Par Jean-Pierre Mbelu
Certains fanatiques de l’UDPS n’en connaissent pas l’histoire. Ils ne discutent jamais de son idéologie. Ils sont constamment à la recherche de « ceux qui aiment » ce parti politique. Capitaliser les critiques pour mieux faire leur est devenu trop difficile. Pour les fanatiques, critiquer l’UDPS ou certaines de ses orientations, cela signifie ne pas l’aimer, ne pas aimer la famille du leader historique de ce parti. Ils font comme si, un parti politique n’ a que cela comme objectif. Terrible !
Dans l’entre-temps, ils ont de la peine à comprendre que depuis plusieurs années, une lutte est menée pour mettre ce parti en morceaux. Le fanatisme lutte comme la raison et c’est terrible !
Une lutte est menée pour mettre ce parti en morceaux
En 2007, Etienne Tshisekedi est malade et il est aux soins en Belgique. Son parti demande une célébration eucharistique. Je la préside. Et au cours de cette messe, je pose cette question à Etienne Tshisekedi wa Mulumba : « Vous êtes responsable d’un grand parti politique congolais ; où en est-il aujourd’hui ». Il me répond : « L’UDPS est en morceaux ».
En 2011, le Président de l’UDPS, revenu de sa maladie, accepte de suivre « les conseils des décideurs » et veut participer aux élections-pièges-à-cons de la kabilie. « Le leader maximo » bat campagne. Il mobilise une frange importante de la communauté congolaise. Au pays comme dans la diaspora. Il gagne ces élections. Mais il ne sera pas proclamé « Président » du Congo-Kinshasa.
Il est temps qu’au Congo-Kinshasa, le débat des idées l’emporte sur le débat sur les individus.
Dans un texte intitulé « Il est minuit une à Kinshasa », Arnauld Zajtman manque de mot pour dire ce qui se passe avant que les résultats de cette mascarade électorale soit proclamée.L’article est là : http://www.lalibre.be/debats/opinions/il-est-moins-une-a-kinshasa-51b8e0b5e4b0de6db9c48067. Dans une récente interview accordée à Amba Westhi, Mbusa Nyamuisi dit la même chose.
Bien avant la proclamation de ces « faux résultats », un membre important de la société civile européenne me contacte et me dit ceci : « Mbelu, Tshisekedi va gagner les élections. Mais il ne sera pas proclamé président. Les anglo-saxons vont accepter de travailler avec « Joseph Kabila » même s’il tue un peu ». Je rencontre quelques proches du « Leader maximo ». Je leur dis cela. Ils me disent que « les décideurs » ont changé d’avis et que c’est Tshisekedi qui sera « Président ». La suite, tout le monde la connaît.
Le modèle socialiste est combattu par les ultra-libéraux
A tort ou à raison, un parti capable de mobiliser des masses à travers tout le pays, ayant comme principe directeur »l’Etat de droit démocratique » et mettant en vedette »le peuple d’abord », a fait peur aux »faiseurs des rois ». Même quand ils ont réussi à avoir son »leader maximo » de leur côté, ils n’ont jamais cru qu’il puisse renoncer, à tort ou à raison, à son volontarisme progressiste et à sa promotion du »peuple d’abord ». Sa constance dans la lutte pour un »Etat de droit » n’a pas été de nature à arranger les choses.
Plusieurs fanatiques de l’UDPS n’ont pas compris cela. Au lieu de lutter pour donner un peu plus de substance à « l’ Etat de droit » et au « peuple d’abord », ils ont préféré personnalisé le débat en s’attaquant à ceux qui n’aiment pas leur parti. Ils n’ont pas compris, jusqu’à ce jour, le but poursuivi par « les maîtres du monde et ceux qui leur obéissent » : Mettre l’ UDPS en morceaux.
Avec l’aide de leurs proxys, ils semblent réussir tout en oubliant que « l’ UDPS », c’est aussi « un esprit » : l’esprit de la constance, de l’appel à l’ Etat de droit démocratique et à la réappropriation de l’histoire du pays par « le peuple d’abord ». En tant que tel, cet »esprit », bien qu’ayant déserté plusieurs membres du parti militant pour sa mise en morceaux s’est incarné dans plusieurs compatriotes désireux de voir l’avènement d’un autre Congo-Kinshasa.
Au lieu de lutter pour donner un peu plus de substance à « l’ Etat de droit » et au « peuple d’abord », plusieurs fanatiques de l’UDPS ont préféré personnalisé le débat en s’attaquant à ceux qui n’aiment pas leur parti. Ils n’ont pas compris, jusqu’à ce jour, le but poursuivi par « les maîtres du monde et ceux qui leur obéissent » : Mettre l’ UDPS en morceaux.
Le modèle socialiste est combattu par les ultra-libéraux. Avoir une « Union pour la démocratie et le progrès social » au cœur d’un pays comme le Congo-Kinshasa fait peur. Je dis bien : »A tort ou à raison ». Les efforts déployés par certains de ses membres pour en faire une caisse de résonance de l’ultra-libéralisme obéissant aux règles de l’amélioration du climat des affaires ont fini par en faire un parti du statu quo. Ce parti peut donc voler en mille morceaux »achetables ». Mais son esprit se sera incarné en plusieurs compatriotes. Ils devront lutter contre la versatilité de l’actuelle »classe politique » et le manque de débat sur les idéologies, les projets et les programmes de société. Il est temps qu’au Congo-Kinshasa, le débat des idées l’emporte sur le débat sur les individus.
Babanya Kabudi
Génération Lumumba 1961