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Ngoy Mulunda : un arbre qui cache la forêt !

Ngoy Mulunda : un arbre qui cache la forêt !

Ngoy Mulunda : un arbre qui cache la forêt ! 512 384 Ingeta

Par Jean-Pierre Mbelu

« Pour éviter la répétition de l’histoire, il faut l’étudier » – P. Dale Scott

Si les compatriotes se contentent du triomphalisme « bétonien », j’ai peur qu’ils n’aient, demain, que leurs yeux pour pleurer. Et nous tous avec eux.

Les Kongolais sont un peuple formidable ! Plusieurs compatriotes parmi eux ont maîtrisé l’art de la simplification. Ils se livrent tellement au culte de la personnalité qu’ils évitent, de temps en temps, de poser ou d’entendre des questions qui dérangent. Ils évitent surtout de relire l’histoire et de se poser cette question : « Pourquoi certains compatriotes du Katanga ont-ils fabriqué une identité d’emprunt à « Joseph Kabila » au point d’en faire, par Ngoy Mulunda interposé, « le leader » de ce coin après ses plus de deux décennies de « chaos constructeur » de la mort du pays et de sa vente aux enchères ?

Le mythe d’un pouvoir familial et communautaire

Un Ngoy peut en cacher un autre. En fait, celui qui parle de cette identité fabriquée est aussi un Ngoy. La vidéo est ici : Ngoy Mukena explique l’identité katangaise de Kabila.

L’approche communautariste et mafieuse de la gestion de la chose publique au Congo a plongé notre pays dans une crise de légitimité permanente. Elle s’inscrit en marge du service à rendre au bien commun ; elle promeut la corruption, le clientélisme et le favoritisme. Elle ne peut tenir que fondée sur une violence barbare réduisant l’homme à l’état de nature.

Cela se comprend un peu à la lecture de la lettre adressée à Ngoy Mulunda après qu’il se soit plaint de l’ingratitude de « son frère » après les élections-pièges-à-cons de 2011. J’y avais consacré un article. Le voici : Quand le président des Balubakat écrit au pasteur Ngoy Mulunda.

Dans cet article, je soulignais entre autres ceci : « Cette histoire de la communauté de 5000 Balubakat est très dangereuse. Elle a fabriqué un mythe autour du pouvoir au Congo : le mythe d’un pouvoir familial et communautaire. Ces 5000 – qui ne sont pas représentatifs de tous les Balubakat- ont lutté mafieusement et obtenu que certains de leurs membres soient placés aux postes importants de la gestion du pays. Ils n’ont pas accepté que le pouvoir passe à un autre membre de la communauté congolaise. Que feront-ils si, demain, ce passage arrivait à s’effectuer ? Ils ont créé une brèche dans laquelle les partisans de la politique du « diviser pour régner » n’hésiteront pas à s’engouffrer. (Ils ne sont pas, dans notre pays, les seuls à penser la politique en termes familiaux, communautaires ou clientélistes !). »

Et j’ajoutais ceci : « L’approche communautariste et mafieuse de la gestion de la chose publique au Congo a plongé notre pays dans une crise de légitimité permanente. Elle s’inscrit en marge du service à rendre au bien commun ; elle promeut la corruption, le clientélisme et le favoritisme. Elle ne peut tenir que fondée sur une violence barbare réduisant l’homme à l’état de nature. Elle crée un paradoxe. » (Au moment où j’écrivais cet article, je nommais « pouvoir » ce que je découvrirai après, en me frottant à Mufoncol Tshiyoyo, comme « un pouvoir-os ».

La stratégie du chaos et du mensonge

Ngoy Mulunda est donc l’arbre qui cache la forêt de ces 5000 Balubakat ayant choisi, par cupidité et par « mammonisme », « Joseph Kabila » comme leur « leader ». Quel serait leur objectif ? Transformer le Kongo-Kinshasa en leur « chasse gardée » sous la direction de leur « leader » et/ou coopérer avec les tireurs des ficelles tapis dans l’ombre pour rendre le pays ingouvernable et au besoin, rééditer la sécession de 1960. Telle est mon hypothèse.

Ngoy Mulunda est donc l’arbre qui cache la forêt de ces 5000 Balubakat ayant choisi, par cupidité et par « mammonisme », « Joseph Kabila » comme leur « leader ». Quel serait leur objectif ? Transformer le Kongo-Kinshasa en leur « chasse gardée » sous la direction de leur « leader » et/ou coopérer avec les tireurs des ficelles tapis dans l’ombre pour rendre le pays ingouvernable et au besoin, rééditer la sécession de 1960.

Cette hypothèse ne peut pas être contredite par les déclarations officielles de leur « leader » ayant choisi le Katanga comme « un camp retranché » où il serait prêt à la guerre (perpétuelle). Donc, à mon avis, après tous les dégâts et les crimes causés par Kyungu Gédéon devenu plus tard membre du « FCC » ou du « PPRD », les déclarations de Ngoy Mulunda devraient être prises au sérieux.

Sa condamnation à trois ans de prison n’est pas une garantie du renoncement à l’objectif susmentionné. « Les décideurs » auxquels obéit son « leader » ont, depuis plus de deux décennies », entretenu la stratégie du chaos et du mensonge au Kongo-Kinshasa. Je ne crois pas qu’ils soient prêts à y renoncer. Si les compatriotes se contentent du triomphalisme « bétonien », j’ai peur qu’ils n’aient, demain, que leurs yeux pour pleurer. Et nous tous avec eux.

Dieu merci ! Les minorités éveillées et organisées ne dorment ni ne sommeillent ! Elles étudient l’histoire du pays (ainsi que la géopolitique) et partagent leurs recherches avec un nombre de plus en plus croissant des compatriotes. Elles sont convaincues que le Kongo ne sera pas toujours faible.

Babanya Kabudi
Génération Lumumba 1961

INGETA.

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