Patrick Mbeko, politologue et auteur, entre autres, de «Le Canada dans les guerres en Afrique centrale» (2012), et co-auteur de « Stratégie du chaos et du mensonge : Poker menteur dans l’Afrique des Grands Lacs » (2014), ainsi que Charles Onana, journaliste d’investigation et auteur, entre autres, de “Europe, crimes et censure au Congo: les documents qui accusent” (Duboiris, 2012), “La France dans la terreur rwandaise” (Duboiris, 2014) sont intervenus le 15 décembre 2014 lors du séminaire du Cercle Aristote autour du sujet «La France et la géopolitique de l’Afrique centrale »
Pour Patrick Mbeko:
La guerre qui commence au Rwanda en 1990 ne visait pas le Rwanda mais le Zaïre. Le Rwanda ne servait que de tremplin à une campagne militaire d’envergure…Quand vous analysez le dossier Rwanda de cette époque, vous vous rendez compte que les politiques et les militaires français n’avaient pas les mêmes vues sur la situation. Les militaires sur le terrain avaient clairement compris que derrière le FPR de Kagamé, il y avait les américains et les anglo-saxons. Or les politiques étaient plutôt séduits par le discours propagandiste du FPR, appuyée par la presse française, belge et américaine …
L’intervention de Charles Onana:
Charles Onana sur le Tribunal Pénal International pour le Rwanda:
Le tribunal Pénal international pour le Rwanda est aujourd’hui ; le seul élément crédible pour valider l’histoire du génocide. Si on révise le procès de M. Jean Kabanda (chef du gouvernement intérimaire du Rwanda, après le 6 avril 1994 et condamné par le TPIR sans possibilité de réviser son procès), cela signifie que l’on va remettre en cause l’histoire officielle du génocide au Rwanda. Or, on a déjà investi énormément d’argent dans cette affaire, il y a des instituts de recherche spécialisés dans ce génocide, il y a des fonctionnaires au sein du TPIR qui reçoivent des millions de dollars, il y a des gens qui ont déjà planifié leurs carrières professionnelles sur cette histoire de génocide… Si on remet tout cela en cause, cela signifie qu’on va gâcher tout ce dispositif et personne n’est prêt à l’accepter.
