une machine à tuer. Paul Kagamé n’est pas prix au sérieux par ceux qu’il estime être ses amis. C’est la raison pour laquelle la guerre dans la région des grands lacs est une guerre raciste. Quand vous passez en revue le documentaire « Le conflit au Congo : La vérité dévoilée », vous voyez un professeur américain d’université qui vous dit clairement qu’aujourd’hui, le Rwanda de Paul Kagamé fait dans la sous-région des Grands Lacs ce que, eux, les américains ne peuvent pas faire. C’est-à-dire que les américains ne peuvent plus aujourd’hui, envoyer leurs filles et fils au front pour mourir au nom de leurs intérêts. Comme ils ont trouvé une machine à tuer sur place, ils s’en servent. Cela d’autant plus que cette machine à tuer n’a de compte à rendre à personne.

Sur la guerre raciste en RD Congo

Les noirs peuvent s’entretuer pour sauvegarder les intérêts de l’élite anglo-saxonne. Cette élite ne voit que l’argent, devenu son Dieu.
Le président noir américain est instrumentalisé comme Paul Kagamé et les autres noirs de la sous-région des Grands Lacs. Ce sont des petites mains du capital. Il ne faut pas oublier qu’aujourd’hui, les USA ou l’Union Européenne ont perdu toute souveraineté et dépendent des multinationales. Chaque fois que nous étudions la guerre en RDC, ayons une vue plus large sur l’évolution du monde aujourd’hui.
Les grands pays qui nous font la guerre sont gérés par des multinationales qui ont essayé le plus possible de déréguler les mécanismes étatiques de gestion de ces pays-là.

Sur la situation dans l’Est du Congo

Il n’y a pas de politique de Kinshasa, Kigali ou Kampala, il y a une même politique de l’entretien de la haine, de la guerre et de l’inimitié pour que nos villages puissent être vidés de leurs populations. Ce n’est pas un fait anodin que la Chine ait rompu son contrat avec le Congo. Cette guerre de basse intensité est liée au fait que les multinationales occidentales veulent à tout prix devenir les uniques possesseurs de nos matières premières stratégiques. Mais comme les enfants des pays commanditaires de la guerre de basse intensité au Congo ne savent plus aller au front, ils multiplient les fronts avec leurs machines à tuer. Donc quand on parle du M23, il faut avoir en tête que le M23, c’est Kigali, le Rwanda de Kagamé. Ils multiplient les milices et les rebellions pour entretenir la haine entre les peuples de la sous-région. Comme ça, nous nous entretuons en permanence et les multinationales tirent leur épingle du jeu.

Sur l’importance d’apprendre et d’échanger

Plusieurs d’entre nous se contente malheureusement de commenter l’actualité à partir de ce que nous en disent les médias dominants, qui sont des médias manipulateurs. Comment pouvons nous être en guerre pendant longtemps sans que nous ayons des études approfondies sur les mécanismes et les stratégies de guerre telles qu’elles sont entretenues chez nous. Il y a chez certains comme un refus d’apprendre. Il y a certaine poussée de l’inculture qui risque de nous nuire. Tout le monde n’a pas vocation à approfondir et analyser tout cela mais comme la guerre est permanente, nous devons pouvoir nous former, nous devons pouvoir étudier en permanence en ayant des références sures.
Pour un bon nombre d’entre nous, nous négligeons l’étude et l’approfondissement des questions autour des enjeux au Congo. Lisons, approfondissons et relayons ce que nous avons appris et compris. Mais ne nous contentons pas du minimum ! Parce que la guerre est permanente, l’apprentissage de ses stratégies doit aussi être permanente.

Sur les dangers du repli ethnique

Se regrouper selon telle ou telle appartenance n’est pas mauvais en soi. Mais là où le bât blesse, c’est lorsqu’un député, supposé défendre les intérêts de tous les congolais, s’identifie à son ethnie ou à sa tribu. La guerre que nous connaissons nous pousse à nous enfermer dans nos appartenances tribales ou ethniques sans comprendre que nous avons un travail politique à faire, c’est-à-dire, nous convertir à la citoyenneté. Par conséquent, notre identité ne peut pas être réduite à l’un de ses éléments.
Il y a danger que face au manque de démocratie et de débats, face au manque de projet de société mobilisateur et unificateur, nous ayons comme tendance naturelle de nous replier sur nos ethnies ou nos tribus. Et ce repli s’apparente à un appauvrissement. Nous pouvons évoluer dans des groupes culturels, mais ces derniers ne devraient pas constituer les uniques références quand nous devons travailler à bâtir la cité.
Cette façon de procéder risque de nous conduire sur cette voie qui gomme le fait qu’aujourd’hui au Congo, nous avons des élites compradores qui dominent la grande majorité de nos populations et instrumentalisent et clientélisent nos populations pour leur faire croire qu’elles partent le même sort qu’elles. Ce qui est totalement faux.

Sur les leçons à tirer du cas de la ministre italienne d’origine congolaise

1. Nous pouvons faire le constat que la lutte pour le triomphe des valeurs dites « universelles » n’est pas gagnée en Occident.
2. Voilà une dame, qui a grandi en Italie, qui s’est battue en suivant les règles et les procédures normales pour pouvoir acquérir sa nationalité italienne. Voilà la différence entre cette grande dame et tous ces messieurs qui sont venus chez nous par la guerre de l’AFDL et qui ont volé notre nationalité par la guerre.

INGETA.

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