L’analyste politique Jean-Pierre Mbelu précise où se situe la véritable guerre au Congo, expose l’absence de souveraineté du pays et souligne l’importance de l’esprit d’abnégation dans notre combat pour un nouveau Congo. Il décrypte également l’instrumentalisation aujourd’hui de la religion et explique pourquoi nous devons procéder à une révolution culturelle.
Sur la véritable guerre au Congo
Selon les informations que nous avons, les élections tant attendues n’auront pas lieu. Il y aura une période qui prendre une ou deux années au bout desquelles les élections pourront être organisées. Les précautions sont prises pour que cette transition ait lieu. Voilà pourquoi tous les émissaires qui ont défilé au Congo ont fait allusion au dialogue inclusif. Ce qui a importé pour plusieurs de ces émissaires, c’est la promotion des investissements privés au Congo.
N’oubliez pas que l’économie mondiale est dans une passe très difficile, la crise de 2007-2008 n’est pas résolue. L’or devient de plus en plus une valeur refuge. Et la véritable guerre se mène à ce niveau. La véritable guerre ne consiste pas à aller aux élections pour que X ou Y accède à la tête du pays comme marionnette ou proxy. La véritable guerre est celle de savoir comment servir les intérêts des entreprises transnationales et multinationales de façon que les pays de ces nouveaux cercles de pouvoir dirigent puissent avoir les matières premières stratégiques en réserve, dont l’or.
Sur la souveraineté du Congo
Nous sommes à côté de la plaque. Je n’exclus pas que les élections puissent avoir un sens dans un pays, mais pour le Congo, c’est une véritable distraction. Quand il s’est agi de pouvoir discuter des investissements privés, tout le monde est venu.
D’une part, ce gouvernement fantôche, dans ses débats autour du mandat de leur autorité morale, revendique sa souveraineté mais quand il y a des questions économiques à résoudre, là où il faut réellement faire jouer sa souveraineté économique du pays, ils recourent à la Banque mondiale et au Fonds Monétaire International et aux investisseurs privés. C’est une honte. Et maintenant, cette CENI demande de l’argent. Il ne peut pas y avoir de souveraineté politique sans souveraineté économique. Si vous ne savez pas décider des orientations économiques de votre pays comme un pays souverain, vous ne saurez pas le faire politiquement parce que la main qui donne cherchera toujours à être au dessus de la main qui reçoit.
Sur l’importance de l’information
Sur la question des moyens
Sur le processus de néocolonisation au Congo
Sur l’instrumentalisation de la religion
Sur le culte œcuménique organisé à Kinshasa le 5 mars 2016
Si on commence à tout mettre sur le dos de Dieu, c’est qu’on ne voudrait plus que l’analyse des causes politiques, économiques, historiques, de ce qui nous arrive, produise un débat qui édifie les citoyens qui y participent. La déresponsabilisation et l’impuissance qu’elle crée, arrangent les faibles d’esprit.
Sur la nécessaire révolution culturelle
Cher compatriots, vos analyses sont toujours au dessus de ce que nos compatriote non instruits
peuvent comprendre. Courage et continuer. Tot ou tard, on fera recours a vos archives